Il est beau d’avoir des surprises au cours d’un tournoi de l’envergure de la CAN, mais au bout du compte, ce sont pratiquement toujours les mêmes que l’on trouve en finale, ou du moins ceux qui ont l’habitude d’y jouer les premiers rôles.
Il est révolu le temps où une équipe comme la Zambie, venue de nulle part, pouvait remporter le trophée. A présent, ça se joue exclusivement entre mastodontes africains. Cette édition au Cameroun ne déroge pas à la règle quand bien même des sélections moins huppées ont essayé de bousculer la hiérarchie. Une hiérarchie bien ancrée qui ne risque pas de bouger au demeurant. La finale de la 33e édition opposera donc l’Egypte détentrice du record de la CAN avec sept consécrations, au Sénégal probablement ce qui se fait de mieux en Afrique en termes d’équipe avec un effectif aussi riche que pléthorique. D’ailleurs, ce n’est guère une surprise de retrouver les Lions de la Teranga en finale pour la deuxième fois consécutive. C’est même une logique implacable. En revanche, la présence de l’Egypte est moins évidente, car les Pharaons en dépit de leur statut de «grand» d’Afrique, n’ont pas franchement brillé ces dernières années sur la scène internationale. Mais visiblement, leur expérience et leur acquis les aident énormément à se transcender dans les grands événements. C’est dans leur ADN. Ils l’ont prouvé une nouvelle fois en terrain hostile, en écartant coup sur coup, la Côte d’Ivoire, le Maroc et le pays hôte le Cameroun. Rien que ça !
Un exploit qui leur ouvre les portes de la finale dans laquelle ils ne sont pas les favoris, un statut qui leur convient parfaitement avant d’aborder leur rendez-vous, ce dimanche, contre le Sénégal. Le Sénégal justement qui court toujours derrière sa première consécration africaine. Deux fois finalistes malheureux contre respectivement le Cameroun et l’Algérie, un troisième échec pourrait nourrir chez eux un complexe d’infériorité par rapport aux autres grandes nations du Continent.
Les poulains d’Aliou Cissé auront une énorme pression sur les épaules, car leurs supporters n’accepteront aucun autre résultat que la victoire finale. Sinon ils vont les taxer d’éternels deuxièmes. En revanche, les Egyptiens aborderont la finale avec un esprit plus libéré, plus décoincé en somme pour aller chercher leur huitième coupe d’Afrique des nations.
Du coup, ce sera du 50-50 entre les deux sélections. Cette finale inédite sera également marquée par l’opposition entre deux des meilleurs joueurs africains à l’échelle internationale. Deux joueurs Salah et Mané qui évoluent dans l’ équipe en Angleterre, Liverpool avec laquelle ils ont tout gagné. Ce dimanche, ils doivent en découdre l’un contre l’autre pour gagner le plus grand trophée africain. Ce sera probablement un match dans le match. Chacun d’eux, compte bien faire la différence pour faire pencher la balance du côté de son pays. Rien que ça, cette finale de la CAN en vaut la chandelle.
Ali Nezlioui






