Après l’amère élimination des Verts: La vie continue, malgré tout

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    Les Algériens se sont réveillés, hier, avec la gueule de bois. Difficile, en effet, de digérer une élimination aussi dure et un scénario aussi tragique.

    C’est comme si le ciel venait de leur tomber sur la tête. Il ne sera pas facile de se relever d’une telle déconvenue. Mais c’est la loi du sport, il faut l’accepter en dépit de ce sentiment d’injustice ressenti par de nombreux supporters des Verts. Comme la vie, le football peut parfois se révéler cruel et impitoyable. La qualification à la Coupe du monde était l’objectif principal de Djamel Belmadi depuis qu’il a pris en main la sélection nationale. Il la tenait à quelques secondes près. Il a suffi d’un moment d’inattention pour que le rêve se transforme en cauchemar. Voir le coach effondré au bord du terrain était une image presque insoutenable. Des années de travail, de passion et de sacrifice se sont évanouies dans le chaos qui a suivi le coup de sifflet final de l’arbitre Gassama. Un arbitre montré du doigt pour justifier cette immense désillusion. Mais on ne peut pas changer le verdict implacable de l’élimination. Le coach avait beau prévenir en déclarant avant le match contre le Cameroun, que la qualification n’est pas encore acquise malgré la victoire au match aller à Douala. Mais, dans ce genre de rencontre où l’enjeu et la pression sont terribles et où les émotions sont à leur comble, il y a des paramètres que personne ne peut maîtriser vraiment. Le cours du match devient incontrôlable. C’est ce qui s’est produit mardi à Blida. Y a-t-il eu un excès de confiance de la part des Algériens ? Peut-être.  C’est en tout cas l’avis de l’entraîneur camerounais Rigobert Song. «L’Algérie se voyait qualifiée rien qu’en tenant compte du résultat du match aller, et même si elle a un peu douté après notre premier but, elle est vite retombée dans l’excès de confiance après l’égalisation. Lorsqu’on est un vrai compétiteur, on ne lâche rien. Ce qui était le cas pour notre équipe», a-t-il déclaré dès son arrivée au Cameroun. Une chose est sûre, le staff technique n’a pas su gérer le stress de ses joueurs. Belmadi l’a reconnu implicitement à la fin du match. «Je ne sais pas si on a failli mentalement. À dix secondes d’une qualification pour un Mondial, c’est sûrement un problème de concentration, de lucidité. On n’a jamais été mis en danger, jamais dominés, sauf sur coups de pied arrêtés et ces dix dernières secondes. Le château de cartes s’effondre. Tout le monde est abattu. On ne se voyait pas ne pas y aller. Quelle cruauté de finir comme cela à 10 secondes de la fin», a-t-il regretté amèrement. Maintenant que le rêve qatari s’est évaporé, faut-il tout remettre à plat et repartir de zéro ? Des voix s’élèvent pour appeler à la démission du Bureau fédéral de la FAF, coupable à leurs yeux d’immobilisme et d’incompétence. Il n’est jamais recommandé d’agir à chaud après une telle déconvenue. Mais il faut dire que tout le football pour ne pas dire le sport algérien qui est malade de la gestion catastrophique de ses dirigeants. L’équipe nationale était l’arbre qui cachait la forêt. Aujourd’hui, on ne peut plus rien cacher de la gabegie et de l’incurie qui régnent dans le secteur. Les fans aimeraient néanmoins que Belmadi poursuive l’aventure avec l’équipe nationale, car il est le plus indiqué pour relancer la machine et lui relever la tête. Mais il est un peu trop tôt pour connaître ses intentions. Il faut attendre que cette immense désillusion soit digérée. «Ce mauvais scénario, il faut s’en remettre. C’est difficile pour moi de parler d’avenir. Il y a des bilans à faire. Il va falloir se relever. L’Algérie est une grande nation. Il y a encore de belles choses à faire, avec ou sans moi», a-t-il indiqué. Il est vrai que l’Algérie en a vu d’autres. On espère qu’elle aura les capacités de s’en remettre et de rebondir encore plus haut, car la vie continue malgré tout.

    Ali Nezlioui