La deuxième réunion de la Commission parlementaire mixte (CPM) Algérie–Union européenne (UE) s’est tenue jeudi à Bruxelles, mettant en avant le rôle de la diplomatie parlementaire comme outil efficace de consolidation du partenariat entre les deux parties, selon un communiqué de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Présidée par le chef de la délégation algérienne, Sid Ahmed Temamri, et son homologue européen, Ruggero Razza, la rencontre a permis un échange franc et constructif sur plusieurs questions d’intérêt commun, traduisant la volonté partagée de renforcer les relations bilatérales. M. Temamri a rappelé l’importance stratégique que l’Algérie accorde à ses relations avec l’UE, fondées à la fois sur la proximité géographique et sur les liens historiques, culturels, humains et commerciaux. Plus de vingt ans après l’entrée en vigueur de l’Accord d’association, il a plaidé pour une évaluation conjointe de ce dernier afin de corriger les déséquilibres constatés et de rétablir un équilibre des intérêts, notamment à travers l’activation des mécanismes de concertation, le renforcement de la coopération économique et la promotion des relations humaines. De son côté, M. Razza a relevé que les deux parties font face à des défis communs liés à la sécurité, à l’économie et à la migration. Il a insisté sur la nécessité de renforcer le partenariat sur la base du respect mutuel et de l’entente, au service de la stabilité et du développement dans l’espace euro-méditerranéen. Soulignant que la région traverse une phase délicate, il a appelé à redoubler d’efforts, aussi bien au niveau gouvernemental que parlementaire, ce dernier constituant, selon lui, un levier essentiel pour soutenir le dialogue et rapprocher les positions. Il a par ailleurs affirmé que l’Algérie demeure un acteur central et influent pour l’Europe du Sud et la région méditerranéenne, un statut renforcé par son rôle clé dans le domaine énergétique.
Commerce et énergie au centre des débats
La délégation algérienne a mis en évidence les résultats de l’évaluation du démantèlement tarifaire, qui a révélé des déséquilibres croissants et une disparité manifeste dans les avantages entre les deux parties. Ces constats ont conduit Alger à prendre des mesures de protection visant à soutenir la production nationale et à établir un partenariat plus juste. L’Algérie a également exprimé son aspiration à développer un partenariat industriel avancé avec l’UE, axé sur le transfert de technologies, le renforcement des capacités et la diversification économique. L’objectif est de réduire la dépendance aux hydrocarbures et d’instaurer un modèle compétitif et créateur de richesses et d’emplois. La partie algérienne a réaffirmé son rôle de fournisseur fiable d’énergie, notamment de gaz, à destination de l’Europe, consolidant ainsi sa position de partenaire stratégique en matière de sécurité énergétique. Elle a aussi mis en avant les réformes introduites par la nouvelle loi sur l’investissement, offrant davantage de transparence et de garanties, et faisant du marché algérien une destination attractive pour les investisseurs. Pour sa part, la délégation européenne a insisté sur l’importance du rôle de l’Algérie en tant que fournisseur majeur de gaz et de pétrole brut vers l’Europe. Elle a également mis en avant la nécessité de développer de nouveaux projets énergétiques, notamment dans le domaine des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert, afin de consolider le partenariat dans une perspective durable.
Sonia Stambouli






