Après sa belle victoire aux dépens du Sénégal: Une dynamique et un état d’esprit à sauvegarder

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 Pour voir un début aussi réussi des Verts en Coupe d’Afrique des nations, il faut remonter…à l’an de grâce 1990. L’année de la consécration à Alger, la seule dans le palmarès de l’équipe nationale jusque-là.

C’est aussi la première fois depuis 1984 qu’on n’a pas encaissé de but lors des deux premières rencontres de la phase des poules. Et cerise sur le gâteau, la bande de Djamel Belmadi est sûre de terminer leader de son groupe, peu importe les résultats de la troisième et dernière journée. Un luxe qu’on ne s’est plus permis depuis 1990 aussi. Les signes ne se trompent pas même si en football, il ne faut pas trop se fier aux statistiques. Mais, c’est de bon augure, alors que l’on s’est habitué ces derniers temps à souffrir pour passer au second tour, quand on n’est pas éliminé dès la phase des poules, comme ce fut le cas il y a deux ans au Gabon. Mahrez et ses camarades peuvent souffler un bon coup et voir venir, ils se sont facilités quelque peu la tâche. Ils vivront les jours à venir en décontraction sans stress et sans pression, même s’il ne faut surtout dormir sur ses lauriers. La compétition est encore longue et ne fait que débuter. Le plus dur reste à accomplir sur une terre hostile et face à des adversaires qui vont désormais prendre très au sérieux et étudier la sélection algérienne au moindre détail. Le sélectionneur national ne se trompe pas en déclarant que «Ce n’est qu’un match du groupe », même s’il reconnait que « battre le Sénégal n’est pas une chose aisée ». Les Verts n’auront que le temps de savourer ce succès avant d’entamer la préparation de la prochaine rencontre contre la Tanzanie. Le plus important en effet est de garder cette dynamique et ne pas s’enflammer, car ce qui semble être n’est souvent qu’illusion. Les exemples en football sont légion et nul besoin de les remémorer ici. Il ne faut pas que cette belle performance contre les Lions de la Teranga ne se transforme en une victoire à la Pyrrhus. Le danger imminent est de tomber dans une euphorie et un optimisme béat dont les conséquences seront néfastes lorsqu’on entamera les matches couperet à élimination directe. Il faut au contraire valoriser et bonifier le succès obtenu jeudi contre l’une des meilleures équipes du Continent,  sinon la meilleure. Car au-delà de la victoire contre le Sénégal, c’est l’état d’esprit sans faille affiché par tous les joueurs tout au long de la rencontre qu’il faudra retenir et qui nous a fait plaisir. L’abattage, l’abnégation, le don de soi, les sacrifices consentis sur le terrain ont permis de bâtir une équipe solide, homogène, capable de relever les plus grands défis. Les sénégalais, malgré la présence de leurs stars se sont avoués vaincus, reconnaissant la supériorité des Algériens. « On a fait ce qu’on pouvait. On a perdu face à la meilleure équipe », a avoué Mané, le champion d’Europe avec Liverpool.Avec cette mentalité conquérante, l’équipe nationale peut aller loin, à condition de garder les pieds sur terre. Faut-il le répéter. Une compétition de cette envergure et aussi complexe se gère d’une manière intelligente, mais aussi avec du recul. Ce n’est pas parce que les Verts ont battu le Sénégal qu’ils vont gagner le trophée. Il s’agit seulement d’une étape, la première au demeurant, qui ouvre droit à disputer d’autres tours plus compliqués. Belmadi et sa troupe sont sur le bon chemin, mais c’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens…

Ali Nezlioui