Le secrétaire général du Haut-commissariat à l’amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad, a indiqué, avant-hier, dans une déclaration à la presse, que le «prétendu rejet» par les députés à l’Assemblée populaire nationale (APN) d’un amendement portant généralisation de la langue amazighe et son caractère obligatoire s’est révélé «un canular savamment orchestré pour l’instrumentaliser à des fins contraires aux idéaux de tamazight, socle commun à tous les Algériens et élément fondamental de la cohésion sociale».
De ce fait, le HCA exprime sa «profonde désapprobation devant ces manœuvres tendancieuses qui sèment la confusion et la régression et qui, par ricochet, provoqueraient ire et protestation dans une partie de notre grande nation», a pré- cisé le même responsable. «Le motif de cette instrumentalisation est de dire qu’il y a atteinte à tamazight», a-t-il dit, soulignant que «notre déception est d’autant plus grande que cette supputation est porteuse de consé- quences imprévisibles. Elle pourrait impacter négativement sur la stabilité du pays». «Des entraves dressés pour empêcher l’entame de la socialisation de tamazight» Le SG du HCA en appelle à «la sérénité qu’exige la situation sociopolitique du pays», ajoutant que «cette exploitation tendancieuse d’un pré- tendu rejet doit être clarifiée et expliquée pour en juguler et neutraliser la nuisance». Pour le même responsable, les récentes avancées politiques et constitutionnelles sont «indéniablement des acquis majeurs, attendus et salués par l’essentiel des composantes de la nation», constatant que «des subterfuges et des entraves sont dressés çà et là pour empê- cher l’entame de la socialisation de tamazight». Le HCA dénonce «une tentative de déstabilisation d’un processus irréversible de parachèvement du cadre juridique d’application des dispositions de la Constitution qui permettra la dotation de tamazight de conditions appropriées à sa promotion au plan culturel et l’instauration, au plan linguistique, des approches et outils scientifiques et académiques requis». Il a indiqué également que «certains, versant carrément dans l’amalgame, prétendent que même le budget de tamazight est revu à la baisse», précisant que «la réalité du mode de financement de la promotion de tamazight et des institutions qui y veillent, contredit cette allégation». La reconnaissance juridique «existe», a assuré Si El Hachemi Assad, précisant qu’ «il nous appartient de faire avancer la pratique militante». «L’activisme ne suffit plus, il faut produire, former, diffuser, normaliser et aménager notre langue. Il s’agit aujourd’hui de rattraper le retard accusé dans le domaine de la recherche et des TIC», a-t-il soutenu. En dépit de l’immensité de la tâche restant à accomplir dans tous les domaines, a-t-il souligné, le HCA demeure résolument «optimiste» et «pleinement engagé» pour assurer «un avenir florissant à tamazight, patrimoine de tous les Algériens», ajoutant qu’il «ne ménagera aucun effort pour contribuer à l’aboutissement de ce projet essentiel pour la nation algérienne». Assad a exprimé l’obligation de tous à œuvrer à accompagner, de notre mieux, cette avancée constitutionnelle, car selon lui, c’est là l’unique acte majeur dont nous devons nous abreuver en vue d’instaurer la sécurité identitaire des enfants de l’Algérie de demain. «Rien ne peut nous dévier de cette voie en confirmant que l’officialisation constitutionnelle est un acquis national, car l’amazighité restera toujours synonyme d’algérianité», a-t-il conclut. A signaler, le rejet par la commission des finances de l’APN de la proposition d’amendements, introduite pour la dotation budgétaire de l’enseignement de tamazight et un caractère obligatoire de son enseignement, a provoqué un mouvement de protestation à travers certaines régions du pays à l’image de Béjaïa, Tizi-Ouzou et Bouira.