Championnat d’Algérie de parapente à Aswel N’Ath Ziki : Tizi-Ouzou Quand planer avec les rapaces du Djurdjura devient possible

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Planer avec les rapaces au-dessus du Djurdjura, déployer sa voile, prendre de la hauteur et se laisser emporter par le vent : les participants au 3e championnat d’Algérie de parapente, disputé du 19 au 23 septembre à Bouzguene (Tizi-Ouzou), ont connu beaucoup d’émotion et vécu des moments inoubliables.

Au-delà de la compétition, les 52 parapentistes dont 4 filles, issus de 14 wilayas d’Algérie, ont offert au public venu des villages voisins d’Aswel N’Ath Ziki, site d’envol, un spectacle qualifié d’«exceptionnel» par certains. Des familles qui ont afflué par dizaines vers cet endroit panoramique ont pu découvrir ce sport aérien à la fois redouté et désiré. Sur la route qui mène au site de décollage, un rapace plan au-dessus de la route ailes déployées dans un vol majestueux. Mais depuis le début de la compétition, les rapaces, notamment des vautours qui nichent en haut de la falaise cernant le site côté Est et qu’on aperçoit parfois tournoyer au-dessus du plateau d’Aswel en quête d’un repas, ont cédé leur espace aérien à l’homme. Les uns après les autres, les parapentistes courent pour faire déployer leurs voiles avant de se jeter au dessus de la falaise à partir d’Aswel situé à 1578 mètres d’altitude.

Les participants à l’épreuve d’atterrissage de précision, doivent survoler quelque 800 mètres de dénivelée pour atterrir sur la cible qui se trouve au stade Sahel.   Au premier jour du championnat, les pilotes avaient du mal à toucher la cible et rares sont ceux qui ont pu le faire, mais les deux jours suivants, la majorité des participants à l’épreuve d’atterrissage de précision ont réussi à atterrir dans la zone délimitée par la Fédération algérienne des sports aériens (FASA) qui a organisé cette troisième édition du championnat national de parapente, en collaboration avec la Direction de la Jeunesse et des Sports de Tizi-Ouzou et le club des sports aériens et de montage de Bouzguene. L’épreuve de distance, qui demande beaucoup de technicité, a été marquée, au premier jour de compétition, par un seul décollage exécuté par le champion d’Algérie-2016 de parapente, Djaâffar Hamouche. «Pas la peine de le chercher sur le site, il a déployé sa voile et s’est envolé. Il doit avoir parcouru plusieurs kilomètres déjà», a plaisanté Hocine Bouayad, membre du club des sports aériens et de montagne de Bouzguene, en guise de réponse à ceux qui demandaient après ce pilote. Pour son premier vol de distance, Djaâffar Hamouche a atterri à Haïzer (Bouira), a indiqué le directeur de course Aziz Chennane, ajoutant qu’au 2e jour du challenge, quatre autres pilotes ont participé à l’épreuve de distance : un a volé jusqu’à Sidi Aïch (Béjaïa), un autre a atterri à Akbou (Béjaïa) et les deux derniers dans la région de Souamaâ (Tizi-Ouzou).

Première participation féminine

Quatre filles (trois issues de la wilaya de Béjaïa et la quatrième de Tlemcen) ont participé pour la première fois au championnat national de parapente. Jeunes et confiantes, elles disent ne plus pouvoir s’en passer car voler leur procure «une sensation de légèreté et de liberté et leur colle à la peau». Sara Mahi, la parapentiste de Tlemcen qui a à peine un an dans cette discipline, a déjà dans son CV six ans de paramoteur. «Le parapente est un sport à risque, que ce soit pour la fille ou pour le garçon. Le pilote doit s’écouter pour savoir s’il est dans de bonnes dispositions physiques afin de voler», a-t-elle expliqué.    Mahi est tombée sous le charme du vol en parapente dès son premier essai et depuis, elle ne peut plus s’en passer, at-elle confié. «Au-delà de la compétition, je vole d’abord pour le plaisir. Après mon premier essai, j’ai su que je ne pourrais plus cesser de voler. Quand je suis dans le ciel et avant même d’entamer l’atterrissage, je pense au prochain envol, avec cette volonté de vouloir toujours faire plus et repousser mes limites», s’enthousiasmet-elle. Souad Aïssat et Noura Raghdi, toutes deux de Béjaïa et amatrices des sports extrêmes, ont visé une médaille durant la compétition d’atterrissage de précision tout en avouant que le niveau des hommes était «plus élevé car plus expérimentés». S’agissant des risques liés à cette discipline, Noura Raghdi répond que le parapente est un «sport comme les autres» et poursuit avec un large sourire qu’elle trouve «la boxe plus dangereuse que le parapente».

Le parapente pour développer le tourisme dans la région de Bouzguene

Le championnat national de parapente à Bouzguene est une opportunité pour développer le tourisme et les sports de montagne dans cette belle région du Djurdjura, espèrent le président du club de sports aériens et de montagne de Bouzguene, Karim Allili et Houcine Bouayad, membre de ce même club. «Les gens commencent à connaître le site d’Aswel N’Ath Ziki et à le visiter, ce qui est de bon augure pour le développement de la région à travers l’écotourisme qui profitera, notamment aux commerçants et transporteurs de la région entre autres», a espéré Bouayad. D’ailleurs, un groupe de randonneurs de la wilaya de Skikda est arrivé jeudi dans la région de Bouzguene, avec au programme des visites guidées au musée du village Takoucht et ses huit moulins à eau, de l’Oued Assif Oughendjour, des sources de la région et une virée au site d’Aswel N’Ath Ziki, avec une nuit au bivouac. Pour sa part, Karim Allili a observé que le championnat national de parapente attirait «de plus en plus de gens, ce qui pourra contribuer à développer le tourisme dans la wilaya qui a beaucoup d’atouts dans ce secteur et les sports aériens permettraient de dévoiler la beauté de cette région». Il a souhaité la réalisation d’un centre national des sports aériens à Tizi-Ouzou, pour le montage de modèles réduits d’avions, d’ULM (ultra-légers motorisés) et de paramoteurs et même la fabrication de voiles, ce qui aura un impact positif sur l’économie locale.