Au lendemain de sa désignation comme directeur de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle du 18 avril prochain, Abdelmalek Sellal n’a pas mis beaucoup de temps pour entamer les concertations et les contacts avec les différents partenaires politiques, les syndicats et les organisations de la société civile afin d’assurer le maximum de soutiens au président-candidat qui brigue un cinquième mandat à la tête de la magistrature suprême de l’Etat.
En rencontrant jeudi dernier le secrétaire général de l’UGTA et plusieurs organisations patronales dont le président du FCE Ali Haddad, au siège de la Centrale syndicale, Sellal a affirmé que la candidature du Président Bouteflika pour un nouveau mandat a eu un « écho favorable auprès du peuple algérien et au niveau international ». A ce propos, il a appelé à une participation massive aux prochaines élections pour assurer la victoire de M. Bouteflika, « l’homme armé du courage nécessaire pour s’adapter aux réformes et modifier le modèle économique actuel, à travers la conférence nationale à laquelle il a appelé dans le but d’opérer des réformes radicales devant impulser l’économie nationale, sans pour autant toucher aux acquis sociaux ni aux citoyens à faible revenu ». « Ces réformes doivent émaner d’un consensus national regroupant toutes les parties dont l’opposition », a insisté M. Sellal. De son côté, le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Said, a appelé la base ouvrière à se mobiliser pour assurer la victoire de M. Abdelaziz Bouteflika à la présidentielle du 18 avril prochain. Il a indiqué que l’UGTA avait décidé de soutenir « le candidat des Algériens et l’homme historique qui a servi l’Algérie lors de la Révolution nationale et après l’indépendance », appelant tous les travailleurs à se mobiliser pour assurer la « victoire, à la majorité écrasante, de M. Bouteflika à la prochaine présidentielle ». En Outre, le SG de l’UGTA a mis en avant « les réalisations accomplies dans tous les domaines lors des mandats précédents », en allusion aux « acquis obtenus dans les domaines économique et politique, grâce à la politique judicieuse du Président Bouteflika », appelant à la « reconnaissance de ces réalisations et assurer leur continuité à l’avenir ». Il a salué, par la même occasion, le rôle du président de la République dans « l’instauration de la sécurité et de la stabilité, grâce à la politique de la paix et de la réconciliation nationale qui a permis de conforter l’unité nationale ». Dans le même ordre d’idées, de nombreux partis politiques et organisations de la société civile n’ont pas manqué d’exprimer leur grande satisfaction après l’annonce de la candidature du président Bouteflika, appelant à la mobilisation sur le terrain pour faire réussir ce rendez-vous important pour l’avenir du pays. Ainsi, pour les partis de l’Alliance présidentielle, la candidature de M. Bouteflika à la présidentielle d’avril prochain constitue « une consécration de la continuité du processus de réformes et s’inscrit dans la continuité pour l’Algérie dans la réalisation davantage d’acquis ». A ce propos, ils ont réitéré leur pleine disposition à contribuer, en force, à la réussite de la campagne électorale de leur candidat, estimant que la candidature de M. Bouteflika « est une réponse responsable aux appels de plusieurs partis politiques ». Ils ont également exprimé leur adhésion au contenu de son message à la nation, annonçant le projet d’une conférence nationale inclusive « qui aurait à débattre de tous les dossiers politique, économique et social et à traiter les différents dysfonctionnements enregistrés en vue de raffermir l’Etat de droit et de réaliser un développement national, global, juste et équilibré ». Les trois groupes parlementaires représentés au Conseil de la nation ont rendu public un communiqué dans lequel ils ont salué la décision du président Bouteflika de se porter candidat à un nouveau mandat. Ces trois groupes (Tiers présidentiel, FLN et RND) ont exprimé leur « profonde » satisfaction quant à la décision du moudjahid Abdelaziz Bouteflika à se porter candidat. Pour rappel, le chef de l’Etat avait indiqué qu’il initierait « dès cette année », s’il venait à être réélu le 18 avril, une conférence nationale inclusive qui aurait pour objectif l’élaboration d’une « plateforme politique, économique et sociale », voire « proposer un enrichissement approfondi de la Constitution ». Outre l’élaboration de cette plateforme, la conférence nationale « pourra proposer un enrichissement approfondi » de la constitution dans « le respect de ses dispositions relatives aux constantes nationales, à l’identité nationale et au caractère démocratique et républicain de l’Etat ». Les conclusions qui émaneraient de cette conférence lui seront soumises à l’effet de les faire concrétiser par « les voies appropriées ». Ces objectifs, considère-t-il, ne peuvent véritablement être atteints « que si nous travaillons à améliorer la gouvernance aussi bien dans les institutions et administrations de l’Etat que dans le secteur des entreprises publiques et privées », d’où « l’intérêt particulier que nous devons absolument accorder à l’émergence aux postes de responsabilité et de gestion d’une ressource humaine de qualité, formée, qu’il faut absolument encourager et protéger ». Les réalisations accomplies jusque-là, argue-t-il, « demeurent à parfaire » pour « rétablir et consolider » la confiance des citoyens dans les institutions. Cet objectif nécessite également des « réponses plus adaptées aux aspirations de notre jeunesse » qui, parfois, se tient loin de la vie politique et dont certains éléments choisissent même de recourir à des tentatives d’exil, extrêmes et suicidaires ». Aussi, envisage-t-il de faire « assurer une présence plus forte des jeunes dans les instances exécutives et dans les assemblées élues, pour définir et mettre en œuvre des réponses à leurs attentes ». -Etat de droit, bonne gouvernance et justice sociale- Le projet global vise également à « raffermir l’Etat de droit et la bonne gouvernance » et « conforter un développement économique fondé sur la justice sociale et l’affirmation d’une économie nationale d’initiative, productive et compétitive. Pour atteindre ces objectifs, M. Bouteflika juge qu’il « faut d’abord vaincre le fléau de la bureaucratie grâce à une modernisation et à une décentralisation accrue de l’administration publique » et aussi accroitre « la contribution des citoyens à la gestion des affaires locales à travers la mise en place de mécanismes de démocratie participative ». Quant au raffermissent de l’Etat de droit, il s’agit surtout de «consolider l’indépendance » de la Justice et assurer « une plus grande mise en œuvre» de ses décisions. De même, plaide-t-il, il faudra « progresser davantage» dans la lutte contre la corruption par le « renforcement des organes » chargés de cette mission ainsi que par une « plus grande implication de la société civile dans ce combat ». Au plan économique, M. Bouteflika soutient que « tous les changements nécessaires » devraient être introduits « sans dogmatisme aucun » et incluraient les secteurs publics et privés nationaux et les partenaires étrangers, avec comme « seule référence, l’efficacité et la performance, la création d’emplois et l’augmentation des revenus du pays ». Dans le domaine social enfin, les principes de justice et d’équité sont des « constantes nationales » dont la concrétisation nécessitera des « mises à niveau pour améliorer le pouvoir d’achat des citoyens et garantir la pérennité de notre système de protection sociale ».