Le championnat d’Afrique des nations (CHAN), voilà une compétition lancée par la CAF il y a plus d’une décennie, devenue au fil du temps un fardeau, car elle n’arrive pas à trouver sa place en dépit des efforts consentis continuellement par les responsables de la Confédération.
La faute essentiellement à une programmation indue intervenant au milieu de la saison perturbant grandement le déroulement des championnats locaux. D’autant que seules les équipes locales, plus communément appelées équipes nationales A’, sont autorisées à participer au CHAN. L’idée bien attentionnée au départ était de créer une compétition réservée exclusivement aux joueurs du cru n’ayant pas souvent la chance d’être sélectionnés dans l’équipe première, victimes, il est vrai, de la concurrence imposée par leurs compatriotes évoluant à l’étranger, notamment en Europe. L’occasion pour eux de s’illustrer afin de sortir quelque peu de l’anonymat et pourquoi pas franchir un cap. Mais après de nombreuses éditions disputées, force est de constater que le CHAN suscite peu d’intérêt sur le Continent. A l’exception de celle qui s’est tenue en Algérie, toutes les autres sont pratiquement passées inaperçues. Certaines grandes nations africaines la boudent, à l’image de l’Egypte qui a d’emblée décliné l’invitation pour ne pas perturber le déroulement de son championnat. Pour le même motif, l’Algérie vient de lui emboîter le pas en déclarant forfait pour cette édition qui, en principe, doit avoir lieu du 1er au 28 février prochain dans trois pays différents, à savoir le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda. Mais aux dernières nouvelles, elle pourrait fort bien être reportée au mois d’août prochain pour permettre justement à des pays comme l’Algérie d’y prendre part. Visiblement, la CAF fait tout son possible pour relancer une compétition à la dérive et dont la fin est inéluctable si rien n’est entrepris pour la sauver du marasme. Les sollicitations de l’instance de Patrice Motsepe se multiplient, ces derniers jours, pour tenter de trouver un compromis qui arrangerait tout le monde. C’est dans ce cadre que la FAF a été contactée dernièrement pour tenter de la faire revenir sur sa décision de boycotter cette édition. La Fédération est semble-t-il prête à engager son équipe des U23, mais apparemment la tendance est pour un report de la compétition jusqu’à l’été prochain pour essayer d’avoir les meilleures équipes possibles. Car le CHAN a besoin d’arguments valables pour convaincre de nouveau. Sinon il va perdre encore plus de sa valeur, notamment si chaque nation envoie son équipe espoirs ou juniors, d’autant que les sponsors ne se bousculent pas au portillon. Il est évident que le CHAN joue sa survie en ce moment. Il faut dire aussi que le calendrier surchargé n’est pas pour arranger ses affaires. Actuellement, la CAF essaye tant bien que mal de maintenir cette compétition en vie, en attendant des jours meilleurs…ou pas.
Ali Nezlioui
