Championnats du monde: La mise à nu du hand algérien

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Comme on pouvait s’y attendre, l’équipe nationale de handball est passée complètement à côté de ses championnats du monde. Des résultats catastrophiques avec une seule victoire dans le tournoi des perdants aux dépens de la Guinée et deux défaites humiliantes contre le Koweït et le Bahreïn. Le bilan général des Verts est de sept défaites et un succès dans ce Mondial franchement à oublier.

Cela dit, le plus étonnant n’est pas la déroute du sept algérien, somme toute prévisible, mais plutôt la réaction brutale de l’opinion sportive, et celle des pouvoirs publics exhortant le ministre des Sports, Walid Sadi, à intervenir le plus tôt possible, en organisant l’assemblée générale élective. Visiblement, on veut se débarrasser de l’actuelle équipe dirigeante de la FAHB, à sa tête la présidente Karima Taleb, car il faut bien désigner des responsables pour cet échec retentissant que l’on veut mettre rapidement sous le tapis.

On semble néanmoins ignorer ou occulter le mal profond qui frappe la discipline et par extension tous les sports collectifs chez nous, hormis évidemment le football. Dans le contexte actuel, changer les dirigeants ne servirait absolument à rien, autant mettre un cataplasme sur une jambe de bois. Certes, le Bureau fédéral actuel a sa part de responsabilité dans cette bérézina, mais ce qu’on peut lui reprocher le plus est d’avoir continué à travailler, comme si de rien n’était, dans des conditions lamentables tout en sachant que cette situation mènerait inexorablement l’équipe nationale vers sa perte. Est-ce par peur de perdre ses privilèges et son statut ? Sans doute. D’autant qu’on n’a pas la culture de la démission chez nous. Les dirigeants, censés être des bénévoles et des militants du sport, se comportent malheureusement comme des fonctionnaires carriéristes ne pensant qu’aux avantages qu’ils peuvent tirer de leur poste. Il ne faut pas attendre d’eux une réaction consciencieuse et intègre, dans laquelle ils dénoncent la dérive du mouvement sportif en général et non pas du handball seulement. Car c’est de ça qu’il s’agit manifestement. Le secteur sportif, vivant sous perfusion depuis des décennies, a complètement perdu ses structures fondamentales, sa base, sa culture, ce qui nous conduit immanquablement à des performances en nette régression. Le manque des ressources et du soutien, en l’absence d’une véritable politique sportive, précipite le déclin de la petite balle chez nous, mais aussi du volley-ball, du basket-ball et d’autres sports de niche qui ne bénéficient pas  ou peu d’une large audience auprès du public ni d’un intérêt réel sauf en de rares occasions, comme les championnats du monde au cours desquels certains sortent de leur torpeur ou de leur ignorance pour découvrir, hallucinés, l’immense fossé qui nous sépare de la haute performance.  On a que ce qu’on mérite, serions-nous tentés de dire en ces temps de disette et de traversée du désert. Malheureusement rien n’indique que les choses vont changer dans les années à venir, surtout si on continue de couper des têtes sans chercher de véritables remèdes pour faire sortir le sport de l’ornière.

Il est peut-être temps d’organiser de nouvelles assises du sport en sollicitant l’ensemble des acteurs du mouvement sportif national afin d’essayer de sortir avec une nouvelle politique à même de relancer un secteur moribond et en proie aux opportunistes de tous bords qui font du sport leurs fonds de commerce.

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