Bourse d’Alger: Un acteur incontournable du financement de l’économie nationale

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Le marché des obligations au niveau de la Bourse observera un changement en faveur des petites et moyennes entreprises. Yazid Benmouhoub, directeur général de la Société de gestion de la bourse des valeurs (SGBV) explique lors d’une rencontre organisée à Alger par la Caci, qu’une réflexion est engagée dans l’objectif de rendre les conditions d’accès «moins contraignantes» à ces entités.

Ace jour, aucune PME n’a introduit son capital en Bourse. La première introduction, celle d’Aom Invest, spécialisée en tourisme thermal, explique le conférencier, devra intervenir à fin du premier semestre 2018. Outre ces annonces, Yazid Benmouhoub fera savoir que la SGBV vient d’enregistrer officiellement l’arrivée de deux intermédiaires en opérations bancaires que sont Al SAlam Bank et El Baraka, portant le nombre total des IOB à 11. Même si elle peine à décoller, la Bourse devra constituer, aux yeux de son premier responsable, un acteur incontournable du financement de l’économie nationale. Le développement du marché boursier est dicté, selon lui, par un ensemble de conditions. La plus édifiante est liée au problème de liquidités des banques dont le chiffre passe, en 2014, de 2731 milliards de dinars à 512 milliards USd en l’année dernière. L’embellie financière à partir de 2000 a, explique-t-il, «paradoxalement contribué à créer un effet d’éviction de la Bourse». Une explication ? «Cette manne extraordinaire a permis à l’Algérie de mener des chantiers colossaux, et aux banques d’avoir une surliquidité. Il y avait une offre de crédit qui était supérieure à la demande. Les pouvoirs publics ont donné, à raison, des facilitations aux entreprises pour accéder à des financements car il y avait des plans quinquennaux qui doivent être réalisés», souligne Yazid Benmouhoub. Et d’ajouter : «Logiquement, un chef d’entreprise n’ira pas en bourse s’il a accès à des financements bancaires bonifiés et une non obligation de communiquer l’information financière. Certains disent que la Bourse n’a pas joué son rôle, et oublient qu’elle est faite par les entreprises. Nous ne sommes pas une autorité pour les obliger à venir, mais on a des arguments à faire valoir. Aujourd’hui, plus qu’hier, la Bourse peut réellement jouer un rôle capital dans le financement et le développement de nos entreprises. Et c’est tout à fait normal que la Bourse ait souffert de cet effet d’éviction, couplé avec le manque de culture boursière chez les chefs d’entreprises et le grand public». Z.A.