Annaba: 53 harraga arrêtés au large la veille du 1er Novembre

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Comptant sur une baisse de vigilance des autorités civiles et militaires, préoccupées par les préparatifs, d’une part, des festivités marquant la fête du 1er Novembre, date du déclenchement de la guerre de Libération, et de l’autre, le vote au référendum sur la Constitution, prévu le même jour, plusieurs tentatives ont eu lieu, durant la soirée de samedi, à partir du plan d’eau de la wilaya de Annaba.

Cependant, beaucoup d’entre elles ont échoué grâce à une présence soutenue des éléments des garde-côtes, de la façade maritime Est, relevant de la 5e RM. En effet, durant ce week-end, l’émigration clandestine était en folie à Annaba, ville sinistrement surnommée par la force des choses : le port international des harraga. Ce regain du phénomène de migration vers l’autre bout de la Méditerranée, principalement les côtes de l’Ile de la Sardaigne, intervient malgré les attentats sanglants qui secouent la France ces jours-ci. Des échos font état que plusieurs embarcations de fortune ont levé l’ancre à partir, notamment, du plan d’eau de Annaba,  dont beaucoup auraient réussi leur tentative. Cependant, pas moins de 53 harraga, tous de nationalité algérienne, dont l’âge varie entre 17 et 58 ans, qui naviguaient à bord de trois embarcations, qui ont été arraisonnées, ont été ramenés à bon port. Les aventuriers ont levé l’ancre dans la soirée de samedi, à partir des criques de la région boisée de Aïn-Barbar (Seraïdi). La première embarcation, à bord de laquelle étaient entassés 15 harraga, natifs de Annaba, Skikda, El-Tarf et Blida, a été interceptée à quelque 5 miles marins au nord du cap Ras-El-Hamra, vers 2h, ainsi que trois autres barques, qui contenaient 38 immigrants, originaires de cinq wilayas, à savoir Annaba, Guelma, Skikda, Sétif et Alger, et ce, entre 7 et 9 miles marins, au nord/est de Ras-El-Hamra. Selon un communiqué de la Protection civile, tous les harraga étaient en bonne santé, à l’issue des visites médicales assurées par un toubib de cet organisme, dépêché pour la circonstance à la base maritime des gardes-côtes de Annaba. Nous avons tenté de joindre, le premier responsable des garde-côtes, pour apporter un tant soit peu des précisions sur ce phénomène en pleine expansion, en vain. Le phénomène de l’immigration clandestine, à partir du littoral annabi, a pris de nouveau de l’ampleur en octobre, caractérisé par des conditions favorables de navigation. Il faut reconnaître, cependant, qu’aujourd’hui des jeunes se jettent à la mer comme on saute d’une tour en feu. Devenu par la force des choses et au fil du temps incontrôlable, le phénomène de l’émigration clandestine, résultat de la pauvreté et l’absence pratiquement totale des conditions de vie, a donné lieu désormais à d’autres fléaux, en l’occurrence la confection clandestine d’embarcations destinées essentiellement aux harraga. A cela, il faut ajouter que des marins pêcheurs se sont transformés en «passeurs» et depuis un certain temps, il faut signaler l’importation de moteurs 40 chevaux de marque Suzuki, le produit le mieux commercialisé au niveau des marchés spécialisés de l’est du pays.