Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et la Société de la Croix-Rouge centrafricaine (CRCA) ont soigné à ce jour 52 personnes après le regain de violences survenu les 8 et 9 avril dernier dans le quartier du Kilomètre 5 à Bangui, la capitale centrafricaine, a-t-on indiqué vendredi de source humanitaire.
Un communiqué de presse du CICR, omettant volontairement d’évoquer le nombre de morts dans la période incriminée, fait état d’un « afflux de blessés ayant provoqué la saturation du service de traumatologie d’un des principaux hôpitaux du pays ». « Les 34 lits du service de traumatologie de l’Hôpital communautaire sont tous pris », a expliqué Marcelle Baltzinger, cheffe de projet CICR à l’hôpital. « Nous avons installé des blessés dans deux autres salles, dont une réservée aux soins intensifs, mais elles sont elles aussi saturées. Nous avons deux tentes en réserve, prêtes à être montées, d’une capacité totale de 20 lits », a-t-elle ajouté. Parmi les 52 blessées, dix interventions chirurgicales ont été réalisées mardi, dont huit par un chirurgien du CICR. Après le pic des affrontements en début de semaine dans ce quartier majoritairement musulman, le CICR avait traité 22 blessés pour la seule nuit de lundi à mardi, sans compter des transferts dans d’autres établissements de la capitale. Diana Stoecklin, cheffe par intérim de la délégation du CICR en Centrafrique, a rappelé que « toute personne ayant été blessée ou nécessitant des soins médicaux dans une situation de violence doit pouvoir accéder rapidement et en toute sécurité à des services appropriés », soulignant que « l’offre médicale au Kilomètre 5 se limite aux services de base » et réclamant « de pouvoir évacuer rapidement les patients vers des structures mieux équipées si nous voulons sauver des vies ». Bien que le calme soit revenu dans la nuit de mercredi à jeudi, la situation sécuritaire au Kilomètre 5 demeure très incertaine.