Cinq contrats d’hydrocarbures ont été signés, hier, entre Sonatrach et plusieurs sociétés pétrolières étrangères, avec remise des décisions d’attribution, dans le cadre des résultats de l’appel à concurrence « Algeria Bid Round 2024 ».
La cérémonie de signature a été présidée par le ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Mohamed Arkab, en présence du ministre de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Noureddine Ouadah, du PDG du groupe Sonatrach, Rachid Hachichi, du président de l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT), Samir Bekhti, et de représentants de sociétés étrangères. La valeur minimale de l’investissement prévu dans le cadre de ces contrats s’élève à environ 600 millions de dollars, dédiés à l’exploration. Avant la signature de ces contrats, le président de l’agence ALNAFT avait signé les décisions d’attribution pour chaque site. Un contrat de joint-venture a été signé entre Sonatrach et un consortium composé des sociétés suisse Filada et autrichienne Zangas pour le site de « Toual 2 » (bassin de Berkine) dans les wilayas d’Ouargla et d’Illizi. Sonatrach a également conclu un contrat de partenariat avec la société chinoise « Sinopec », portant sur la zone de « Guern EL Guessa 2 » (bassin de Gourara-Timimoun), dans les wilayas de Bechar, Beni Abbès, El Bayadh et Timimoun. Le troisième contrat a été signé sous forme de « partage de production » entre Sonatrach et le consortium formé par le groupe italien « ENI » et le groupe thaïlandais « PTTEP », et concerne la zone de « Reggane 2 » dans la wilaya d’Adrar. Un autre contrat, également sous forme de « partage de production », a été signé entre Sonatrach et la société chinoise « ZPEC », portant sur la zone de « Zerafa 2? » (bassin d’Ahnet-Gourara), dans les wilayas d’Adrar et d’In Salah. Le cinquième contrat, toujours sous forme de partage de production, a été conclu entre Sonatrach et le consortium des sociétés « Qatar Energy » et « Total Energies ». Il concerne le site d' »Ahara », dans la wilaya d’Illizi. Pour rappel, l’Agence ALNAFT a annoncé, en juin dernier, l’attribution de licences d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures au niveau de 5 périmètres, dans le cadre de l’appel à concurrence « Algeria Bid Round 2024 » et ce, après que la commission d’appel à concurrence, a reçu des offres pour cinq zones des six mises en concurrence. Cela s’inscrit dans l’optique de la nouvelle politique prônée par le gouvernement qui avait mis l’accent sur la poursuite du processus de réformes économiques opérées par les pouvoirs publics, notamment en termes d’amélioration du climat d’investissement et de promotion médiatique des réalisations accomplies en la matière. Il s’agit d’offrir à tout acteur économique la possibilité de travailler dans des conditions équitables, en sus de bénéficier des mêmes droits et opportunités, des conditions consacrées par la loi sur l’investissement, laquelle constitue un système juridique intégré qui consacre la liberté d’investissement et l’égalité entre les investisseurs, sans distinction entre l’investisseur local ou étranger, protège leurs investissements et garantit leur droit de transférer le capital investi et ses revenus. A cet égard, le Premier ministre avait évoqué la décision fondamentale prise par le président de la République portant suppression de la règle dite 51/49, à l’exception de certains secteurs stratégiques, afin de réunir un environnement plus ouvert et plus attractif pour les investisseurs étrangers. Dans le même sillage, il avait passé en revue la profonde réforme de la loi monétaire et bancaire visant à accompagner les mutations économiques, laquelle loi a permis d’élargir les prérogatives du Conseil de la monnaie et du crédit en matière d’agrément des banques commerciales, des banque numériques et de le forme numérique, de développer les moyens de paiement écrits et de suivre leur mise en œuvre, en sus de diversifier les sources de financement, notamment le financement islamique.
Il faut rappeler à ce titre que la vision stratégique du Président Tebboune a permis à l’Algérie d’exploiter au mieux ces avantages qui la place au cœur de la dynamique économique au niveau régional.
Désormais, tout porte à croire que l’Algérie est engagée sur la voie d’un nouveau modèle économique en vue de relancer la machine de la production nationale et bâtir une économie qui soit totalement indépendante des hydrocarbures. Et pour cause, l’installation par le président de la République du Conseil supérieur de régulation des importations traduit fortement cette volonté d’en finir avec des pratiques malsaines qui ont terni l’image du pays et porter atteinte à l’économie nationale. Pour ce faire, le gouvernement table sur des secteurs stratégiques comme l’agriculture et la transition énergétique qui demeurent la locomotive du développement national englobant l’ensemble des secteurs d’activité. Cette nouvelle orientation a été réaffirmée par le président Abdelmadjid Tebboune qui avait mis l’accent sur l’engagement de l’Etat à poursuivre son soutien à l’agriculture, rassurant que la conjoncture financière difficile que connait l’Algérie n’entamera en rien la détermination de l’Etat à promouvoir ce secteur. Le président de la République avait, en outre, mis en avant l’importance de ce secteur vital pour permettre à notre pays de surmonter les épreuves, tout en préservant sa stabilité et la cohésion du front interne à l’ombre des crises économiques et soubresauts politiques qui secouent le monde. L’Algérie a pu se prémunir contre les répercussions de la chute des cours du pétrole grâce à une politique judicieuse et la réalisation de projets stratégiques et la préservation des réserves nationales, autant de mesures qui ont mis l’Algérie à l’abri d’une récession dévastatrice, alors qu’aujourd’hui, il est plus judicieux aujourd’hui de s’orienter vers d’autres secteurs générateurs de richesses et d’emplois pour nos jeunes. L’Agriculture qui permet d’atteindre l’autosuffisance, voire d’aller vers l’exportation permettra à l’Algérie de compter avec les recettes nationales, diversifier ses sources d’investissement et de préserver le pouvoir d’achat des citoyens. Pour de nombreux économistes, l’Algérie n’a d’autre alternative si elle veut trouver un substitut économique à l’énergie tarissable, que de réhabiliter et restructurer ce secteur à travers une vision stratégique moderne qui repose sur la science et les technologies, la revalorisation des expériences, la mécanisation et une bonne gestion du processus de production, de distribution, de stockage et de commercialisation. Cela traduit la volonté de l’Etat à aller de l’avant sur cette voie pour assurer la relance de l’agriculture et la diversification de l’économie nationale, et cela passe inévitablement par la nécessité de moderniser le secteur et de promouvoir les industries agricoles. A cet effet, d’aucuns pensent que l’Algérie ne peut réaliser de progrès dans les domaines économique, industriel et commercial sans asseoir une base agricole nationale solide et que la solution économique est actuellement entre les mains des producteurs agricoles. Pour relever le défi, le gouvernement est appelé à intensifier les efforts, avec la nécessité de recourir aux techniques modernes pour améliorer la productivité et remédier au manque de main d’œuvre. A cet égard, le renouveau agricole auquel aspire le gouvernement passe impérativement par la conjugaison des efforts de l’Etat, des agriculteurs, des producteurs, des industriels et des réseaux de distribution et de commercialisation insistant sur la nécessité de favoriser une synergie entre les différents acteurs.Ainsi, le gouvernement envisage la mobilisation de partenariats entre des investisseurs nationaux et étrangers pour le développement d’une agriculture intensive et moderne, dans les domaines animal et végétal, notamment dans le sud du pays et les hauts plateaux. De ce fait, il est attendu qu’un intérêt particulier soit accordé au développement agricole et rural et aux industries alimentaires, outre à la valorisation des ressources halieutiques dans le souci de garantir la sécurité alimentaire. Il s’agit également de développer une véritable industrie pharmaceutique afin de garantir la couverture des besoins des citoyens en matière de médicaments efficaces de qualité.
T. Benslimane






