Championnats de ligue 1 Mobilis:  Quand la corruption devient une seconde nature

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 « La commission de discipline de la LFP a reçu, jeudi en audience, les présidents des deux clubs, O Médéa et JS Kabylie, suite aux propos tenus par les deux présidents à la fin du match qui a opposé dimanche les deux équipes au stade de Médéa pour le compte de la 24ème journée du championnat de Ligue 1.

La commission a laissé le dossier ouvert dans l’attente de recevoir, lors de la prochaine séance, les arbitres et les commissaires aux matches », a annoncé la LFP dans un communiqué publié sur son site officiel. Ce n’est pas la première fois que des acteurs du football sont convoqués par la commission de discipline de la Ligue concernant des affaires présumées de corruption ou de tentatives de corruption. Des dossiers au demeurant classés tous sans suite « faute de preuves tangibles ». La formule consacrée par les instructeurs pour étouffer les scandales et continuer à exercer leurs fonctions dans la paix et la sérénité. Ce genre de  conflits est souvent traité dans les coulisses, autour d’une table ou par un coup de fil, en dehors en tout cas, des procédures juridiques auxquelles il devrait être soumis. Même si elle n’est pas dupe, l’opinion sportive s’en est accommodée au point où ces dénonciations de corruption n’émeuvent plus personne. « Tous pourris ». L’entend souvent ce genre de réflexion lorsqu’il s’agit des dirigeants ou des acteurs du football. Il est vrai que ce phénomène s’est ancré chez nous pour devenir une seconde nature. On ne peut plus gagner un titre ou éviter la relégation sans que cette performance ne soit entachée de suspicion et de défiance. La corruption est admise, voire encouragée dans nos différents championnats. Parfois, quand on en est victime, on s’offusque de « ces règles du jeu » que pourtant tout le monde a acceptées au départ. C’est comme l’histoire véridique de cet ex-président d’un grand club du pays qui avant une rencontre importante de son équipe a rué dans les brancards en accusant l’arbitre de la rencontre d’avoir été soudoyé par l’adversaire. Il n’en avait aucune preuve, mais il était sûr de ses affirmations, car il avait l’habitude de corrompre cet officiel. Mais pour ce match, ledit arbitre avait refusé de répondre à ses appels. Du coup, il a déduit qu’il avait été touché par l’adversaire. Il n’avait pas tort, puisque son équipe avait perdu le match. Pour revenir à l’affaire du match entre l’O Médéa et la JSK, à l’issue de laquelle le président des Canaris a lancé de graves accusations de tentative de corruption à l’encontre de son collègue de Médéa, il s’avère qu’elle ne diffère pas beaucoup d’autres cas similaires. La Ligue en laissant « le dossier ouvert dans l’attente de recevoir, lors de la prochaine séance, les arbitres et les commissaires aux matches », a tout résumé : ce dossier suivra les autres au fond d’un tiroir. Ce ne sont pas les menaces ou les agitations de Cherif Mellal, que les gens sensés ne prennent plus au sérieux, qui changera les choses. En fait, à l’instar de ce qui se passe actuellement dans le pays c’est tout le système qui doit changer. Le football aussi a besoin d’une refonte totale et le départ sans condition de tous ses dirigeants actuels pour un nouveau départ sain et loin de toutes les manigances. Après ce qu’a montré le peuple, tous les espoirs pour un monde meilleur sont permis…

Ali Nezlioui