Apres l’avortement en juin 2024, de 40% du rachat du groupe Naturgy espagnol par le groupe Emiraties TAQA: Nouvelle tentative en février 2025?

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L’Algérie via Sonatrach  suit avec une extrême attention la proposition du rachat des actions de la société espagnole Naturgy par le   groupe énergétique émirati, TAQA où Naturgy est l’un des principaux clients de la société nationale des hydrocarbures, Sonatrach. 

Rappelons que l’agence Reuters  annonçait le 7 mai 2024 que  l’opérateur émirati TAQA prendrait le contrôle du groupe  énergétique espagnol  Naturgy . Après l’échec des négociations,   le groupe Emirates vient à nouveau de lancer   une nouvelle tentative pour racheter des parts de Naturgy,  selon le quotidien El Español  en date du 07 février 2025 où  les deux principaux actionnaires du géant énergétique espagnol, qui sont les fonds d’investissement GIP et CVC qui détient chacun 20 % du capital de Naturgy, seraient  prêts à négocier avec Taqa qui permettrait aux  Émirats de  devenir le principal actionnaire de Naturgy  Des lors que fera l’Algérie via Sonatrach puisque nous revenons à la même  situation de  2024 où  depuis le début de l’année 2024, selon  le bulletin statistique Enagas. l’Algérie a maintenu sa place de premier fournisseur avec un pourcentage de 36,4% du total des expéditions de gaz naturel à destination de l’Espagne, devant la Russie (21,8%) et les Etats-Unis (18,8%).

 1.- En rappelant que les Emiraties possèdent  fin 2024 173 milliards de dollars de réserves de change mais surtout  le 4eme fonds souverain mondial chargé d’investir dans le monde d’un montant  de 993 milliards de dollars pour une population de 10,3 millions d’habitants,, les  trois  premiers étant la Norvège et la Chine et Safe Investment Compagny,  avec respectivement  1631 , 1350  et 1090 milliards de dollars, le  rachat du groupe Émirati TAQUA, portait essentiellement sur deux sociétés du groupe espagnol Naturgy Energy, à savoir situation CVC Advisers Ltd 2 qui détenait une part de 20,72% et le Holding espagnol Criteria qui est le principal prêteur de Caixabank et qui détenait  26,7% Le groupe Naturgy Energy est une grande firme internationale qui est spécialisée dans le traitement, le transport et la distribution de gaz naturel, et dans la production d’électricité.  L’activité du groupe s’organise autour de 4 pôles : achat, transport et distribution de gaz naturel : 386 479 GWh distribués en 2022, au travers d’un réseau de 136 272 km de gazoducs ; production et distribution d’électricité : 47 029 GWh produits et 34 033 GWh distribués au travers d’un réseau de 155 060 km de lignes électriques – transport et vente de gaz naturel liquéfié et la gestion et exploitation d’infrastructures de gaz et d’électricité. En 2023, -l’entreprise a réalisé des revenus pour 22,69 milliards de dollars avec des prévisions de 25, 54 milliards de dollars pour 2024 et selon  le site énergétique international Zone Bourse- pour fin 2023,  la ventilation des actionnaires est la suivante :

-Fundación Bancaria Caixa d’Estalvis i Pensions de Barcelona avec une part de 26,71% avec 258960216 actions avec une valorisation de 5. 622 millions de dollars (M $)

-CVC Advisers Ltd 2 avec une part de 20,72% avec 200.568.658 actions et une valorisation de 4. 360 M $

– Global Infrastructure Management LLC avec une part de 20,64%, 200.137.868 actions et une valorisation de 4. 345 M $ ;

– IFM Investors Pty Ltd. (Private Equity) avec une part de 15,01%, 145.534.598 actions et une valorisation 3. 159 M $

– Government of Algeria 4,61% avec une part d’actions de 40. 349. 008 et une valorisation de 876 M $

– Naturgy Energy Group SA avec une part de 0,9868%, actions 8. 695.493 et la valorisation de 189 M $

– Lyxor International Asset Management SAS avec une part de 0,1766%, actions 1. 712. 336 et la valorisation de 37 M $

– Azimut Capital Management SGR SpA avec une part de 0,0930 %, actions 902 014 et la valorisation 20 M $

– Universal Investment-Gesellschaft mbH (Invt Mgmt) avec une part de 0,0762 %, actions 738 792 et la valorisation 16 M $

– Caixabank Asset Management SGIICSA avec une part de 0,0748 % des actions 724 837 et la valorisation 16 millions de dollars (M $).

2.- Sonatrach qui détient seulement 4,61% au sein du groupe NaturgyEnergy mais est majoritaire dans MEDGAZ gazoduc / Algérie -Espagne d’une capacité de 10,5 milliards de mètres cubes gazeux depuis 2023, et ce, après une opération d’acquisition de 19,10% des actions détenues par la compagnie espagnole CEPSAHolding, passant de 42,96% à 51 %. pourrait se porter en bourse pour une part d’acquisition et ce afin de peser dans le conseil d’administration. Car la    cession d’actions est une pratique normale conforme au droit du commerce international mais des pays ont privilégié leurs intérêts nationaux avec pour finalité de mieux prendre en compte les préoccupations de sécurité nationale découlant de certaines transactions immobilières ou investissements et que parfois des clauses précises sont prévues dans les contrats lors de la cession des actions comme la minorité de blocage et le droit de préemption qui est l’avantage qui est donné à quelqu’un, soit par la loi soit par une disposition contractuelle de pouvoir se substituer à l’acquéreur d’un droit ou d’un bien pour en faire l’acquisition à sa place et dans les mêmes conditions que ce dernier .  D’où l’’importance de bien rédiger les contrats internationaux de connaître toutes les  conséquences de tel article ou annexe  afin d’éviter des litiges et donc des pénalités. Car,   il faut se rendre à l’évidence  que le  monde est dominé par les marchés financiers que  nous sommes à l’ère de la mondialisation avec d’importantes transactions boursières au niveau mondial où les échanges sur les marchés actions se sont élevées en 2024 à plus de 100.000 milliards de dollars, presque l’équivalent du PIB mondial, certains gouvernants préconisant une taxe mondiale sur les transactions financières qui pourrait rapporter plus de 400 milliards de dollars US par an. Cependant, des clauses contractuelles ne sont pas une fin en soi, la solidité de telles clauses n’étant pas évidente lorsque l’entreprise avec laquelle on contracte est cotée en Bourse.  D’où l’importance pour l’avenir d’être un acteur (direct ou indirect) sur les marchés des capitaux internationaux. Rien n’empêche l’Algérie d’investir directement ou indirectement dans n’importe quelle entreprise européenne ou occidentale et des fonds comme TAQA. D’où l’importance de bien comprendre les mécanismes financiers internationaux en  plein bouleversement et  évolution  rapide avec une très grande  amplification par l’application de e l’intelligence artificielle Or force est de constater que souvent du fait de l’écosystème bureaucratique bloquant, existant des compétences, les  managers des entreprises algériennes publiques et privées  sont confinées dans le rôle passif face à ces bouleversements, impliquant d’ailleurs la refonte urgente du système financier  dominé par plus de 85% par banques  publiques  consignés comme des guichets administratifs, Et le problème n’est pas un problème de réserves de change (70/72 milliards de dollars au 31/12/2024) qui ne sont qu’une richesse virtuelle du capital argent qu’il s ‘agit de transformer en capital productif. Les expériences de certains pays du Golfe sont intéressantes,  ayant assimilé  les mécanismes boursiers internationaux et le management stratégique, combinant les compétences étrangères car limités pour leurs compétences nationales et leur capital-argent, exemple le Qatar dont la population ne dépasse pas celle  d‘une wilaya moyenne en Algérie, pour le complexe sidérurgique Bellara ou récemment le contrat pour la poudre de lait.

En conclusion, tout investissement, qu’il soit national ou étranger repose d’abord sur la CONFIANCE et le respect du droit. L’impact dans les relations internationales de tout pays est fonction de son poids économique reposant sur une économie diversifiée qui réponde aux normes internationales Aussi, il y a urgence pour l’Algérie des stratégies d’adaptation et de profondes réformes devant s’adapter au nouveau monde  n’étant plus aux années 1970/2000, devant éviter de s’enfermer dans un rôle qui  lui  laisse d’autres perspectives que de subir les aléas de la conjoncture pétrolière et gazière qui ne dépend pas d’une décision interne  mais de facteurs  externes, les expériences historiques montrant clairement  que le développement durable se fonde sur la  bonne gouvernance et la valorisation du savoir. 

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