Azeddine Mihoubi, à Jil FM : «Il est temps d’opter pour l’exportation du livre algérien»

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Le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, est revenu, ce mardi, lors de son passage sur les ondes de Jil FM, sur la 22e édition du Salon international du livre d’Alger (Sila), la possibilité d’exporter le livre algérien, la situation du cinéma en Algérie et les priorités du secteur au titre de l’année prochaine.

Invité à l’émission «Badail», le ministre a indiqué que la 22e édition du Sila était «une édition réussie et distinctive» à travers la participation de 51 pays aux côtés de l’Algérie, pays organisateur, plus de 970 éditions et un grand nombre d’éditions algériennes. En termes d’attractivité, Mihoubi a souligné que le Salon a enregistré environ 2 millions visiteurs venus des quatre coins de l’Algérie, ce qui confirme selon le ministre, l’intérêt que porte le public au livre. Le premier responsable du secteur a souligné que le fait marquant durant cette édition est les espaces réservés pour la première fois, aux enfants, leur permettant ainsi de vivre le plaisir de lire et de découvrir le livre». Pour la première fois aussi, ajoute Mihoubi, on note la désignation d’un pays africain comme pays invité d’honneur de l’édition. Il s’agit de l’Afrique de Sud. «Les participants de ce pays ont apprécié l’expérience algérienne dans l’organisation d’un tel évènement. Organiser 22 éditions a permis à notre pays d’acquérir l’expérience qu’il faut», a ajouté le ministre affirmant que malgré «les voix qui se sont élevées» à la veille et durant la tenue de ce Salon, ce dernier «était ouvert à tout le monde». Revenant sur la participation sudafricaine, le ministre a relevé le poids de ce pays en matière des productions culturelle et cinématographique et la place qu’il détient en termes des Prix internationaux de littérature. «La ministre Sud-africaine de la Culture a fait part de la volonté de son pays de renforcer les relations culturelles entre l’Algérie et l’Afrique de Sud. Actuellement, le choix des titres à traduire entre les deux pays est en cours», a fait savoir le ministre. A propos de la participation de l’écrivaine Ahlam Mosteghanemi, au Sila à l’exemple d’autres écrivains qui ont honoré par leur présence ce rendezvous culturel, Mihoubi a indiqué qu’Ahlam est devenue «une marque disposée» dans la scène littéraire arabe et internationale à travers ses œuvres célèbres et le nombre des traductions. La prochaine édition du Sila verra la Chine comme pays invité d’honneur. Le département s’active pour la participation, comme nouveauté, des pays scandinaves dans le but d’installer des ponts cultuels entre l’Algérie et ces pays, a annoncé le ministre tout en ajoutant que l’Algérie sera pays invité d’honneur du Salon international du livre du Caire (Egypte) qui se tiendra du 21 au 30 novembre 2017.

Exportation de livre : l’Algérie très en retard en dépit des noms littéraires connus sur la scène internationale

Interpellé sur la possibilité d’exporter le livre algérien, l’Invité de la Radio se dit désolé du retard accumulé dans ce domaine en dépit des noms d’écrivains algériens devenus universels. «Nous disposons de noms littéraires professionnels qui se sont fait une place dans le marché international que ce soit en langue arabe, française ou amazighe (…) Il faut savoir bénéficier de cette mutation», a préconisé Mihoubi. Dans ce cadre, le ministre a annoncé que son département s’attelle sur un projet portant sur la traduction des ouvrages algériens à d’autres langues étrangères en parallèle du français et l’anglais. «Le marché national est saturé, il est temps d’opter pour l’exportation de livre algérien», a-t-il dit tout en ajoutant : «Actuellement, l’objectif est d’améliorer la structure de la publication nationale et le marketing. Nous présentons prochainement un document au gouvernement visant à soutenir le secteur de la culture et l’exportation du livre algérien».

Réforme du système culturel, une priorité pour le secteur

Durant son intervention, le ministre a indiqué que parmi les priorités du secteur, la réforme du système culturel à travers la réforme des structures (gestion des entreprises et établissements émanant du secteur) et la révision des contenus (organisation des festivals et autres activités). Le but étant d’arriver à «l’efficacité et à l’adaptation avec la conjoncture actuelle économique du pays marquée par une crise financière», a dit le ministre en mettant l’accent sur la nécessité de rationnaliser les dépenses, faisant allusion aux festivals. Evoquant le secteur du cinéma, le ministre a rappelé que depuis une année, le département travaille en concertation avec les spécialistes de ce domaine pour l’élaboration d’un document qui sera transmis au gouvernement. «Sur le plan infrastructurel, on a besoin de travailler davantage pour la répartition des salles de cinéma (…) plus de 80 salles seront opérationnelles en 2018», a affirmé Mihoubi. Parmi les activités prévues également, la tenue d’un séminaire national sur le patrimoine les défis et les moyens de sa préservation.

Le retour d’Idir : l’évènement phare de 2018

Interrogé sur le retour en scène du chateur Idir en Algérie après une absence de 38 ans, Azzedine Mihoubi a indiqué qu’il sera «l’évènement médiatique et culturel de l’année». Il a salué sa présence au Salon du livre à Alger et sa visite à l’Opéra d’Alger. «Les gens l’ont entouré et lui ont demandé d’animer des concerts à travers le territoire national. Espérons que ça sera le grand retour de ce chanteur qui a porté la chanson kabyle à l’universalité», a ajouté Mihoubi. L’interprète de l’éternelle Avava Inouva est attendu le 12 janvier à la Coupole d’Alger pour animer un concert qui marquera son retour au bercail.