Après la démission de Djahid Zefizef, ce dimanche, la FAF se retrouve sans président pour au moins deux mois. Le vice-président de la Fédération, Azedine Arab, assure l’intérim jusqu’à la tenue d’une nouvelle assemblée générale extraordinaire élective.
La démission de Zefizef était inéluctable après sa défaite à l’élection du Comité exécutif de la CAF, la semaine dernière. Tout le monde réclamait sa tête, car il incarnait l’échec au moment où l’Algérie multiplie les efforts pour placer ses représentants dans les différentes instances sportives. Une condition sine qua non pour avoir de l’influence au niveau international. N’ayant pas pu décrocher la siège tant convoité, il a sauté comme un fusible. Manifestement, on l’a poussé à se présenter à des élections auxquelles il n’était pas du tout préparé avec toutes les conséquences qui en découlent. Il a accepté d’y aller tout en sachant qu’il n’avait aucune chance de passer. Quand on a un fil à la patte, on est obligé d’exécuter les ordres venant de ceux qui tirent les ficelles sans poser des questions, encore moins les contester. Ayant accepté d’être « désigné » à la tête de la FAF, Zefizef, comme son prédécesseur, Charaf-Eddine Amara, a été poussé vers la porte de sortie, car n’ayant pas rempli la tâche qu’on lui a assigné. Personne, au demeurant, ne regrette sans départ tant il a fait l’unanimité contre lui. Une année seulement après son installation, il quitte le siège de Dely-Brahim sur la pointe des pieds, sans faire de vagues. Son passage éphémère à la Fédération ne restera pas gravé dans les mémoires. C’est le sort qui attend tous ceux qui sont nommés en dehors d’une élection libre. Il faut dire que l’assemblée générale de la FAF est devenue ces dernières décennies une boîte aux lettres ayant perdu sa souveraineté et à laquelle on impose un candidat. Il est difficile dans ces conditions de créer une Fédération forte, surtout si son président prend ses ordres ailleurs. C’est la triste réalité de notre football. Si rien ne change, on continuera à accumuler les défaites dans tous les domaines. Celle de Zefizef est aussi celle d’une instance n’ayant aucun sens de la réalité, au moment où nos rivaux ont scellé des pactes forts avec les patrons de la discipline. Ils ne veulent pas que l’Algérie conteste leur privilège, ni leur influence au niveau de la CAF. L’échec de Zefizef d’intégrer le Comex en est la preuve. Il faudra peut-être réfléchir à une nouvelle politique et à une autre approche vis-à-vis des instances internationales pour ne pas leur laisser le terrain vide. Mais d’abord, il faut faire le ménage chez nous, en redonnant à la FAF sa crédibilité loin de tout calcul politique ou arrière-pensée. On ne peut plus désigner des responsables effacés qui n’ont pas la carrure de défendre les intérêts du pays en dehors de nos frontières.
Ali Nezlioui