Les sanctions infligées au club bordjien, après les graves incidents qui ont émaillé la fin de la rencontre CABBA – MCA, sont jugées, à juste titre d’ailleurs, clémentes par tous les observateurs, eu égard à leur dangerosité et à leur impact sur l’opinion publique.
Mais il faut savoir que la commission de la Ligue n’a fait qu’appliquer le code disciplinaire. Pour ce genre de dépassements, même s’ils sont dangereux, le club incriminé ne peut pas écoper de plus de 4 matches à huis clos, en plus d’une amende financière. Cela dit, la commission de discipline de la Ligue aurait pu également défalquer 3 points au CABBA, comme le stipule le règlement. Mais elle n’a pas jugé bon de le faire. Evidemment, les Mouloudéens crient au scandale. Ils ne comprennent pas la mansuétude et l’indulgence de la Ligue à l’égard du CABBA, sachant que certains de leurs joueurs ont échappé au pire, lors de cette rencontre. Les Bordjiens, de leur côté, ont tout fait pour minimiser les incidents qui se sont déroulés sur leur terrain, accusant au passage le gardien du MCA, Chaâl, d’avoir provoqué les supporters locaux. Ce qui est, d’après eux, à l’origine de la pagaille qui s’en est suivie. Visiblement les officiels du match sont du même avis, puisque Chaâl a écopé, lui aussi de 4 matches de suspension. Tout comme Chaouchi dont le comportement ne s’est pas du tout assagi avec l’âge. Un multirécidiviste qui n’a plus sa place sur un terrain. Il faut le dire. Cela dit, ces « petites » sanctions qui au demeurant ne serviront nullement d’exemple, ne fera qu’encourager le hooliganisme, la haine et le régionalisme dans nos stades. Au nom de la sacro-sainte paix sociale, les responsables de notre football ferment les yeux en prenant la posture de l’autruche, jusqu’au jour où il y aura mort d’hommes sur un terrain. Ce jour-là, il sera trop tard. Pourtant, c’était une bonne occasion aux décideurs de stopper un tant soit peu l’escalade de la violence dans nos stades. Mais en se montrant magnanimes, la Ligue qui se cache derrière une réglementation surannée, a de nouveau montré son incompétence à traiter des dossiers aussi sensibles. La fermeté est absente depuis des lustres au niveau des institutions, tant et si bien que le milieu footballistique est devenu incontrôlable. Un véritable capharnaüm, où la corruption le dispute à l’anarchie. Les équipes dirigeantes se succèdent à la tête de la FAF, mais aucun responsable n’a le courage ou le cran de mettre un bon coup de pied dans cette fourmilière. Les mauvaises habitudes ont la peau dure. Tous les acteurs pratiquement semblent s’y plaire dans cette pétaudière. Il vrai que tout le monde ou presque y trouve son compte. C’est le football en revanche qui en pâtit, au point qu’aujourd’hui il a perdu toute crédibilité. Ne cherchez pas dès lors, la raison pourquoi nos jeunes et les moins jeunes d’ailleurs, suivent plus les championnats européens que le nôtre.S’il n’y a pas une refonte générale du système et le changement à tous les niveaux, le football chez nous ne relèvera pas la tête. En attendant ce miracle, le calvaire continu…On espère seulement qu’il n’y aura pas des morts la prochaine fois.
Ali Nezlioui