Avec l’objectif de consolider davantage les relations stratégiques entre les deux pays: Tebboune en visite d’Etat en Russie

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La visite d’Etat qu’effectuera à partir d’aujourd’hui le président de la République, Abdelmadjid Tebboune à la tête d’une importante délégation à Moscou et les entretiens qu’il aura avec son homologue russe, Vladimir Poutine, constituent une belle opportunité pour renforcer davantage des relations historiques et stratégiques entre les deux pays.

La visite devrait être couronnée par la signature de plusieurs accords de coopération et de partenariat devant permettre de lancer des projets en commun et augmenter le volume des échanges économiques et commerciaux entre les deux pays. Il faut rappeler à ce titre que les relations entre l’Algérie et la Russie remontent au combat du peuple algérien pour son indépendance au cours duquel il a bénéficié de l’appui multiforme de l’ancienne l’Union Soviétique. L’établissement de relations diplomatiques avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) le 23 mars 1962, avant même l’indépendance de l’Algérie, avait permis d’ouvrir une ère de coopération dense et diversifiée entre les deux pays. En effet, durant environ trois décennies, les deux pays ont mis en place un réseau solide de liens dans des domaines aussi divers que la sidérurgie, l’hydraulique, les mines, l’énergie, les transports, le commerce, la culture ou la défense nationale. Durant cette période, des milliers de techniciens soviétiques ont travaillé en Algérie et ont mis leur savoir-faire au service du développement économique du pays. Dans l’autre sens, des milliers d’étudiants algériens sont allés se former dans les universités et instituts de formation soviétiques, en particulier à Moscou et à Saint-Pétersbourg et beaucoup d’entre eux deviendront des cadres supérieurs dans les secteurs les plus importants de l’activité nationale. Cette dimension humaine des relations entre l’Algérie et la Russie constituent à l’évidence une base précieuse pour la construction aujourd’hui d’une relation solide entre les deux pays et pour le renouveau de leur coopération. S’agissant de ces relations, il y a lieu de souligner que, même si le dialogue politique n’a jamais cessé entre les deux pays, leur coopération a, cependant, enregistré un certain ralentissement durant la décennie 1990, suite à la dislocation de l’ex-Union Soviétique et aux processus de transition qu’ont connus les deux pays. Une reprise sensible de cette coopération est nettement perceptible depuis quelques années comme l’illustrent le niveau et la qualité des visites échangées par les deux pays. Lors de sa dernière visite en Algérie, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s’était félicité des excellentes relations historiques unissant la Russie et l’Algérie, mettant en relief l’importance du partenariat stratégique et du dialogue actif entre les deux parties dans tous les domaines.

Concernant les contacts au niveau politique, M. Lavrov a relevé l’existence d’une plateforme solide sur laquelle se base la coopération politique entre les deux pays.

Soulignant que son pays entretenait des relations avec l’Algérie avant même l’indépendance, M. Lavrov avait indiqué que «nous entretenons, depuis, des relations étroites dans tous les domaines et un dialogue politique intense». Il a cité, à ce propos, les entretiens téléphoniques entre le Président Abdelmadjid Tebboune et son homologue russe Vladimir Poutine, affirmant que «le Président Tebboune comprend le sens, l’histoire et l’avenir du partenariat stratégique algéro-russe». Il avait rappelé, par la même occasion, que l’Algérie était le premier pays africain a signer une Déclaration de partenariat stratégique avec la Russie en 2001, qualifiant cet accord de «base de nos relations et conférant un caractère spécifique à nos contacts». Concernant les contacts au niveau politique, M. Lavrov a relevé l’existence d’une plateforme solide sur laquelle se base la coopération politique entre les deux pays. Quant aux relations en matière d’énergie, il avait précisé que «certainement, nous sommes des partenaires non seulement dans le cadre de l’OPEC+, mais aussi dans le Forum des pays exportateurs du Gaz au sein duquel la Russie et l’Algérie participent activement», soulignant, à cet égard, les efforts entrepris par les deux pays pour garantir la stabilité des marchés énergétiques mondiaux. Sur ce point, M. Lavrov est revenu sur la décision de la dernière réunion ministérielle des pays OPEC+ qui a mis l’accent sur «la coordination entre les participants à cet évènement en vue de réguler le marché du pétrole et des produits pétroliers de manière à préserver, à la fois, les intérêts des producteurs et des consommateurs». Soulignant que la Russie et l’Algérie partageaient les mêmes positions, il avait souligné que «nous voulons des marchés stables, c’est pourquoi il est inutile de manipuler les cours». Concernant les niveaux des échanges commerciaux et économiques, le responsable russe les a qualifiés d’»impressionnants».

S’agissant de l’adhésion de l’Algérie aux BRICS, Lavrov avait fait état «de demandes officielles dont le nombre dépasse celui des membres officiels», soit plus de 5 y compris l’Algérie.

«Nous avons engagé un dialogue actif et intense dans plusieurs domaines et les niveaux des échanges commerciaux et économiques entre nous sont assez impressionnants, d’autant que l’Algérie est l’un de nos trois grands partenaires en Afrique», a-t-il assuré. Lavrov avait estimé toutefois que «les capacités n’ont pas été entièrement exploitées, notamment dans les domaines de l’Energie, de l’Agriculture et de la Production de médicaments». S’agissant de l’adhésion de l’Algérie aux BRICS, Lavrov avait fait état «de demandes officielles dont le nombre dépasse celui des membres officiels», soit plus de 5 y compris l’Algérie. Après avoir rappelé que le groupe avait mis en place, l’année dernière, des critères et des conditions pour accepter de nouveaux membres, M. Lavrov a affirmé que l’Algérie «est assurément en tête de cette liste compte tenu de ses caractéristiques». Evoquant les relations bilatérales, le chef de la diplomatie russe a fait savoir que «l’Algérie, à l’image de la majorité des pays, est un état qui se respecte et respecte son histoire et ses intérêts sur lesquels elle trace ses politiques». La Déclaration de coopération stratégique, signée entre les deux pays en 2001, constitue «le fondement des relations bilatérales et nous avons réaffirmé, aujourd’hui, l’importance de l’action commune pour renforcer la coopération bilatérale à la faveur de la signature d’un nouveau document qui servira de base à ces relations», avait-il rappelé. «Dans le souci de développer les relations au volet politique et pour renforcer la coopération commerciale, économique, militaire, artistique, culturelle et humanitaire, nous avons transmis au Président Tebboune l’invitation de son homologue russe, Vladimir Poutine, pour effectuer une visite à Moscou».

Pour sa part, l’ancien ambassadeur de Russie à Alger, Igor Beliaev, avait indiqué que les relations entre l’Algérie et la Russie ont atteint le niveau d’un «partenariat stratégique approfondi».

Après avoir exprimé la «satisfaction» de son pays quant au développement des relations bilatérales, le ministre russe des Affaires étrangères a indiqué que «le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint 3 milliards de dollars l’année dernière», de même qu’il existe «des opportunités pour parvenir à de plus larges perspectives». Le chef de la diplomatie russe a mis en avant «l’intérêt que portent les entreprises russes au développement de leurs relations avec les partenaires algériens dans plusieurs domaines dont l’énergie, les mines, l’exploration et l’industrie pharmaceutique», ajoutant que toutes ces questions «seront débattues lors de la prochaine réunion de la commission intergouvernementale de coopération commerciale, économique, technique et scientifique prévue très prochainement à Alger». Pour sa part, l’ancien ambassadeur de Russie à Alger, Igor Beliaev, avait indiqué que les relations entre l’Algérie et la Russie ont atteint le niveau d’un «partenariat stratégique approfondi». A l’issue d’une audience que lui a accordée le président de la République, Abdelmadjid Tebboune,   M. Beliaev qui lui rendait une visite d’adieu au terme de sa mission en Algérie, avait précisé que la rencontre avait porté sur les relations bilatérales qui «se sont considérablement développées au cours des cinq dernières années, atteignant le niveau d’un partenariat stratégique approfondi». «Le travail en cours pour l’élaboration d’un nouveau document stratégique reflétant la qualité des relations algéro-russes», qui servira de «base pour l’intensification des interactions entre nos deux pays à l’avenir», en est la parfaite illustration, a-t-il dit. Le diplomate russe s’est en outre félicité du haut niveau de coopération et de coordination entre l’Algérie et la Russie sur la scène internationale, soulignant la «convergence» des positions des deux pays sur les questions internationales et régionales d’actualité.

T. Benslimane