CAN-2019: La joie des supporters l’a emporté sur les « débordements »  attendus en France 

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 Aucun incident majeur n’a été enregistré en  France, dans la nuit de vendredi à samedi, en marge de la célébration des  supporters algériens pour la victoire de l’équipe algérienne en finale de la coupe d’Afrique des nations (CAN) face au Sénégal (1-0) qui s’est  déroulée en Egypte.

Vers minuit, la préfecture de police de Paris a tweeté en annonçant que « la soirée se déroule bien grâce à la vigilance des forces de l’ordre ». Dans un autre tweet posté, il y a quelques instant, la même préfecture,  vantant l’efficacité des policiers, pompiers et gendarmes engagés sur le dispositif sécuritaire de la finale de CAN, a reconnu que la fête n’a pas été « gâchée ». Plusieurs médias ont mis en relief dans leur édition de samedi la joie des inconditionnels des « Fennecs » qui « l’a emporté sur les débordements »  attendus par les services de sécurité où l’on signale que certains ont même pris des selfies avec les CRS « . A Marseille où environ 25.000 supporters étaient descendus en centre-ville entonnant en chúur « One, two, three, viva l’’Algérie ! », la préfecture de police a comptabilisé huit feux de poubelles, cinq véhicules incendiés et  quatre interpellations, alors que beaucoup s’attendait à des heurts, des échauffourées et des violences. A Lyon, des médias ont signalé un bref accrochage entre des supporters et les forces de l’ordre, mais qui s’est tout de suite dissipé et la police a reculé, laissant les supporters en liesse manifester leur joie. A Paris, l’euphorie des Algériens était totale même si vers 1h00 la police  a lancé des gaz lacrymogènes en direction d’une foule très denses. Selon la préfecture, 49 personnes ont été interpellées à Paris et dans la petite couronne, sans donner de détails, mais aucune dégradation ou casse n’ont été enregistrées, faisant ainsi dissiper toutes les inquiétudes suscitées et alimentées par les tenants de l’extrême droite française. Des vidéos postées sur les réseaux sociaux montrent bien le civisme des  supporters algériens qui ont nettoyé après la fête la place de la République à Limoges. Selon le ministère de l’Intérieur, cité par BFMTV, les forces de l’ordre ont interpellé 198 personnes en France, dont 177 demeurent en garde à vue, mais aucune information n’a été diffusée sur les raisons de leurs interpellations. Les autorités françaises ont renforcé leur dispositif sécuritaire en prévision de la finale de la CAN et de sa célébration en France, à laquelle  les joueurs de l’équipe nationale algérienne ont appelé les supporters à exprimer leur joie dans le calme, rappelle-t-on.

Des titres de la presse française rendent un fervent hommage à Belmadi le  « héros » 

Certains titre de la presse française a rendu  vendredi soir un fervent hommage au coach algérien Djamel Belmadi, le  « héros » qui a conquis les cúurs des fans des « Fennecs ». « Vingt-neuf ans après sa première étoile africaine, l’Algérie a conquis sa  deuxième coupe d’Afrique des nations (CAN) en douchant le Sénégal (1-0) après seulement 79 secondes de jeu grâce à un but de Baghdad Bounedjah,  vendredi 19 juillet, au Caire (Egypte) », a rappelé Le Monde, indiquant qu’arrivés « sur la pointe des pieds » aux pyramides, les joueurs algériens « quittent l’Egypte avec le sceptre de champion d’Afrique, au fil d’un  tournoi maîtrisé de bout en bout qui les a vus battre deux fois les Lions de la Teranga, les meilleurs du continent au classement FIFA ». Pour le quotidien, le 19 juillet a vu l’avènement d’une « nouvelle génération » et de « son guide » Djamel Belmadi, « qui a transformé en un an  une équipe moribonde, absente du Mondial-2018, en une machine à gagner ». « Arrivé avec l’étiquette de choix par défaut pour remplacer la légende Rabah Madjer en août 2018, l’ancien international (20 sélections) a conquis les cúurs des fans et des observateurs », a ajouté Le Monde. De son côté, Franceinfo a écrit : « En décrochant en Egypte la deuxième  étoile africaine de l’histoire de la sélection, près de 30 ans après son unique titre continental, Djamel Belmadi restera, avec le buteur décisif Baghdad Bounedjah, comme les seuls +B+ qui ont enthousiasmé l’Algérie ». Pour France Football, l’Algérie, face au Sénégal, « retrouve les sommets de l’Afrique en remportant la deuxième coupe d’Afrique des nations de son  histoire ». « Au terme d’une finale (très) décevante, l’Algérie a été sacrée championne d’Afrique pour la première fois depuis 1990 grâce à un but très précoce avec une frappe de Bounedjah qui a miraculeusement terminé dans les filets (1-0). Le Sénégal, trop peu précis et presque timide, n’a toujours pas remporté la moindre CAN dans son histoire », a ajouté le magazine. France 24 a indiqué que « vingt-neuf ans après, l’Algérie est de nouveau  sur le toit de l’Afrique », soulignant que face au Sénégal, en finale de la CAN-2019, « les Verts sont allés chercher le deuxième trophée continental de leur histoire, au terme d’une rencontre qui ne restera pas dans les annales du football ». Le quotidien du sport L’Equipe a relevé que « trop souvent, les finales de rêve deviennent des finales de verre, qui s’ébrèchent, s’émiettent sous la pression », soutenant que la finale de la CAN 2019, opposition entre les  deux meilleures équipes de la compétition, « laissera le souvenir d’une rencontre aussi tendue qu’elle était attendue par les protagonistes ». « Pourtant, le but très précoce de Bounedjah (2e), pas oublié par la réussite, aurait pu donner le coup d’envoi d’une partie très festive, aux intentions débridées, a-t-il ajouté.

France Football analyse les trois points clés du sacre de  l’Algérie 

 Le magazine France Football a indiqué samedi que  trois points clés sont à l’origine du sacre des « Fennecs » vainqueurs du  trophée de la coupe d’Afrique des nations (CAN-2019) organisée en Egypte. Pour le magazine, le coach Djamel Belmadi « a su trouver les solutions et  les ingrédients pour faire de cette équipe, pourtant perdue un an auparavant, une sélection capable d’être sur le toit du continent africain ». Il cite trois points clés à savoir une « solidarité remarquée », une  « animation offensive réussie » et des « cadres au rendez-vous ». « L’une des forces de la sélection algérienne pendant la compétition, c’était bien sa solidarité », a souligné France Football relevant que les joueurs « ont attaqué ensemble et défendu ensemble et c’est sans doute ce  qui a longtemps manqué à cette équipe d’Algérie ». Pour lui, Riyad Mahrez en est le « parfait » exemple. « Lui qui avait du mal à faire les efforts défensifs a multiplié les retours décisifs pendant cette CAN », a-t-il fait constater, soulignant que l’entraîneur « a semble-t-il réussi à faire  renaître cette envie de se battre pour ses coéquipiers ». L’autre facette de l’équipe algérienne, note le magazine, est que l’Algérie, meilleure attaque de cette Coupe d’Afrique 2019, « a pu compter sur son trio Belaïli-Mahrez-Bounedjah ». « Le joueur de Manchester City était la véritable star de l’équipe et il a  parfaitement assumé son rôle. Percutant et toujours très juste, il a su débloquer la situation lorsque son équipe en avait le plus besoin (surtout son coup franc face au Nigeria) », a-t-il expliqué, soulignant la percussion, l’aisance technique et la finition de Belaïli qui a « fait vivre un enfer aux défenses de cette Coupe d’Afrique ». Pour ce qui est de Bounedjah, France Football a noté que cet attaquant de  pointe « a constamment pesé sur les défenses ». « Un poison par ses déviations et sa combativité qui a aussi permis de libérer des espaces pour ses partenaires », a-t-il ajouté. S’agissant du troisième point clé de la réussite algérienne, le magazine a évoqué la présence et la prestance de ses leaders. « Au poste de gardien, Raïs M’Bolhi a comme bien souvent été très solide et présent lorsque son équipe a eu besoin de lui comme lorsqu’il repoussait un  penalty en quarts de finale face à la Côte d’Ivoire. Serein dans les airs et sur sa ligne, il a soulagé sa défense », a-t-il affirmé, indiquant qu’Aïssa Mandi a « clairement » assumé son rôle de leader. Toujours très propre, que ce soit dans ses interventions ou dans sa relance, il a donné l’exemple à ses coéquipiers », a-t-il ajouté, relevant la surprise de l’entrejeu algérien, Adlène Guedioura, « un homme que l’on n’attendait pas à ce niveau ». « Dans l’ombre, il a gratté un nombre incalculable de ballons et aura plus  d’une fois stoppé les offensives adverses », a-t-il encore noté.

« L’Algérie au paradis », titre L’Equipe à la une 

 L’Algérie au paradis », a titré à la une le  quotidien du sport L’Equipe dans son édition de samedi, consacrant quatre  pages à la victoire de l’équipe algérienne à la finale de la coupe d’Afrique des nations (CAN) face au Sénégal par le score de 1-0. Ouvrant son dossier avec une grande photo sur cinq colonnes montrant une  séquence de tension du match « très attendu, très attendu », le journal écrit : « Le but précoce de Bounedjah a servi de préambule à une finale très crispée et marquée par les fortunes diverses du VAR », soulignant que « trop  souvent, les finales de rêve deviennent des finales de verre, qui s’ébrèchent, s’émiettent sous la pression ». Il a estimé que le match entre les deux meilleures équipes de la compétition, « laissera le souvenir d’une rencontre aussi tendue qu’elle  était attendue par les protagonistes ». Mais L’Equipe reconnaît que les « Fennecs » se sont battus « comme des lions ». « Même dominés par le Sénégal, les Algériens, devant plus de 20.000 supporters, ont réussi à décrocher leur deuxième CAN, vingt-neuf ans  après », a-t-il écrit, mettant en exergue le mérite du coach Djamel Belmadi. « Le héros de la rue, au-delà? Des acteurs, se nomme aussi Belmadi. L’ovation à l’évocation de son nom a même dépassé? le bruit provoqué par celui de Mahrez. C’est dire. Et c’est totalement mérité. En plus de son  travail, de sa vision, la chance ne l’a pas abandonné?, hier. Il lui en faudra aussi durant sa carrière », a-t-il soutenu, ajoutant que ce tournoi continental a mis sous les projecteurs des garçons « quasi inconnus ». « On a découvert pendant ces quatre semaines des garçons quasi inconnus comme Ismaël Bennacer, formidable accélérateur de particules, élu  logiquement meilleur joueur du tournoi, ou Bounedjah, sorte de bison n’ayant jamais peur de venir se frotter aux défenses adverses ». D’ailleurs, L’Equipe consacre un beau portrait à ce buteur « reconnu dans le Golfe ». « Vingt-neuf ans après Cherif Oudjani, unique buteur de la finale de 1990 face au Nigeria (1-0), c’est un autre avant-centre qui a offert le titre  continental à l’Algérie, d’une frappe de l’extérieur de la surface de réparation, lui aussi », a souligné le quotidien à propos de « l’un des piliers de sa sélection ». Le journal consacre également un reportage à Marseille sur les supporters des deux équipes. Evoquant l’euphorie des Algériens, le journal indique que les supporters sénégalais « ont rapidement été résignés face au réalisme  algérien, avant de finir par chanter malgré la défaite ».

A.S