La décentralisation dans la gestion des affaires locales, l’élargissement des prérogatives de l’élu et la démocratie participative, ont été parmi les thèmes récurrents de la campagne des élections des Assemblées populaires communales et de wilaya (APC/APW) au cours de ces dernières 24 heures. Le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounes, a ainsi estimé, lors d’un meeting à Médéa, que la révision du code communal et de wilaya devait garantir deux conditions majeures, à savoir la réhabilitation du rôle de l’élu et la décentralisation de la prise de décision.
M. Benyounes a souligné l’impératif de renforcer les prérogatives des élus locaux et d’étendre leur champ d’intervention, au plan local, pour qu’ils puissent accomplir pleinement leurs missions. Il a jugé « inconcevable », dans ce contexte, que l’administration locale, représentée par le wali ou le chef de daïra, continue de « s’accaparer des prérogatives censées être du ressort de l’élu », alors que le contraire doit primer, appelant à « libérer l’élu de l’emprise de l’administration » et à « lui restituer ces prérogatives ».
Abordant la situation économique et financière du pays, M. Benyounes a loué le discours « franc » et « sincère » du gouvernement par rapport aux difficultés rencontrées et les mesures que ce dernier a prôné « en vue de sortir de cette phase délicate. Le président du MPA a estimé, par ailleurs, qu’il était temps de « rompre avec la gestion socialiste et administrative de notre économie », appelant à « un changement profond et radical dans notre vision et conception de la gestion de l’économie et un fort appui au capital privé ».
De son côté, le président du Mouvement El Islah, Filali Ghouini, s’exprimant depuis la commune de Bourkika, dans la wilaya de Tipasa, a appelé à lever les blocages qui entravent le fonctionnement des APC et à doter les élus de prérogatives plus larges. Il a considéré, dans ce cadre, pour que les APC devaient être « des espaces de complémentarité, de collaboration et de coordination entre tous les élus, quel que soit leur appartenance politique », et ce dans l’intérêt du citoyen. Il a également plaidé pour que le dossier de l’investissement soit confié aux élus locaux qui sont, a-t-il fait valoir, plus au fait des besoins et des potentialités de leur commune. Animant un meeting à Sidi Moussa dans la wilaya d’Alger, le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Djamel Oud Abbès, a souligné, pour sa part, que l’édification d’une Algérie forte commence par les institutions de base que sont les APC et les APW, car elles sont les plus proches du citoyen. Il a affirmé que le FLN est la « colonne vertébrale » de l’Etat algérien, dont il est le fondateur, et appelé les citoyens à voter en masse le 23 novembre et à donner leurs voix à son parti pour une Algérie forte.
D’autres leaders de formations politiques poursuivaient mardi eux aussi leur campagne électorale à travers les différentes régions du pays. Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, était en meeting à Mila, le président de l’Alliance nationale républicaine, Belkacem Sahli, à Tamanrasset, le président du Front Al-Moustakbal, Abdelaziz Belaid, à Boumerdes, et le président de Tajamoue Amel El Djazair, Amar Ghoul, à Bou Ismail, dans la wilaya de Tipasa. Le président du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rebaine, a plaidé à Ghardaïa pour la mise en œuvre d’une politique « effective » de décentralisation socio-économique à même de répondre aux diverses aspirations du citoyen.
S’exprimant lors d’un meeting à Seb Seb (75 km au sud de Ghardaïa), le président de Ahd 54 a appelé à la mobilisation pour « donner à la démocratie une nouvelle impulsion et permettre aux assemblées communales d’instaurer les principes d’une bonne gouvernance de la chose publique localement ». M. Rebaine a mis l’accent sur l’importance de lier l’exercice de toute responsabilité ou mandat aux impératifs de contrôle par le peuple et a appelé à la mise en place d’un « contrat social » et d’un « gouvernement d’union » pour faire sortir le pays de la crise. « L’Algérie peut s’en sortir pour peu que tous ses fils participent à la solution », a-t-il dit, mettant en exergue l’importance de mettre en œuvre une démocratie participative au niveau des collectivités locales. Il est à rappeler qu’un projet de loi sur la promotion de la démocratie participative, venant en application de dispositions introduites par la dernière révision constitutionnelle, sera prochainement soumis au Parlement. Le texte contiendra de nouveaux mécanismes pour inciter les citoyens à participer à la gestion des affaires locales au niveau des communes et des wilayas.