CAPC: 62 propositions pour la réussite du plan de relance économique

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Algerie: 09.03.2021 Mohamed Sami Agli, président du CAPC (ex FCE)

La Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) a rendu publiques, hier à Alger, 62 propositions pour réussir le plan de relance économique. Lors d’une conférence de presse qu’il a animée à cette occasion, le président de la CAPC, Sami Agli, a énuméré 62 propositions transmises au président de la République, autour de quatre axes, à savoir la relance et le soutien à l’investissement, la réduction du champ de l’informel, la simplification de l’environnement de l’entreprise et l’amélioration du climat des affaires ainsi que l’organisation économique et l’ordre institutionnel. S’agissant des mesures de relance et de soutien à l’investissement, le document plaide pour «acter la liberté totale d’investir», sans être soumis à toute autorisation, agrément ou licence.

La CAPC propose également de lancer une politique de «champions économiques», mettre en place une banque d’investissement spécialisée dans le développement de la PME-PMI privée et acter l’abandon de la règle des 51/49 en matière d’investissement étrangers. Il s’agit également de décider d’un programme à moyen terme visant l’autosuffisance alimentaire complète ou partielle (60 à 80%) pour les céréales, graines oléagineuses, légumes secs, lait et huiles. Le rapport du CAPC, intitulé «de l’indispensable réussite du plan de relance économique», opte aussi pour un soutien à l’industrie pharmaceutique nationale visant à assurer dans un délai de 5ans 70 à 80% des besoins en médicaments, consommables et équipements. La CAPC propose d’ériger des zones de développement prioritaire dans les Hauts-Plateaux et le Sud, de renforcer les infrastructures logistiques, de garder le système de la concession pour le foncier industriel à des prix attractifs puis permettre la pleine propriété. En outre, il s’agit pour l’organisation patronale de rééchelonner les dettes des entreprises, de rétablir le crédit à la consommation, de développer les énergies renouvelables, de concevoir une politique de logement différente mais aussi d’atteindre  20 milliards de dollars en matière d’exportation dans un délai de 3 à 5 ans et 40 milliards de dollars sur une échéance de 10 ans. S’agissant de la réduction du champ de l’informel, la CAPC propose notamment une amnistie fiscale en taxant à hauteur de 1% les montants déclarés. De plus, l’organisation patronale opte pour une réforme profonde du système du registre de commerce et l’instauration de la signature électronique dans la sphère économique. Par ailleurs, pour simplifier l’environnement de l’entreprise et améliorer le climat des affaires, le document note la nécessaire réforme du droit économique algérien, la pénalisation de la bureaucratie, la réforme fiscale et sociale profonde, suppression progressive et graduelle de la TAP dans un délai de 12 mois. Il s’agit aussi pour la CAPC de favoriser les prêts à long terme pour les entreprises avec des taux bonifiés pour les projets d’investissement dits structurants ou stratégiques, changer la valeur faciale de la monnaie, moderniser le régime des changes, dynamiser la Bourse d’Alger et confier la création et la gestion des zones industrielles aux investisseurs privés.

Créer un ministère de l’Economie nationale Concernant les mesures d’organisation économique et d’ordre institutionnel, le rapport propose de créer un ministère de l’Economie nationale regroupant ceux des Finances, de l’Industrie et du Commerce «afin de structurer une administration économique cohérente face au monde de l’entreprise». De plus, la CAPC propose de dépénaliser l’acte d’exportation s’agissant du rapatriement de devises, de permettre aux entreprises algériennes d’investir à l’étranger, mettre sur pied «dès maintenant» des passerelles entre le système de formation et le monde de l’entreprise et mettre à niveau une dizaine de grandes écoles ou d’universités nationales. En outre, la liste des propositions comprend l’engagement d’une réforme de décentralisation économique «poussée en faveur d’administrations économiques régionales», le lancement d’un programme national d’appui aux entreprises, la création du statut de l’auto-entrepreneur/micro-entrepreneur ainsi que la création d’un un haut conseil de l’attractivité. Lors d’un point de presse en marge de cette présentation, M. Agli a fait savoir que ces propositions interviennent après la réception par le président de la République des représentants patronaux en janvier dernier. Réunion au cours de laquelle, le responsable de la CAPC a constaté, a-t-il dit, «une volonté et une orientation pour avancer» vers les objectifs tracés de relance économique. Questionné sur l’industrie automobile nationale, M. Agli a posé la question sur la nécessité ou non d’une industrie automobile nationale, mettant en avant la présence d’autres priorités telle que la sauvegarde et le soutien du tissu économique existant. S’agissant du foncier industriel, le même responsable s’est félicité de la décision prise par les autorités du pays de récupérer le foncier industriel inexploité tout en appelant à mettre en œuvre cette décision de manière transparente et dans des délais raisonnables. En outre, il a évoqué la décision de limiter l’importation du matériel industriel à moins de dix ans, se disant favorable à laisser l’initiative à l’opérateur économique de juger de la pertinence du matériel d’occasion nécessaire à son activité.

  1. I.N