Caisse nationale des retraites : Deux salariés pour un retraité

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Il y a à peine quelques années, la Caisse nationale de retraite vivait dans une opulence financière qui la mettait à l’abri de toute perturbation.

Une opulence mue par le fait que 5 salariés cotisaient pour un seul retraités. Ce qui n’est plus le cas maintenant puisque, selon le directeur de la CNR, ce sont seulement deux salariés qui cotisent pour un seul retraité. Il y a aujourd’hui six millions de cotisants à la Cnas pour trois millions de retraités, dont un million d’ayant-droits, ce qui met à mal la caisse et risque de creuser encore plus son déficit. Une situation induite par les départs massifs en retraite, notamment dans la Fonction publique.

En effet, 180 000 salariés sont sortis en retraite anticipée l’année dernière avant la promulgation de la loi qui abroge le départ sans condition d’âge. Et qui a eu pour conséquence la baisse de départs, puisque, toujours, selon le Dr Mellouka, son organisme a enregistré seulement 50 000 départ pour l’année en cours. L’autre raison qui explique le déficit de la caisse est l’absence de recrutement depuis trois ans, notamment dans des secteurs «à fort taux d’employabilité comme le bâtiment et les travaux publics». Mais aussi la nondéclaration par les employeurs de leurs travailleurs ou encore les sous-déclarations. Alors que les dépenses de la CNR sont de l’ordre de 100 milliards de dinars par an avec une contribution de 140 milliards de dinars de l’Etat dans le cadre de la valorisation annuelle des retraites.

Aussi, suggère le directeur de la caisse, il faut absolument revoir le système des cotisations et exercer plus de contrôle sur les employeurs qui ne déclarent pas leurs salariés en appelant ces derniers à les dénoncer auprès des organismes de la sécurité sociale. Rappelons que le Premier ministre avait déclaré que la CNR était en difficulté et que l’Etat allait verser 500 milliards de dinars à la Cnas (qui collecte les cotisations pour l’ensemble des caisses) pour combler quelque peu le déficit de la CNR et éviter une cessation de paiement, ce d’autant que le fonds des retraites qui puise dans la fiscalité pétrolière n’est plus en mesure d’aider en raison de la baisse justement de cet impôt.