Blida – Sida: Le Centre de dépistage volontaire, un rôle «majeur» dans la sensibilisation des jeunes

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Le Centre de dépistage volontaire de Blida joue un rôle «majeur» dans le dépistage du Syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) et la sensibilisation du public en général et les jeunes en particulier contre cette maladie, a-t-on appris des responsables de cette structure.

Ce Centre unique en son genre à Blida, sis dans la salle de soins Ali-Barzali a été ouvert dans un quartier populaire du centre-ville, réputé être une des plaques tournantes de la drogue, afin de mieux se rapprocher de cette catégorie ciblée (les jeunes) qui s’adonne à différents types de drogues, y compris par injection, une méthode qui augmente le risque de transmission du sida. Le centre travaille en coordination avec l’Association nationale de protection contre le sida (APCS) «Hak El Wikaya», selon la même source. Ce Centre de dépistage volontaire a été créé en 2013, dans le cadre des efforts visant à se rapprocher des jeunes exposés aux fléaux sociaux, en leur assurant des dépistages gratuits et confidentiels, ainsi qu’une prise en charge psychologique, au titre de la mise en œuvre de la stratégie du ministère de la Santé visant l’éradication de cette épidémie mondiale à l’horizon 2030, a indiqué la responsable du centre, le Dr Amal Chelha, à la veille de la célébration de la Journée mondiale du sida (1er décembre). Elle a ajouté qu’en dépit des répercussions négatives de la pandémie du coronavirus, le centre a, depuis début 2021, réalisé 2233 dépistages de maladies infectieuses, telles que le sida, les hépatites virales (A) et (B) et la syphilis, contre près de 3000 tests en 2019. La même période a, également, vu la réalisation de 200 dépistages de maladies infectieuses chez des jeunes exposés aux fléaux sociaux, contre seulement 33 cas (de cette catégorie) reçu au niveau de cette structure en 2020, en raison de la propagation de la pandémie de la Covid-19. Sur ce total de 200 jeunes dépistés, il a été dénombré 100 cas consommant de la drogue par injection. Pour sa part, la responsable de la salle de soins, le Dr Yamina Bendiaf, a fait savoir qu’une majorité des cas accueillis par le centre a été orientée vers cette structure par l’APCS de Blida, qui «contribue grandement à l’encouragement des jeunes à se faire dépister tout en les sensibilisant aux dangers des maladies transmissibles», a-t-elle indiqué.

Deux cas positifs au sida recensés depuis le début de l’année Les analyses médicales effectuées par le Centre, depuis le début de l’année en cours, ont révélé deux cas positifs au sida, a fait savoir le Dr Chelha. Il s’agit d’une jeune femme de 29 ans qui avait effectué un prénuptial et d’un jeune homme de 30 ans, a-t-elle précisé. Immédiatement après le dépistage de cas positifs, le Centre procède à une enquête familiale pour détecter d’autres cas éventuels, de même que les causes ou l’origine de l’infection, avant l’orientation des cas confirmés vers le service des maladies infectieuses de l’hôpital de Boufarik ou d’El Kettar d’Alger, pour leur prise en charge et suivi. Dans le but de sensibiliser contre les risques de cette maladie et d’assurer le dépistage du plus grand nombre de cas positifs du sida, les responsables du Centre œuvrent à la reprise des campagnes de sensibilisation, arrêtées suite à la pandémie de la Covid-19, en ciblant, notamment les lieux publics, les universités et résidences universitaires, les centres de formation professionnelle et les maisons de jeunes, afin de toucher le plus grand nombre de jeunes de 15 à 49 ans.

Implication des associations de jeunes dans la sensibilisation Dans le cadre de la stratégie nationale du ministère de la Santé, pour éradiquer cette maladie à l’horizon 2030, une convention a été signée avec des associations de jeunes, pour les impliquer dans la sensibilisation des jeunes, (notamment les délinquants et ceux exposés aux fléaux sociaux), sur les risques inhérents au sida, et afin de les inciter à effectuer des tests médicaux pour s’assurer qu’ils ne sont pas porteurs de maladies infectieuses transmissibles par le sang, a souligné le Dr Bendiaf. Elle a signalé qu’à ce titre, la Direction locale de la santé a signé, l’année dernière, une convention avec l’Association APCS, portant intensification des campagnes de sensibilisation contre le sida et les maladies sexuellement transmissibles, leur dépistage précoce et la prise en charge des cas positifs. Cette association, œuvre à l’intensification des activités de sensibilisation et de communication auprès des jeunes, en recourant à des éducateurs qualifiés, pour convaincre le plus grand nombre des personnes ciblées d’arrêter les pratiques (telles que les drogues) qui nuisent à leur santé et à effectuer des analyses médicales tous les six mois, a signalé le chargé du bureau de la région centre du pays couvrant Alger, Boumerdès, Tipasa et Blida, de l’association, Anouar Ghettas. M. Ghettas a indiqué que de quatre éducateurs, sont mobilisés à l’échelle de wilaya, et dont l’activité a permis la prise en charge, depuis le début de l’année, de 850 cas, dont 300 cas de consommation de drogues injectables sur un total de 1150 cas recensés par le bureau de la région Centre. Ces éducateurs œuvrent également à convaincre les jeunes délinquants de l’importance du dépistage précoce des maladies transmissibles et infectieuses, dont le sida, pour la prise en charge des cas positifs. Des moyens de prévention pour limiter la propagation de la maladie, sont également distribués. L’association organise, en outre, des sessions de formation sur les méthodes de sensibilisation en milieu juvénile pour lutter contre les fléaux sociaux. «Une stratégie couronnée, à ce jour, de résultats probants», s’est félicité le Dr  Bendiaf.