La dépouille mortelle du défunt moudjahid, Ahmed Bencherif, décédé samedi dernier à l’âge de 91 ans dans un hôpital français, est arrivée, hier à l’aéroport international Houari Boumediene à Alger.
Etaient présents à l’aéroport lors de l’arrivée de la dépouille qui était recouverte de l’emblème national, les représentants de certains ministères, des personnalités politiques et nationales ainsi que la famille, les amis et les compagnons du défunt. Dans un climat de tristesse, les présents ont rendu le dernier hommage au défunt et récité la Fatiha à la mémoire du moudjahid dont l’enterrement aura lieu dans sa wilaya natale « Djelfa ». Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika avait adressé un message de condoléances à la famille du défunt colonel Ahmed Bencherif, dans lequel il a affirmé que l’Algérie avait perdu « un vaillant moudjahid et un novembriste hors pair ». « Avec la disparition du colonel Ahmed Bencherif, l’Algérie perd un vaillant moudjahid et l’un des novembristes qui avait écrit son histoire en lettres d’or », a écrit le président dans son message, ajoutant que « le défunt représentait toute une génération dévouée à sa patrie, une génération qui a su faire preuve de courage et de bravoure dans les champs de bataille et d’une grande détermination pour l’édification d’une société vivant à la faveur de la paix et de la sérénité ». « Vaillant, courageux et fin gestionnaire des affaires militaires, feu Bencherif, rompu aux arts du combat, a lutté avec bravoure aux côtés de ses compagnons contre les forces coloniales, ce qui lui avait valu le grade de colonel. Après l’indépendance, il fut à l’avant-garde des artisans de l’Etat algérien moderne à travers les différents postes de responsabilité qu’il avait eu à occuper, notamment à la tête de la Gendarmerie nationale », avait rappelé le Président. Déserteur de l’armée française le 03 juillet 1957, avec une partie de sa compagnie dans la région de Sour El Ghozlane, le défunt a été nommé responsable des opérations à la Wilaya IV historique. Il est dépêché par le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) pour mettre de l’ordre dans la Wilaya IV. Il réussit donc à franchir la « Ligne Maurice » pour rejoindre le maquis de l’Algérois. Capturé par l’armée française dans la nuit du 23 au 24 octobre 1960, il sera jugé, condamné à mort et emprisonné jusqu’au cessez-le-feu. Nommé, après l’indépendance, à la tête du corps de la Gendarmerie nationale dont le mérite de sa création lui revient, feu Bencherif était également membre du Conseil de la révolution à l’ère du défunt président Houari Boumediene. Dans les années 70, il a été nommé ministre de l’Environnement, avant de prendre sa retraite.
T.M