L’ex-président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, condamné récemment à près de dix ans de prison, a été inculpé, ce mardi, pour corruption et blanchiment d’argent dans le cadre d’une autre affaire, a annoncé le parquet.
Il s’agit de la 6e inculpation de Lula, pour corruption, liée cette fois à des avantages en nature dont il aurait bénéficié de la part d’entreprises du bâtiment pour la rénovation d’une ferme. L’icône de la gauche latino-américaine est accusée d’avoir intercédé en faveur des sociétés OAS et Odebrecht pour l’obtention de contrats avec la compagnie pétrolière d’Etat Petrobras.
Selon l’acte d’accusation, il aurait bénéficié de largesses à hauteur de 1,02 million de réais (environ 275.000 €) pour la rénovation de la ferme, située à à Atibaia, dans l’Etat de Sao Paulo. La défense de Lula argumente que la ferme en question n’est pas à son nom, mais le juge anticorruption Sergio Moro affirme disposer d’éléments qui prouvent qu’il en est le propriétaire de fait. «Les éléments de preuve permettent de conclure que l’ex-président se comportait comme le propriétaire de la ferme», explique l’acte d’accusation. En plus de Lula, 12 autres personnes ont été inculpées, parmi elles Marcelo Odebrecht, ex-président de la société du même nom, qui purge depuis 2015 une peine de près de vingt ans de prison.
Le 13 juillet, le juge Moro avait condamné Lula à 9 ans et six mois de prison dans une affaire similaire, concernant aussi l’entreprise de BTP OAS. L’ex-président (2003-2010) est, notamment accusé d’avoir reçu un triplex dans une station balnéaire en guise de pot-de-vin. Lula, 71 ans, qui reste en liberté en attendant son jugement en appel, nie toutes les accusations en bloc et se dit victime d’un complot visant à l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle de 2018. Il sera interrogé par le juge Moro le 13 septembre dans le cadre d’une autre procédure judiciaire, son second face-à-face avec son ennemi intime.
Avant cette comparution, Lula entamera le 17 août une tournée dans 28 villes du nord-est du Brésil, région défavorisée et bastion électoral de la gauche.