L’action armée durant la Glorieuse guerre de Libération nationale a rendu nécessaire la création du gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), en tant que direction exécutive chargée de l’organisation de la Révolution sur les plans interne et externe, a indiqué un responsable des Archives nationales.
À la veille de la célébration du 64e anniversaire de la création du GPRA (19 septembre 1958), le directeur de l’inspection des Archives nationales, Othmani Merabet, a déclaré que l’action armée devenue inévitable durant la Glorieuse guerre de Libération nationale a rendu nécessaire la création du GPRA, en tant que direction exécutive chargée de l’organisation de la Révolution sur les plans interne et externe», soulignant que la création de ce gouvernement quatre ans après le déclenchement de la lutte armée «constituait un évènement historique phare dans le parcours de la Révolution nationale et une démarche audacieuse entreprise par les chefs de la Révolution». Selon lui, «les chefs de la Révolution ont donné une réponse intelligente au colonisateur qui arguait qu’il n’y avait aucune partie avec qui négocier», soulignant qu’il était primordial pour la direction de la Révolution de passer de la révolution populaire à une révolution dotée d’une structure gouvernementale. «La formation d’un gouvernement provisoire a mis les autorités coloniales devant le fait accompli», a-t-il souligné, précisant que cette démarche «a démontré la force de cohésion du peuple algérien avec l’Armée de libération nationale (ALN) et son gouvernement qui constituait désormais un cadre efficient du combat libérateur et portait un coup dur aux politiques du colonisateur visant à étouffer la glorieuse guerre de Libération et à tromper l’opinion publique». Pour ce spécialiste, la création du GPRA témoignait de l’objectif noble et légitime de la révolution pour la libération de la nation du joug colonial et de la discrimination abjecte. Il s’agissait aussi d’un premier la reconstruction des fondements de l’Etat algérien qui a subi les pires agressions». Evoquant les missions assignées à ce gouvernement, M. Athmani a indiqué que ce dernier «a focalisé ses efforts sur l’approvisionnement de l’Armée de Libération nationale (ALN) en armes, équipements et appareils nécessaires pour la poursuite de l’action armée dans l’objectif de convaincre le gouvernement de l’occupation et d’autres pays de l’existence d’une véritable force représentant le peuple algérien avec qui négocier pour instaurer la paix. En parallèle, le GPRA a «mené une activité diplomatique intense dans le but de sensibiliser l’opinion publique internationale autour de la cause nationale et de la lutte du peuple algérien pour sa liberté et son affranchissement du joug colonial.. Le GPRA a ainsi demandé le soutien diplomatique de tous les pays du monde», a-t-il expliqué. Il a ajouté que «le plus marquant dans tout cela, est que tous les pays arabes, sans exception, ont soutenu la révolution algérienne, donnant ainsi un exemple de solidarité arabe pour un objectif noble. Le GPRA a, par conséquent, tissé des relations avec plusieurs pays et organismes influents sur la scène internationale (Chine, URSS, Egypte, Syrie, Irak, Indonésie, Arabie saoudite, Yougoslavie, ONU, Croix rouge, commissariat des réfugiés, organisation des pays non-alignés…). Malgré les tentatives du colonisateur d’ignorer la formation du GPRA en menaçant les pays qui avaient reconnu la cause nationale, le gouvernement provisoire -ajoute le même responsable- a gagné le pari en réalisant de nombreux objectifs en conférant, notamment la légitimité internationale à la lutte armée face à l’opinion publique internationale et en créant une structure représentative du projet de lutte armée à travers l’envoi d’un message fort aux autorités coloniales sur la nécessité de négocier avec une autorité algérienne internationalement reconnue. Le GPRA avait œuvré à hisser les représentations du Front de libération nationale (FLN) à l’étranger au rang d’ambassades et de représentations, selon les usages diplomatiques en vigueur, outre la réponse médiatique à la propagande coloniale, en soulignant que l’Armée de Libération nationale (ALN) est composée de révolutionnaires qui veulent libérer le pays et qu’il ne s’agit pas de groupes hors-la-loi. Parmi les objectifs fixés également, il convient de rappeler que le gouvernement provisoire était un appui et un cadre organisateur de la démarche diplomatique que menaient alors les représentations du FLN, notamment avec la mise en place du ministère des Affaires étrangères, ainsi que l’intensification des médias à travers les tribunes de radio disponibles à l’époque, telles que Radio du Caire et d’autres radios arabes, et même étrangères, et au niveau des affaires sociales à travers la prise en charge et la sensibilisation autour du problème des réfugiés algériens qui ont fui leurs maisons à cause de l’oppression coloniale.
Ali B. /Ag.