Des participants à une journée d’étude sur la résistance anticoloniale, qui s’est déroulé, ce dimanche à Tazmalt, au Sud de Béjaïa, ont appelé à la création d’un musée des résistances anticoloniales pour permettre la sauvegarde d’un pan de l’Histoire de l’Algérie.
Lors de la rencontre sous le thème, «Boubaghla, mémoire et résistance», des universitaires ont proposé de créer un musée qui rassemblerait tous les documents et écrits relatifs aux résistances des différentes régions contre l’occupant français, afin de les faire connaitre, d’une part et d’en approfondir les recherches, d’autre part. «Il est nécessaire de fixer les évènements majeurs de notre Histoire, aujourd’hui, encore méconnus, et qui avaient constitué le noyau de la résistance contre l’occupation française et dont la somme constitue l’Histoire nationale», a estimé à ce propos, Ali Bettache, chercheur en Histoire locale. Un musée des résistances anticoloniales, sera, selon le même intervenant, «un réceptacle de notre mémoire et permettra de niveler les disparités dans l’écriture de l’histoire des différentes périodes, sortir de l’oralité qui caractérise la transmission de ce pan de notre histoire, et, aussi, constituer un support pour les études et recherches à venir, en la matière». Une idée partagée par les différents intervenants lors de cette rencontre dédiée à la résistance de Cherif Boubaghla, qui ont, tous, souligné l’importance de fixer l’histoire de ces résistances locales qui ont été «un prélude lointain du recouvrement de notre indépendance», comme a précisé, Zine Eddine Kacimi, de l’Université Akli Mohand-Oulhadj, de Bouira. Les intervenants sont revenus sur l’arrivée de Cherif Boubaghla dans la région et son adoption par la tribu des Ath Melikech, sur le flanc Sud du Djurdjura, ses différentes tentatives de fédérer les tribus locales au Sud et au Nord du Djurdjura, ses assauts contre l’armée française et ses supplétifs qui durèrent de 1851 jusqu’à sa mort en 1854. Evoquant les différentes insurrections qu’avait connu la région, Zine Eddine Kacimi, a relevé lors de son intervention portant sur la révolte d’El Mokrani en mars 1871, que «la terre était un élément clé et une des causes directes des insurrections d’alors». «El Mokrani, qui était conscient de la supériorité en forces de l’armée française avait envoyé des émissaires un peu partout dans le pays, mais, son entreprise n’avait pas abouti pour un tas de raisons», a souligné l’universitaire. Les résistances qui se sont déclenchées sur l’étendue des actuelles wilayas de Béjaïa, Sétif, Bordj Bou-Arréridj et M’sila ont été évoquées lors de cette rencontre.