CAF –  L’arbitrage dans le collimateur

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 Un vent de changement souffle-t-il sur la CAF ? Une chose est sûre, la plus haute instance du football africain connait depuis l’élection le 16 mars 2017, du nouveau président Ahmad Ahmad, de vastes réformes dont la plus importante est la modification du calendrier de la CAN, puisque la phase finale se disputera désormais en juin-juillet avec 24 équipes au lieu de 16.

Ainsi que le changement des dates des compétitions interclubs, à partir de la saison à venir qui auront lieu du mois d’août au mois de mai de l’année suivante, pour s’aligner sur les coupes européennes. Il faut dire que le long règne de son prédécesseur, la Camerounais Issa Hayatou a plongé la CAF dans une sorte de léthargie lénifiante. Elle est devenue par la force des choses un petit royaume que Hayatou et son clan tenait de main de fer. D’ailleurs, sa destitution a surpris tous les observateurs tellement on le pensait indéboulonnable à la tête de la Confédération. Aujourd’hui, les nouveaux responsables s’attaquent à un dossier délicat, héritage encombrant de l’ère Hayatou, celui de l’arbitrage. Tous les spécialistes et même les profanes savent que l’arbitrage dans les compétitions africaines est corrompu. C’est un secret de polichinelle. D’ailleurs, une fois un président d’un club algérien nous a confié que s’il ne paye pas l’arbitre, c’est le club adverse qui le fera. C’était une pratique courante qui profitait plus aux équipes nord-africaines, il faut le reconnaitre. Mais en juillet, 2018. Une première : la CAF a suspendu pour corruption, 10 arbitres de différentes nationalités pour des périodes allant de deux à dix ans, dont un arbitre assistant qui avait été présélectionné pour le Mondial-2018 en Russie. On imagine que c’est le début d’une campagne de« nettoyage » visant une corporation complètement gangrénée par ce fléau. Mardi,  L’arbitre algérien Mehdi Abid Charef et le Zambien Janny Sikazwe ont été suspendus provisoirement par la Confédération africaine de football pour « mauvaise performance ». Abid Charef qui est pourtant considéré comme l’un des arbitres dur le Continent est également convoqué au siège de la CAF pour audition par le Comité de Discipline  après des allégations le visant concernant une affaire de corruption. Abid Charef a complètement raté sa finale aller de la ligue des champions africaine ayant opposé l’EST au Ahly.Avec ces mesures, la CAF veut frapper d’une main de fer et adresser un message fort à tous les arbitres du Continent que le temps de la corruption est révolu. A moins que ce soit juste de la poudre aux yeux pour tromper l’opinion. Affaire à suivre.

Ali Nezlioui