La mise en œuvre de la réforme du système scolaire, sera maintenue jusqu’en 2030, pour réaliser tous les objectifs tracés lors des deux conférences nationales d’évaluation de la réforme organisées en 2014 et en 2015. C’est du moins ce que stipule un document intitulé « Politique éducative », élaboré par le ministère de l’Education.
Dans ce document, le ministère relève les trois défis qui lui restent à relever pour concrétiser la réforme. Il s’agit souligne-t-on, de la refonte pédagogique, la bonne gouvernance et la professionnalisation des personnels. S’agissant du premier défi, qu’est la refonte pédagogique, le ministère explique qu’elle « tend à rompre avec la méthode de transmission des connaissances par l’enseignant et à leur exclusive restitution par l’élève », en recourant à l’encouragement de la « participation active de l’élève qui contribue ainsi à son propre apprentissage ». Le 2ème défi impose au département ministériel l’institution de « mécanismes d’autorégulation » et de promouvoir « le dialogue et la concertation au sein de la communauté éducative ». Et comme première étape franchie en ce sens, citons l’élaboration et la signature de la charte de l’étique qui a compté la participation de plusieurs partenaires sociaux. La charte avait comme objectif d’assurer la stabilité du secteur, autrement dit, mettre un terme aux mouvements de grève. Pour ce qui est du troisième, qui porte sur la professionnalisation des personnels, il a été décidé, de « réviser les cahiers des charges des Ecoles normales supérieures (ENS) pour les adapter aux réels besoins du futur enseignant et de le former sur le plan académique ». Les deux conférences nationales avaient, en effet, proposé des recommandations à même de relever ces défis, remédier à certains dysfonctionnements et d’accompagner le ministère dans son processus de démocratisation de l’enseignement. Parmi les principales recommandations relevons, la lutte contre la déscolarisation et la déperdition, la qualité en termes d’enseignement et l’augmentation des horaires de scolarité. Evoquant les acquis de la réforme, le document cite, entre autres, la hausse du taux de scolarisation des enfants âgés de 6 ans qui est passé à 98% mais aussi du budget national. Le document rappelle, entre autre, l’installation en 2000, de la Commission nationale de la réforme du système éducatif (CNRSE) et la promulgation en janvier 2008, de la Loi d’orientation sur l’Education nationale. Cette Loi ; explique-t-on, précise les missions de l’école en matière de valeur, « affirmation de la personnalité algérienne et consolidation de l’unité de la nation par la promotion et la préservation des valeurs en rapport avec l’Islamité, l’Arabité et l’Amazighité, la formation à la citoyenneté et l’ouverture et l’intégration au mouvement universel de progrès ». Cependant, d’autres actions restent à entreprendre pour atteindre le principal objectif qu’est un enseignement de qualité. Il est observé dans le document, que le système scolaire « peine à s’adapter aux normes internationales en termes de management pédagogique et administratif ». Cela peut s’expliquer, en partie, par une « crise de croissance » caractérisée par la reprise du taux de natalité dès 2005 » et un rythme « encore insuffisant de réalisation d’infrastructures scolaires ».
Amel Driss/Ag