Des citoyens sont sortis dans des marches pacifiques pour le 31e vendredi consécutif à travers plusieurs wilayas pour appeler au «départ des anciennes figures du système avant la présidentielle «et insister sur la volonté du peuple «source de tout pouvoir», ont constaté des correspondants de la presse.
Les avis divergent entre les citoyens sur les mécanismes d’organisation de la présidentielle du 12 décembre prochain. À l’Est du pays, des centaines de citoyens ont réitéré lors de ces marches leur attachement à l’unité du pays et à la construction d’une «Algérie nouvelle» basée sur la souveraineté populaire. Les premiers groupes de citoyens à Constantine se sont regroupés devant le Palais de la culture Mohamed-Laïd Al Khalifa au centre-ville avant de battre le pavé des boulevards Mohamed-Belouizdad et Abane-Ramdane. À Tébessa ou encore Annaba, le même mot d’ordre a été donné, où les manifestants moins nombreux que les vendredis précédents ont sillonné les principales artères de ces villes, appelant à l’application des articles 7 et 8 de la Constitution stipulant que «Le peuple est source de tout pouvoir». À Jijel, les manifestants dont beaucoup d’entre eux étaient drapés de l’emblème national, rassemblés devant le siège de la wilaya, scandaient «Silmiya, Wihda Wataniya» (Pacifique, Unité nationale) et «Al Soulta Li Chaab» (Le pouvoir au peuple). Entonnant des chants patriotiques et criant «Djazaïr Horra, démocratiya» (Algérie libre et démocratique), une soixantaine de manifestants ont marché à Oum El Bouaghi et à Batna. À Mila, les participants aux marches pacifiques ont revendiqué «la libération des personnes arrêtées lors des marches précédentes» alors qu’à Skikda, les marcheurs ont appelé à l’instauration d’un «Etat fort».
Rassemblés à la place publique jouxtant le siège de la wilaya d’El Tarf, les protestataires ont réclamé la «restitution de la souveraineté au peuple» et Etat démocratique, mêmes slogans brandis à Sétif. À Guelma, des citoyens rassemblés devant le siège de la wilaya, ont salué la position de l’institution militaire et applaudi la décision du chef de l’Etat de convoquer le corps électoral. Des échauffourées entre les deux groupes ont eu lieu avant qu’un autre groupe de citoyens n’intervienne pour calmer les esprits. Au centre du pays, des centaines de citoyens ont répondu présents à l’appel aux marches pacifiques pour réitérer leur revendication à un «changement « et rejetant la tenue d’une présidentielle avant le départ de toutes les anciennes figures qui le représentent. Dans les wilayas de Tizi-Ouzou, Béjaïa et Bouira, Blida, Médéa et Aïn Defla où des marches imposantes ont eu lieu, les citoyens ont réaffirmé le caractère pacifique du mouvement populaire et leur attachement à l’unité nationale, et soutenir l’option d’une transition garantissant des conditions pour aller vers une Algérie nouvelle. Les manifestants ont également exprimé, à travers les slogans scandés et les pancartes et banderoles déployées, leur détermination à poursuivre leur mouvement. À Béjaïa et Tizi-Ouzou la mobilisation a été importante, alors qu’à Djelfa et Tipasa, la participation aux marches populaires a plutôt reculé. À Oran, Quelques centaines de manifestants ont participé à la marche, qui a pris son départ de la place du 1erNovembre et a sillonné les principales artères du centre-ville, avant de se rassembler devant le siège de la wilaya et rallier, ensuite, le siège de la station régionale de l’ENTV. Les manifestants ont scandé des slogans comme «silmia, silmia (pacifique)», «Revendications légitimes» et «Pour une Algérie libre et démocratique». À Mostaganem comme à Mascara et à El-Bayadh, des dizaines de citoyens ont demandé la démission de l’actuel gouvernement et la dissolution du parlement. A Tlemcen, les marcheurs ont appelé au départ des symboles de l’ancien système afin de garantir des électionshonnêtes. Des citoyens ont marché également à Tiaret, Nâama, et Aïn Témouchent, pour renouveler leur attachement à l’unité nationale. Les manifestants ont brandi plusieurs slogans, notamment «Unité nationale, non au régionalisme». Ils ont également renouvelé leur revendication concernant le départ des symboles de l’ancien système. À Saïda et Tissemsilt, les marcheurs ont insisté sur la construction d’un autre Etat basée sur une justice indépendante. Par ailleurs, la wilaya de Relizane n’a pas enregistré de marche ce vendredi. Dans les régions du Sud, des citoyens se sont rassemblés après la prière du vendredi à Ouargla et à El Oued pour appeler à un «changement politique profond». Une cinquantaine de manifestants se sont rassemblés à la place Rose de sable à Ouargla et un nombre relativement plus important a marché à travers les artères de la ville d’El Oued avant de se regrouper à la Place «Chahid Hama Lakhdar, scandant des slogans appelant à «l’unité nationale», un «changement radical», au «départ des symboles de l’ancien système», et à la «poursuite de la lutte contre la corruption». Dans d’autres wilayas du Sud, à l’instar d’Adrar, Tindouf et Ghardaïa, les manifestations populaires sont prévues en toute fin d’après-midi, en raison des fortes chaleurs.