Campagne pour les élections locales: Plaidoyer pour de larges prérogatives aux élus locaux

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Algerie: 06.11.2021 Panneaux d'affichage pour les ELECTIONS LOCALES 2021 à alger

Les chefs des principaux partis politiques en lice pour les élections locales continuent de sillonner le territoire national pour plaider leur cause auprès des électeurs et les inciter à aller voter le 27 novembre. Ils ont également souligné la nécessité de doter les élus locaux de prérogatives plus élargies pour amorcer un développement durable.

C’est le cas notamment du secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Tayeb Zitouni, qui a plaidé pour l’octroi de prérogatives «plus élargies» aux présidents des Assemblées populaires communales (P/APC) pour booster le développement local. Il a ajouté, dans ce sillage, que les fonctions actuelles du P/APC se résumaient à un certain nombre d’activités, bien précises, ajoutant qu’il ne peut pas prendre des décisions notamment au volet économique pour la création d’activités et des zones industrielles à même de créer de la richesses et de l’emploi. Pour sa part, le secrétaire général du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, a plaidé à Bouira pour «plus de prérogatives» au profit des élus au niveau des APC en vue de leur permettre de «mieux» répondre aux préoccupations des citoyens.

M. Belaïd a considéré, également, que l’élargissement des missions et du rôle des élus de wilaya leur permettra d’exercer un «contrôle» sur l’exécutif afin d’œuvrer pour «une meilleure» gestion des affaires locales garantissant par conséquent le développement escompté des collectivités. Le premier responsable du Front El Moustakbal a déploré, à l’occasion, la gestion anarchique et la corruption qu’avait connues le pays durant la dernière décennie, mais, a-t-il insisté, «nous devons tourner la page pour bâtir notre Algérie sur de bonnes bases pour lui permettre de reprendre la place qui lui sied en tant que force régionale et internationale». De son côté, le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abou Fadhl Baadji, a affirmé depuis Laghouat, que sa formation politique «œuvrait à obtenir la majorité des assemblées communales et de wilayas à travers le pays, au regard du choix judicieux des candidats portés sur ses listes». L’orateur a appelé, dans ce sillage, les pouvoirs publics à réviser les codes communal et de wilaya pour octroyer «davantage de prérogatives» à l’élu local, en vue de «l’affranchir des contraintes bureaucratiques» à tous les échelons de décisions liées à l’action de développement. Pour le SG du FLN, les élections locales sont «plus importantes» que les législatives, à considérer le fait que la commune est «la cellule fondamentale et essentielle» de tout ce qui a trait au développement local. Le président du Mouvement El Bina, Abdelkader Bengrina souligné, quant à lui, depuis El Bayadh, la nécessité d’un «meilleur choix» pour les représentants du peuple aux Assemblées communales et de wilayas et exploitation rationnelle des richesses du pays pour réaliser un développement global. Le secrétaire général du parti El Karama, Mohamed Daoui, a indiqué depuis Touggourt que la révision des codes, communal et de wilaya était devenue une «nécessité» dans la foulée de la «nouvelle Algérie». Il a relevé que sa formation politique avait misé dans ces élections sur les jeunes à la réputation propre et intègre pour amorcer un développement certain. Récemment, le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, avait déclaré que toutes les conditions étaient réunies pour assurer le réussite des élections locales, estimant que ce succès est tributaire du niveau de conscience démocratique des citoyens. De leur côté, plusieurs partis politiques ont salué la décision du président de la République d’organiser des élections locales anticipées, estimant que le renouvellement des assemblées populaires communales et de wilaya permettra de rétablir la confiance entre les citoyens et leurs représentants et de corriger les défaillances relevées dans les assemblées locales au cours des dernières années.

Ils ont également relevé que le processus ne s’arrêtera pas aux élections locales, précisant qu’il y aura d’autres phases de grandes réformes concernant les insuffisances dans les dossiers économique et social et qui requièrent le concours de tous les acteurs sociaux, estimant que la convocation du corps électoral témoigne de l’attachement du président de la République à honorer ses engagements dans l’édification institutionnelle dans le pays. Ils ont estimé, en outre, que les prochaines élections locales marqueront une nouvelle étape dans le parachèvement de l’édification institutionnelle et la consécration de la représentation populaire dans les assemblées élues communales et de wilaya, affichant leur disponibilité à contribuer à toute démarche visant à moraliser l’action politique, resserrer les rangs, renforcer l’unité nationale et protéger le tissu social de la nation algérienne.

Selon de nombreux observateurs, il s’agit d’une étape importante dans l’agenda politique pour lequel s’est engagé le Président Tebboune devant le peuple algérien en vue d’opérer un changement via le renouvellement de l’ensemble des institutions constitutionnelles Ils ont aussi appelé les Algériens à davantage de cohésion sociale et de vigilance pour contrecarrer les complots ourdis contre le pays et la nation, exhortant tous les acteurs politiques à faire des prochaines élections une occasion favorable au lancement d’une concurrence libre et loyale et au bannissement de toute atteinte à ses règles ou à son bon déroulement en œuvrant à réunir les bonnes conditions susceptibles de permettre au peuple d’exercer sa souveraineté dans le cadre de la loi et dans un climat exempt de doutes et de polémique. Ces mêmes partis ont mis en exergue l’importance du rôle des électeurs dans la légitimation des Assemblées locales, à travers l’affluence massive aux bureaux de vote, affirmant leur engagement à contribuer sérieusement à l’humanisation de l’action politique et à l’écartement de l’argent sale, à travers la présentation des meilleurs cadres et compétences à ce rendez-vous électoral. Selon de nombreux observateurs, il s’agit d’une étape importante dans l’agenda politique pour lequel s’est engagé le Président Tebboune devant le peuple algérien en vue d’opérer un changement via le renouvellement de l’ensemble des institutions constitutionnelles. Le processus de mis en place des institutions de l’Etat, faut-il le souligner, devrait connaître son achèvement avec pour objectif primordial de rétablir la confiance entre les citoyens et les institutions de l’Etat. Cela ne s’annonce pas une sinécure, mais il s’agit bel et bien d’un grand défi que les nouveaux membres du gouvernement, les députés ou les futurs élus au niveau des assemblées locales doivent relever, et cela passe inévitablement par l’écoute des citoyens et la prise en charge de leurs doléances et préoccupations. Le président de la République avait relevé, dans un précédent message à la nation, que les élections législatives organisées en juin dernier, ont permis à l’Algérie de  franchir «un pas important dans la démarche nationale de redressement global, qui repose sur une méthodologie progressive et un impératif d’efficience, qu’il s’agisse du rétablissement de la confiance et de la crédibilité des institutions de l’Etat ou des défis multiples sur les plans économique et social». Louant les efforts des acteurs de la scène politique et de la société civile et de toutes les volontés ayant contribué à la tenue des élections législatives dans le cadre de la concurrence politique loyale, le Président Tebboune a rendu hommage à l’Armée nationale populaire (ANP), digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN), et aux autres corps de sécurité pour avoir veillé au déroulement de cette échéance dans un climat de quiétude et de sérénité. Le président de la République s’est dit convaincu que l’organisation des législatives anticipées a été «un pas décisif sur la voie du parachèvement d’un processus pertinent et irréversible offrant au peuple de prometteuses perspectives pour élire ses représentants, exercer sa souveraineté populaire à travers les urnes, conformément aux règles de la  démocratie réelle». Pendant ce temps, les appels de la classe politique se sont multipliés pour la consolidation de l’unité des rangs et à l’engagement autour du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune et à travers sa personne tous les symboles et les institutions de l’Etat et à œuvrer à contrecarrer les actions des parties hostiles au pays. En outre, ils ont rappelé la détermination ferme de l’Algérie à consacrer les principes de paix et de stabilité durables dans son environnement régional, avec sévérité et sagesse, de manière à garantir aux peuples de la région une vie paisible et prospère. A ce titre, plusieurs partis politiques ont plaidé pour la relance de l’action commune en vue d’initier un projet national inclusif permettant de renforcer le front interne pour faire face aux différentes menaces externes et affronter les prochains défis qui attendent le pays.  Ils ont appelé, à cet égard, à une coopération «sincère et sérieuse» devant aboutir au lancement d’un projet national fédérateur à même de renforcer le front interne et de contrecarrer toute menace venant de l’extérieur. De même qu’ils ont lancé un appel pour l’édification d’institutions crédibles et jouissant de la légitimité populaire qui préservent l’Algérie et contribuent à son développement politique, économique, social et culturel, ainsi que dans tous les domaines. Ils ont également dénoncé l’ingérence étrangère dans les affaires internes de l’Algérie, estimant que cette démarche participait d’une vision colonialiste et arrogante visant à semer la discorde entre les enfants du seul peuple.

Une ingérence condamnée par les positions officielles et les partis, car pleinement conscients des visées de cette intervention qui entendait faire chanter les responsables et institutions officielles, en vue de réaliser des objectifs économiques, socioculturels et géostratégiques. Ils ont souligné que l’Algérie s’achemine, lors de cette phase, vers la préparation des prochaines élections législatives et locales, d’où l’intérêt de bien assimiler l’importance de cette étape dans le processus d’édification du pays, à travers le parachèvement de la construction des institutions de l’Etat et de donner une véritable signification à la pratique politique probe et propre en la prévenant de tous les aspects négatifs vécus par le passé. De même, le peuple algérien et son Armée sont appelés à constituer un mur infranchissable contre toutes les tentatives visant l’unité du pays, sa sécurité et sa stabilité,

 T. Benslimane