CAN: Les atermoiements de la CAF

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L’été, l’hiver, la CAF ne sait décidément plus sur quel pied danser, s’agissant de la périodicité de la CAN, sa compétition vitrine, faut-il le préciser.

Après avoir opté pour une organisation estivale comme ce fut le cas en Egypte en 2019, elle est vite revenue sur sa décision en programmant, la CAN 2021, prévue au Cameroun aux mois de janvier et février. Officiellement pour des raisons météorologiques. Mais tout le monde sait qu’elle a cédé aux pressions de la Fifa qui comptait organiser la première édition de la Coupe du monde des clubs dans sa nouvelle formule, l’été 2021. Il ne pouvait pas y avoir deux compétitions de cette envergure à la même période.

L’on croyait le problème de la date de la tenue de la CAN définitivement réglé avec le retour à une programmation traditionnelle durant l’hiver. Mais voilà que le nouveau secrétaire général de la Confédération, le Marocain, Abdelmouneïm Bah, déclare que la CAN devrait revenir en été, après l’édition de 2021. «C’est une exception et la CAN est censée revenir à l’été après l’édition de 2021», a-t-il affirmé dans un entretien accordé, il y a quelques jours à une chaîne de télévision égyptienne. De quoi prendre tout le monde à contre-pied. «La vision de la CAF est claire à ce sujet : la CAN doit avoir lieu l’été», a-t-il ajouté. Une sortie médiatique qui contraste quelque peu avec le discours du président de la CAF, le Malgache Ahmad Ahmad, tenu il y a quelques mois, dans lequel il n’a rien soufflé à ce sujet. Il y a eu probablement des pressions, notamment celles des clubs européens qui n’ont jamais vu d’un bon œil l’organisation de la CAN durant l’hiver. Une situation embarrassante pour eux, car ils doivent libérer leurs internationaux pendant plus d’un mois, en pleine compétition. Cela a déjà provoqué plusieurs conflits par le passé, certains joueurs refusant de rejoindre leurs sélections pour ne pas perdre leur place en club. Mais ces changements intempestifs décrédibilisent davantage la première instance du football africain, déjà en proie à des scandales liés à sa gestion chaotique et à la corruption qui l’a toujours caractérisée. Cela dénote aussi une faiblesse et de l’incompétence dans la manière de gérer ses affaires, nécessitant l’intervention de la Fifa, comme ce fut le cas il y a quelques temps, avec la nomination de la Sénégalaise Fatma Samoura en sa qualité de déléguée générale de la Fifa auprès de la CAF. Une injonction dans les affaires internes de la Confédération qui a provoqué des remous au sein de la grande famille africaine du football. Il n’est pas à écarter dans ces conditions de faiblesse, que la CAF, dans sa composante actuelle, ne suive les dernières recommandations du président de la Fifa, Gianni Infantino, à savoir l’organisation de la CAN tous les quatre ans, au lieu de deux ans actuellement. Une proposition qui ne fait pas l’unanimité sur le continent, mais qui mérite que l’on s’y attarde. En attendant que l’on tranche ce débat, on sait au moins que la CAF ne compte pas pour le moment reporter ou annuler la prochaine édition de la CAN, à cause de la crise du coronavirus. Son secrétaire général l’a confirmé à la même source.

Ali Nezlioui