Béjaïa: La promotion de tamazight passe «inéluctablement» par la recherche fondamentale

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La promotion de tamazight passe «inéluctablement» par la recherche fondamentale, a estimé, dimanche à Béjaïa, le directeur du Centre national de recherche en langue et culture amazighe, Tidjet Mustapha, qui en fait un instrument majeur pour impacter tous les segments qui en dépendent.

À la veille de la Journée internationale des langues maternelles, M. Tidjet a souligné l’influence de la recherche fondamentale sur la recherche appliquée, la création dans ses différentes coutures, qu’il s’agisse de littérature, d’art (théâtre, cinéma, etc.) ou d’enseignement. «C’est la locomotive», a-t-il dit, mettant en exergue l’appui des pouvoirs publics pour consolider et renforcer la mission du centre, qui «ne cesse de prendre de l’essor et de l’importance». Sortie des limbes en janvier 2018, l’institution de par son organisation, a atteint un niveau de maturité appréciable et rayonne au plan de la recherche sur plusieurs domaines, a affirmé le directeur. Organisé en quatre laboratoires appelés divisions, que sont «langue, métalangue et didactique de tamazight», «civilisation amazigh», «littérature et patrimoine» et «terminologie, traduction et traitement automatique des langues», le centre embrasse une foule de domaines de recherche. En somme c’est un espace qui regroupe toutes les énergies impliquées dans le développement de la langue, avec en prime, la capitalisation des travaux effectués dans les départements des langues (Béjaïa, Tizi-Ouzou, Bouira et Batna ainsi que l’ENS  de Bouzaréah), décloisonnant ainsi les travaux autant des chercheurs que ceux menés à l’indicatif de chacun de ces structures, notamment en participant à leurs publications et à leurs diffusion. Le centre compte jusque-là, une vingtaine de publications, entre communication et recherche dans des revues spécialisés et a rendu compte des actes d’un colloque consacré à la chanson chaouie. «Cela paraît modeste, mais au regard des moyens humains disponibles, l’effort est certains», a relevé M. Tidjet, notant que le centre peine à recruter des doctorants voire des chercheurs dans le domaine. Il a également estimé que l’offre de postes budgétaires «est importante», regrettant  que «la demande ne suit pas». «Pour dépasser un tant soit peu cette contrainte, il a fallu des chercheurs diplômés qui s’intéressent au domaine de tamazighte sans y être, c’est-à-dire sans maîtriser la langue pour autant. C’est le cas de certains sociologues, de professeurs en littérature, notamment de Français, sollicités pour apporter leur compétence», a fait savoir le directeur du CNRLCA. Et d’ajouter : «Il y a aussi le cas des doctorants spécialisés, qui travaillent hors secteur de la recherche, susceptibles d’être recrutés, mais qui ne peuvent l’être à cause de leur non empressement à présenter leurs thèses». M. Tidjet a souligné que les recrutements est le «problème majeur» du centre et que «paradoxalement les moyens financiers existent abondamment», espérant que les cadres en formation dans les divers départements de langues puissent rejoindre les rangs en force.

Saïd H.