La capacité de l’Algérie à lutter efficacement contre l’épidémie du Sida à fait ses preuves et enregistre des résultats qualifiés d’appréciables et même d’encourageants. L’objectif fixé aujourd’hui, par les autorités sanitaires à l’horizon 2030, consiste en la réduction des cas à hauteur de 50%.
Le point a été établi par le directeur de l’ONU-SIDA, Adel Zeddam, lors d’une conférence de presse animée mercredi, à la radio nationale, en effet le premier responsable de l’ONU-SIDA s’est réjouit d’une réduction remarquable des cas de transmission du virus de la femme à l’enfant qui se situe à seulement à 4%, durant ces deux dernières années. Le point fort de toutes les mesures mises en place dans le cadre de la lutte contre le VIH sida est incontestablement l’accès aux soins, en effet et en Algérie 90% des personnes atteintes reçoivent des soins. Ce taux est plus que remarquable en comparaison avec de nombreux pays en voie de développement, sans oublier de préciser que la prise en charge financière du traitement est consentie par l’état. «Le nombre de personnes touchées par le VIH était estimé à 10 300 cas en septembre», dont la plupart étaient soumis à des suivis périodiques et des soins prodigués par des médecins spécialisés. A précisé le conférencier. De son côté, la représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Lilia Oubraham a salué les efforts consentis par l’Algérie en faveur de la lutte contre l’épidémie. Elle a mis l’accent sur toute la stratégie élaborée pour lutter contre l’épidémie, en matière de soutien matériel et humain de l’Etat au profit des personnes contaminées, du dépistage précoce, du traitement, de l’après-traitement, de l’accompagnement en plus des campagnes de sensibilisation au profit de toutes les franges de la société. La représentante de l’OMS a insisté, également sur l’accompagnement et le suivi qu’assurent les médecins aux femmes touchées par le VIH, notamment pendant la grossesse. Selon elle, la surveillance et le suivi contribuent à réduire les risques de transmission du virus de la mère à l’enfant. De fait, les résultats concluants de l’Algérie en matière de lutte contre le VIH-SIDA sont reconnus à l’échelle internationale étant donné qu’ils rentrent dans le cadre de la feuille de route initiée pat l’OMS et L’onu sida. Dans ce contexte, il serait judicieux de constater, selon le dernier rapport de l’Onusida, arrêté à juin 2016, qu’a l’échelle mondiale, seulement 18,2 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale (trithérapie), sur les 36,7 millions vivant avec le VIH alors que, 1,1 million en sont décédées à fin 2015. Rendu public la veille de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la maladie, coincidant avec le 1er décembre, le document de l’agence onusienne fait ressortir qu’à la fin 2015, un total de 2,1 millions de personnes, dont 150 000 enfants, ont été infectées par le virus. Depuis le début de l’épidémie 44.87% des personnes atteintes sont décédées. En outre, chaque année depuis 2010, environ 1,9 million d’adultes ont été infectés par le VIH, ajoute l’Onusida qui note que sur les 18,2 millions de malades ayant accès au traitement, les femmes enceintes représentent 77 % et les jeunes près de 46%. A l’échelle mondiale, 19 millions d’individus, dont plus de la moitié des femmes vivant avec le VIH à la fin 2015, l’Afrique orientale et australe demeure la région la plus touchée par l’épidémie, note l’Onusida. En 2015, le nombre de nouvelles infections s’y est élevé à 960 000, soit 46% des cas dans le monde avec une baisse, cependant de 14% entre 2010 et 2015. Durant ce quinquennat de référence, le nombre de décès liés au sida dans cette partie du globe a chuté de 38%, alors que six personnes sur dix sous trithérapie y vivent et que depuis 2010, les nouvelles infections au virus, parmi les enfants ont reculé de 66%. Le rapport indique que la tranche d’âge des 15-24 ans représente une période incroyablement dangereuse pour les jeunes femmes. En 2015, environ 7500 jeunes femmes par semaine ont été nouvellement infectées par le VIH. Les données des études menées dans six régions d’Afrique australe et de l’est révèlent qu’en Afrique australe, les filles âgées de 15 à 19 ans représentent 90%, de toutes les nouvelles infections du VIH parmi la tranche d’âge 10-19 ans et plus de 74%, en Afrique orientale. La région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) demeure l’une des plus faibles en termes de prévalence de l’épidémie, avec 230 000 cas vivant avec le VIH répertoriés en 2015 et 21 000 nouvelles infections, soit une hausse de 4% entre 2010 et 2015, indiquent les données de l’Onusida. Les spécialistes de l’Onusida tiennent, à ce propos, à prévenir contre les risques de propagation de la pathologie en raison de l’instabilité et de l’insécurité y prévalant ces dernières années, certains pays étant en proie aux conflits armés et à l’instabilité. A la fin 2015, 19 milliards de dollars avaient été investis dans la riposte au sida dans les pays à revenu faible ou intermédiaire (les pays récemment passés dans la catégorie des pays à revenu élevé ne sont pas pris en compte). D’après des estimations de l’Onusida récemment actualisées, 26,2 milliards de dollars seront nécessaires pour la riposte au sida d’ici 2020 et 23,9 milliards de dollars d’ici 2030, conclut la même source. Le rapport met également en évidence le risque de résistance aux médicaments et le besoin de réduire les coûts des traitements de seconde et troisième ligne. Il souligne, également la nécessité d’accroître les synergies avec les programmes contre la tuberculose (TB), le papillomavirus humain (HPV), le cancer du col de l’utérus et l’hépatite C, afin de diminuer les principales causes de maladie et de décès, parmi les personnes vivant avec le VIH. En 2015, parmi les 1,1 millions de personnes décédées des maladies associées au sida, 400 000 sont décédées suites de la TB, parmi lesquelles 40 000 enfants. Le rapport conclut sur l’impérativité de la mise en place d’investissements qui doivent être réalisés judicieusement à travers le cycle de la vie, en prenant en considération les paramètres régions et populations propres à chaque région. Et également miser sur la prévention, le dépistage et le traitement afin de mettre fin à l’épidémie qui constitue une menace pour la santé publique.
Y.D.