Clubs: Le temps du changement a peut-être sonné !

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Avant le confinement imposé par la crise du Covid-19, il était question d’organiser une rencontre de réflexion sur la participation complètement ratée des clubs algériens aux compétitions internationales, cette saison.

Une recommandation du bureau fédéral de la FAF retenue lors de sa réunion statutaire tenue au mois de février dernier. La rencontre devait se dérouler sous l’égide de la Ligue avec la participation des clubs concernés et des experts. Finalement, elle n’a pas pu avoir lieu pour les raisons évidentes que tout le monde connait. Sera-t-elle tenue ultérieurement ou bien annulée ? Pour le moment, les instances du football ont d’autres chats à fouetter et des priorités urgentes à gérer, notamment l’arrêt de toutes les compétitions, son impact et ses répercussions sur la suite de la saison. Un sujet sur lequel on a longuement disserté dans nos éditions précédentes. Maintenant en ce qui concerne le thème de l’échec de nos représentants sur la scène internationale, sincèrement l’on ne voit vraiment pas l’utilité de la tenue d’un tel conclave, tellement les causes sont évidentes. On les a déjà évoquées sur ces mêmes colonnes. Le football algérien au niveau local a raté le train du développement et subit à l’heure actuelle les méfaits de sa politique rétrograde et rentière favorisée, il est vrai, par la complicité suicidaire et la complaisance des pouvoirs publics. Il est clair qu’à l’heure actuelle, nos équipes ne peuvent pas rivaliser avec les ténors africains. Elles sont même complètement larguées en termes de gestion et de moyens par rapport à la concurrence. Il y a des comportements qui ne trompent pas. Aujourd’hui, l’ambition de n’importe quel joueur local quel que soit le palier dans lequel il évolue, est de tenter «une expérience professionnelle» à l’étranger, que ce soit en Tunisie, dans un pays du Golfe ou en Europe. C’est comme s’il exerce un autre métier chez lui qui n’a rien à avoir avec le professionnalisme. Signe que le problème est aussi dans les mentalités et de la façon dont est perçu la pratique du football chez nous, même au plus haut niveau. Il n’est pas étonnant dès lors que notre championnat soit pillé comme il l’est actuellement. Le sauve-qui-peut est devenu un sport national et à la moindre opportunité, le joueur algérien plie bagages pour aller monnayer son talent sous d’autres cieux, pas forcément plus cléments. Il s’agit seulement de suivre la tendance générale et aller voir si l’herbe est plus verts ailleurs. Cette trêve forcée devrait justement nous donner matière à réfléchir. Une halte qui pourrait nous être salutaire, à condition toutefois de prendre conscience de nos grandes lacunes et de nos défauts. Il s’agit de mettre un terme aux pratiques du passé, quitte à provoquer une révolution dans les mentalités et dans les esprits. Il faudra réfléchir à une autre vision de la prise en charge de la discipline à tous les niveaux, plus réaliste et surtout féconde, loin des sentiers battus et au-delà du discours péroraison et lénifiant. C’est le moment peut-être de rompre avec notre passé pesant et cette mentalité régressive qui tient notre football en otage.

Le temps du changement a sonné, d’autant que rien ne sera comme avant, comme le prédisent les spécialistes.

Ali Nezlioui