CAN 1990, 2019 des similitudes, mais pas que…

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29 ans que l’Algérie attend une deuxième consécration continentale. Une deuxième étoile qui la fuie systématiquement. Elle la nargue, la toise parfois pour aller briller sous d’autres cieux. La bouderie va-t-elle prendre fin cette année ?

En tout cas, jamais depuis pratiquement trois décennies, elle s’en est rapprochée d’aussi prêt. Du coup, tout un peuple se met à rêver du sacre. Des générations n’ayant jamais vu un joueur algérien brandir le trophée africain y croient. Beaucoup d’entre eux ont fait le pied de grue, hier, au stade du 5-Juillet dans l’espoir de pouvoir décrocher le fameux sésame leur permettant d’assister à la finale au Caire contre le Sénégal. Ils ont passé la nuit à la belle étoile, mais est-ce étonnant de la part de fans si particuliers qui aiment passionnément, à la folie leur sélection. Les Verts suscitent un amour enivrant, déraisonnable chez leurs supporters rarement égalé dans le monde entier. Quand on aime, on ne compte pas, dit l’adage, surtout que jusqu’à présent Mahrez et ses camarades le leur rendent bien. Pourvu que ça dure jusqu’au bout. En attendant vendredi et la grande explication entre Algériens et Sénégalais, les supporters comptent les heures…les minutes. Tout le monde est sur le gril rongé par le stress et la tension. On essaye de prendre son mal en patience et s’encourager comme on peut. La comparaison avec 1990, l’année de la seule consécration des Verts sur le Continent revient immanquablement à la surface. Son souvenir est encore vivace chez les plus anciens. Pour rappel, les Verts avaient abordé l’édition d’Alger un peu dans l’indifférence, notamment à cause de leur élimination quelques mois plus tôt de la Coupe du monde face à l’Egypte. C’est le cinglant 5 à 1 infligé au Nigeria et le grand récital de Rabah Madjer (auteur d’un triplé), lors du match inaugural qui avait lancé la campagne sous les meilleurs auspices. La suite on la connait. Cette fois non plus, les Algériens n’étaient pas franchement attendus en Egypte pour disputer les premiers rôles. En entamant la compétition sur les chapeaux de roue, ils ont pu emmagasiner de la confiance pour aller défier les meilleurs. Comme en 90, le Nigeria, la Côte d’Ivoire…et le Sénégal se sont dressés en vain sur leur chemin des Verts. L’histoire va-t-elle se répéter ? Si on croit aux signes, il y en a beaucoup dans la balance de l’Algérie. Si en revanche, on est plus pragmatique, l’on ne peut dire que les poulains de Belmadi ont volé leur place en finale. Jusqu’à présent, ils ont fait preuve d’une grande maitrise technico-tactique, affichant une détermination à toutes épreuves. Leur engouement n’a d’égal que leur volonté d’aller de l’avant nonobstant l’adversité et la concurrence des autres prétendants. Tout le monde a reconnu la grande valeur de la sélection algérienne. Son éventuel sacre ne serait une surprise pour personne. Maintenant, il va falloir le concrétiser sur le terrain face au Sénégal qui espère pour sa part décrocher enfin son premier titre. Toujours placés jamais vainqueurs, les Lions de la Terranga savent qu’ils ont un bon coup à jouer surtout avec cette génération de joueurs exceptionnels emmenée par Sadio Mané . Raison pour laquelle les Verts ne doivent jamais baisser la garde…