La Banque d’Algérie (BA) promulguera incessamment une nouvelle instruction permettant de tracer le mouvement des capitaux et d’identifier leur origine, a indiqué, ce mardi, à Alger, le gouverneur de la Banque d’Algérie (BA), Mohamed Loukal, relevant que les fonds en circulation dans le marché parallèle varient entre 2.500 milliards de dinars et 3.000 milliards de dinars.
Répondant aux questions des députés lors du débat autour du rapport sur les évolutions financières et monétaires en 2016 et en 2017 à l’Assemblée populaire nationale (APN), Loukal a affirmé que cette nouvelle instruction s’inscrivait dans le cadre du renforcement de l’efficacité de la loi en vigueur relative à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et qui a connu, selon lui, «une application restreinte». L’instruction permettra d’identifier le client et l’origine des fonds 48 heures après le dépôt, et ce, à travers «un guichet des renseignements financiers», passé ce délai (48h) les fonds pourront circuler dans le réseau bancaire. «Une fois cette instruction promulguée, le client ne sera plus questionné sur l’origine des fonds qu’il souhaite déposer ou retirer. La procédure sera effectuée par des organes spécialisés», a ajouté Loukal, relevant que les agents des guichets concernés par le dépôt des fonds suivront une formation spéciale leur permettant de mettre en œuvre les dispositions de cette instruction. A noter que la procédure en vigueur au niveau des banques soumet les clients à un questionnaire sur l’origine des fonds lors du dépôt et leurs canaux d’utilisation lors du retrait. Le gouverneur de la BA a reconnu, à ce propos, avoir été destinataire de plusieurs plaintes de citoyens à ce sujet. La nouvelle instruction s’inscrit en outre dans le cadre des actions menées par la BA pour attirer la masse monétaire circulant dans le marché parallèle vers le circuit bancaire, estimée entre 2.500 milliards de dinars et 3.000 milliards de dinars, tandis que le restant de la masse monétaire en circulation hors circuit bancaire estimée entre 1.500 milliards de dinars et 2.000 milliards de dinars est thésaurisé par les privés, opérateurs économiques et les ménages. Loukal a indiqué à ce propos que les banques allaient orienter leurs stratégies vers la mobilisation de ces épargnes, à travers plusieurs mesures dont la proposition de prix adéquats, la prise en compte des taux d’inflation, la modernisation de la médiation bancaire, la diversification des services et produits bancaires et le développement des systèmes de paiement.