Le Forum d’affaires algéro-turc, tenu dimanche à Alger, a été l’occasion pour les deux pays d’affirmer leur détermination à donner un élan fort aux relations entre l’Algérie et la Turquie, et de poser les fondements d’une nouvelle ère dans le domaine de la coopération économique et commerciale.
Intervenant à la clôture des travaux du Forum d’affaires algéro-turc, en présence du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, le Président Recep Tayyip Erdogan a estimé que ce forum «pose les fondements d’une nouvelle ère dans les relations économiques entre les deux pays», affirmant accorder, depuis son élection à la tête de la Turquie, un intérêt particulier aux relations algéro-turques. Le Président turc a exprimé, à cette occasion, sa «fierté quant à l’accroissement du volume des investissements turcs en Algérie», mettant en avant la détermination de son pays à «poursuive ses efforts en vue de réaliser davantage de réussites bilatérales». Evoquant les échanges commerciaux qui s’élèvent à près de 4 milliards de dollars, le Président turc a indiqué que ce chiffre «même s’il est acceptable, demeure insuffisant», précisant «avoir convenu avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de porter très bientôt les échanges commerciaux entre les deux pays à 5 milliards de dollars». À ce titre, Erdogan a appelé à la création, «dans les plus brefs délais», d’une zone de libre-échange entre l’Algérie et la Turquie, faisant état de plusieurs mesures devant être prises «rapidement» dans ce sens. Il a aussi précisé avoir abordé avec le Président Tebboune, la question de la création d’une zone de libre-échange entre les deux pays, estimant «nécessaire d’entamer, sans retarder, des négociations à ce sujet». Dans ce sillage, le Président turc a affirmé que son pays aspirait à la réalisation d’importants investissements avec l’Algérie, relevant que les deux pays avaient décidé de tenir une réunion du comité mixte de coopération économique qui ne s’est pas réuni depuis 2002. «La facilitation de la mobilité des personnes entre les deux pays et l’augmentation du nombre de visas accordés permettront aussi de hisser le niveau de coopération bilatérale», a-t-il assuré. «Contrairement aux autres pays, nous ne considérons pas l’Algérie comme un marché pour écouler nos produits mais nous aspirons aussi à la réalisation d’importants investissements», a-t-il encore dit. Soulignant que les investissements des sociétés turques en Algérie dépassaient 3,5 milliards de dollars et ont permis la création de 30 000 postes d’emploi, Erdogan a fait état de 377 projets d’investissements turcs établis en Algérie. Et d’ajouter : «L’Algérie occupe la troisième place en termes de présence des entreprises turques de par le monde». L’Algérie est le plus important accès sur le Maghreb arabe et l’Afrique, et la Turquie compte sur elle pour la réussite du prochain sommet Turquie-Afrique, a déclaré le Président Erdogan à la clôture du Forum d’affaires algéro-turc, en présence du Premier ministre, Abdelaziz Djerad. Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad a affirmé dans son allocution que le gouvernement algérien veillera à encourager la coopération bilatérale et à faire de l’investissement et des investisseurs une base solide dans sa coopération avec la Turquie, pays frère. Dans ce contexte, Djerad a salué «la disposition du Président Erdogan et des entreprises turques à investir en Algérie et contribuer au développement économique global auquel nous aspirons tous», mettant en avant «la détermination du gouvernement algérien à encourager la coopération en érigeant les partenariats et les investissements en base solide dans les relations algéro-turques». Il a appelé, à ce titre, les hommes d’affaires présents en force au forum à investir dans les secteurs prioritaires en Algérie, se disant convaincu que ces secteurs «intéresseront les hommes d’affaires turcs, et l’industrie turque en général». Enumérant ces secteurs, Djerad a cité les industries légères, les nouvelles technologies, les start-up, l’agriculture, l’hydraulique et le tourisme, qualifiant ces secteurs de «prometteurs où la coopération algéro-turque apportera une contribution avérée». Djerad a fait état de l’ouverture «d’un grand atelier» algéro-turque qui sera consacré à la mise en place d’«un nouvel encadrement» des relations commerciales bilatérales dans le cadre d’un mécanisme à même de revoir à la hausse le volume d’échange au mieux des intérêts des deux pays. Le Premier ministre a par ailleurs affirmé que les entretiens entre les deux Présidents de la République étaient à même de «donner un élan aux relations bilatérales, en général, et de motiver les hommes d’affaires des deux pays, en particulier, à concrétiser ces relations sur le terrain à travers la création de projets permettant de contribuer à la promotion permanente de la coopération entre les deux pays et leurs peuples». Pour rappel, le Président Erdogan avait entamé, dimanche, une visite d’amitié et de travail de deux jours en Algérie, à l’invitation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Accord d’approvisionnement en GNL jusqu’à 2024 L’Algérie et la Turquie ont signé, dimanche à Alger, un accord portant renouvellement du contrat d’approvisionnement en gaz naturel liquéfié pour les 5 prochaines années, a indiqué à l’APS, le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab. «Nous avons signé un renouvellement de contrat permettant à l’Algérie d’approvisionner la Turquie en gaz naturel liquéfié jusqu’à 2024», a précisé le ministre en marge du Forum d’affaires algero-turc, tenu dimanche à Alger. Le ministre s’est félicité de cet accord «permettant de renforcer les relations entre les deux pays dans le domaine énergétique», en rappelant que l’Algérie détenait déjà 38% du marché turc de gaz de pétrole liquéfié. Par ailleurs, le ministre a annoncé que les travaux de réalisation du complexe pétrochimique de production de propylène et de polypropylène (PDH-PP), qui sera réalisé dans la ville d’Adana en Turquie, seront entamés durant le 1er semestre de 2020. La Turquie aspire à la réalisation d’importants investissements avec l’Algérie Rappelant que les contrats de ce partenariat avaient été conclus en septembre dernier, Arkab a souligné que la réception du projet et l’entrée en production du complexe sont prévues 24 mois après le lancement des travaux de réalisation. Le projet, dont l’investissement est estimé à 1,4 milliard de dollars, est détenu à hauteur de 66% par la société turque Renaissance et 34% par l’entreprise nationale Sonatrach, a précisé le ministre. Arkab a estimé que ce partenariat permettra également un transfert de technologie en Algériequi compte construire un complexe pétrochimique de production de propylène et de polypropylène à Arzew L’Algérie, «un partenaire stratégique» dans le Maghreb arabe et l’Afrique Le Forum a permis l’examen d’un grand nombre d’accords, et de convenir qu’une bonne partie est arrivée à maturité et peut être mise en œuvre dans les plus proches délais, a indiqué le Premier ministre.
Et d’ajouter, la prochaine réunion du comité mixte de coopération économique, scientifique et technique qui se tiendra cette année à Alger «sera une opportunité pour la consécration de notre action commune». À ce propos, le Premier-ministre a rappelé les accords signés dans les domaines de la promotion et de la protection des investissements mutuels, la protection du consommateur, le contrôle qualité des produits, les services, l’emploi, et l‘assurance sociale, outre un mémorandum d’entente en matière de recherche scientifique et technologique.
Le Président Erdogan prône une zone de libre-échange entre l’Algérie et la Turquie Le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, a appelé, dimanche à Alger, à la création, «dans les plus brefs délais», d’une zone de libre-échange entre l’Algérie et la Turquie, faisant état de plusieurs mesures devant être prises «rapidement» en ce sens. Intervenant à la clôture du Forum d’affaires algéro-turc, en présence du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, Erdogan a précisé avoir abordé avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, la question de la création d’une zone de libre-échange entre les deux pays, estimant «nécessaire d’entamer, sans retarder, des négociations à ce sujet». Regrettant, à ce propos, l’absence d’une zone de libre-échange entre les deux pays, en dépit des relations historiques les unissant, le Président turc a fait savoir que des entretiens entre les ministres des deux pays ont eu lieu dans ce sens et que des mesures seront prises rapidement à cet effet. Une zone de libre- échange entre l’Algérie et la Turquie «est à même de lever les entraves auxquelles se heurtent les investisseurs des deux pays pour la réalisation de projets communs, soit en Algérie ou en Turquie, a-t-il estimé. Rezig s’entretient avec son homologue turc sur les questions économiques d’intérêt commun entre les deux pays Le ministre du Commerce, Kamel Rezig, s’est entretenu, dimanche, avec la ministre turc du Commerce, Ruhsar Pekcan sur plusieurs questions économiques d’intérêt commun, indique un communiqué du ministère. Lors de cet entretien, en marge de la visite du président turc Recep Tayyip Erdogan en Algérie, la ministre turque a évoqué «les relations fraternelles et historiques qui lient les deux pays depuis plusieurs siècles», se félicitant des partenariats économiques réalisés à ce jour et du volume des échanges économiques des dernières années. Pekcan a salué, en outre, «les facilitations et le climat favorable à l’investissement offerts en Algérie, grâce à la volonté politique et à sa stabilité sécuritaire». Evoquant des préoccupations de la partie turque sur le développement des moyens de coopération et l’ouverture de nouvelles perspectives de partenariat, elle a plaidé pour l’intensification des rencontres entre les hommes d’affaires des deux pays.
De son côté, Rezig s’est félicité de l’efficacité du partenariat entre les deux pays et du volume des investissements turcs en Algérie, assurant que son département était totalement disposé à poursuivre la concertation en vue d’explorer davantage d’opportunités d‘investissement et de relancer les contacts entre les investissements algériens et turcs. Affichant sa volonté de promouvoir les exportations hors hydrocarbures et de créer des mécanismes de nouveaux partenariats, Rezig a souligné l’importance des investissements turcs en Algérie et dans plusieurs domaines, appelés à se multiplier, notamment à la faveur de l’adhésion de l’Algérie à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), qui permet aux deux parties d’accéder ensemble aux marchés africains sur une base «gagnant-gagnant». Le ministre a, dans ce contexte, demandé à son homologue turque de contribuer à l’ouverture de débouchés au produit algérien vers les marchés prometteurs asiatiques .
Synthèse T. M. /Ag.