CAN 2019:  Les Verts vont-ils le faire, 29 ans après ?

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 Plus qu’une marche à gravir pour atteindre l’Olympe. Mais il nous reste encore le Mont Ventoux à escalader. L’étape sans doute la plus difficile depuis le début du parcours de la CAN.  

Il ne faut pas se leurrer, car au bout de la course, l’on ne retiendra que le nom du vainqueur. Tout ce qui a été accompli jusque-là est bien beau, voire magnifique, mais il risque d’être consumé comme une menue brindille emportée par la chaleur d’une nuit d’été. Si d’aventure l’on passe à côté de la finale. C’est la dure et impitoyable loi du sport et de la vie par ricochet, qui ne reconnait au bout du compte que le champion en ayant aucune compassion pour le vaincu.

Djamel Belmadi dans sa déclaration d’après-match contre le Nigeria a assuré de faire le maximum pour remporter le trophée, mais il n’a pas voulu promettre quelque chose qu’il ne tient pas entre les mains. Des paroles sages et mesurées, car le sort d’un match de football, qui plus est, une finale, dépend de nombreux paramètres et de facteurs trop aléatoires que personne ne peut vraiment maitriser. Il faut juste essayer de mettre tous les atouts de son côté et l’aborder avec humilité et détermination.

29 ans que le football algérien attend cette finale. L’on commençait même à désespérer tellement les participations aux CAN se suivaient et se ressemblaient pour nous. Il nous manquait chaque fois un petit quelque chose pour effectuer le grand saut. On n’était pas suffisamment armé tantôt mentalement, tantôt techniquement pour jouer les premiers rôles. Cette fois, il semble que les planètes se sont alignées pour que l’équipe nationale aille au bout de son rêve et atteigne son objectif ultime. La manière avec laquelle elle s’est qualifiée aux demi-finales, puis à la finale, sont des signes encourageants pour croire en son étoile. Attention, les Sénégalais, de leur côté, disent peut-être la même chose que nous, eux qui courent inlassablement derrière leur première consécration continentale. C’est une occasion inouïe pour eux de vaincre enfin le signe indien. Ils sont en tout cas fidèles au rendez-vous, car avant le début de la compétition les Lions de la Teranga étaient considérés comme l’un des grands favoris pour le sacre final. Ils sont parvenus à l’ultime étape non sans mal, à l’issue d’un parcours parfois chahuté, loin de convaincre leurs supporters. Le coach Aliou Cissé est régulièrement critiqué par la presse locale pour le manque d’engagement et d’enthousiasme de ses poulains. Sadiou Mané et ses camarades retrouveront donc l’Algérie qui les a battus en phase des poules. Ils voudront ainsi prendre leur revanche sur un adversaire qui leur a posé beaucoup de problèmes, lors du premier match. Le fait d’avoir remporté cette rencontre peut être un avantage psychologique pour les Verts. Mais il ne sera pas déterminant, car à ce stade de la compétition, il y a d’autres ingrédients qui entreront en jeu. On n’aborde pas une finale, comme on joue un match de poule. C’est un contexte complètement différent nouveau pour les deux équipes. Aucun des 22 acteurs qui fouleront la pelouse du stade du Caire ce vendredi, n’aura disputé une finale de la CAN auparavant. Ce sera une première pour tout le monde. L’inhibition pourrait paralysait certains d’entre eux. Ce n’est pas à écarter. L’enjeu est trop grand pour les deux équipes. D’un côté le Sénégal à la recherche d’une première consécration et de l’autre une équipe algérienne décidée et déterminée qui en veut terriblement, comme si elle était dotée de pouvoirs surnaturels. La Côte d’Ivoire et le Nigeria n’ont pas pu résister à la furia des Verts, qu’on a rarement vus aussi confiants et sûrs de leurs moyens. Le Sénégal le pourra-t-il, lui qui a échoué ne première fois ?

Ali Nezlioui