Algérie Télécom a lancé, depuis janvier dernier, une panoplie de mesures visant à moderniser ses infrastructures dans le but d’améliorer la qualité de service internet et téléphonique, a indiqué hier le PDG de l’opérateur historique, Adel Khemane.
« Depuis janvier dernier, AT a lancé plusieurs défis, dont l’amélioration de la qualité de service », a déclaré M. Khemane. Il s’agissait notamment d’augmenter la bande passante internationale, mettre à niveau le backbone national, augmenter la capacité des boucles, assainir le réseau urbain, moderniser les réseaux et diminuer le taux de dérangements. Il a fait savoir que la capacité de transport du backbone national de transmission en NG-DWDM, qui est l’épine dorsale du réseau national de télécommunication d’AT, « est passé de 1,95 Térabit/s à 4,20 Tb/s », ajoutant que la bande passante internationale pourra être extensible à plus de 12 Térabits/s après la mise en service prochaine des projets relatifs aux câble sous-marin reliant l’Algérie à l’Espagne et celui de MEDEX, portant sur le raccordement du réseau algérien au système sous-marin international, reliant les Etats-Unis à l’Asie, à travers la Méditerranée. Ces deux projets visent à offrir une connectivité « plus large, plus sécurisée, et résiliente », a-t-il assuré. L’autre préoccupation était l’amélioration de la relation client en apportant des solutions et des services visant à donner plus de confort aux abonnés, tout en leur proposant des solutions de paiement notamment en ligne « rapides et efficaces », a-t-il dit. M. Khemane a souligné que son entreprise a engagé, pour ce faire, « un diagnostic approfondi à tous les niveaux administratif, financier et opérationnel, qui est suivi par des mesures correctives telles que la mise en œuvre d’une organisation fluide, légère, basée sur la réactivité et l’efficacité du traitement des dossiers ». Il a fait savoir que, depuis l’accélération du déploiement de l’internet, avec sa panoplie de nouvelles technologies, Algérie Télécom s’est retrouvée avec « un noyau archaïque, alourdi par plusieurs systèmes greffés de manière assez précaire, aboutissant à une situation insoutenable qui impactait largement son chiffre d’affaire, et surtout, qui rendait impossible toute initiative d’assainissement du réseau ou d’amélioration de la qualité du service commercial ». « L’entreprise a changé d’une manière systématique son ancien système par un autre plus moderne, opérationnel, dynamique, évolutif et qui répond aux nécessités d’une qualité de service à la hauteur des attentes de nos clients », a-t-il dit, ajoutant que « ce projet a mobilisé, 13 mois durant, des effectifs techniques et a été l’occasion de former plus de 7.000 agents commerciaux sur l’utilisation de la nouvelle plateforme de facturation, à travers l’ensemble des wilayas du pays, garantissant la traçabilité des paiements, ainsi que les réclamations notamment ».
Les débits supérieurs à 2Mbps non intégrés à l’offre de base accessible au public
Concernant l’augmentation du débit minimum de l´Internet à 2 Mbps, il a indiqué que « cette réduction de 24% du prix de son offre de base », passe aujourd’hui de 2.100 à 1.600 DA pour un accès illimité à 2Mbs, que ce soit sur la base d’une connexion ADSL ou FTTX. « Les débits supérieurs ne sont pas intégrés à notre engagement pour une offre de base accessible au public, sans marge bénéficiaire. Par contre, et conformément aux pratiques commerciales usitées, ils feront l’objet d’offres commerciales diversifiées, tout au long de l’année qui suit », a-t-il révélé. « Ces offres commerciales seront étudiées avec des business model soigneusement conçues en fonction de l’intérêt de nos abonnés, aussi bien que de la rentabilité économique qui doit être garantie pour continuer à répondre à la mission qui nous est confiée », a-t-il expliqué. S’agissant de l´offre Idoom Fibre, lancée récemment et qui n’a concerné, dans une première phase, que 5 wilayas du pays, il a affirmé que l’ensemble des futurs projets de déploiement d’Algérie Télécom seront en fibre optique et que la concrétisation de ce projet enregistre « un taux d’avancement considérable » au niveau national. M. Khemane a indiqué, par ailleurs, que son entreprise est « leader » sur le marché algérien des télécommunications « qui connait une forte croissance ». « Offrant une gamme complète de services de voix et de données aux clients résidentiels et professionnels, AT a réussi à fidéliser plus de 3 millions d’abonnés à la téléphonie, plus de 2 millions d’abonnés IDOOM internet et plus de 1 million d’abonnés à la 4G LTE », a-t-il estimé. Il a souligné, en outre, qu’AT a mis en place plusieurs autres offres et services, dont la digitalisation de ses différents services, le rechargement du compte ADSL à partir des opérateurs mobiles, le lancement d’Idoom fibre moohtarif pour les professionnels, Idoom 4G LTE, le rechargement de secours ainsi que la demande via le web d’une ligne internet et téléphonique. Sur le vol de câble de cuivre, il a affirmé que « l’ensemble des entités utilisant ce type de matériaux subissent des pertes qui sont de moins en moins récurrentes au niveau d’AT, grâce au recours systématique au raccordement en fibre optique ».
Le projet du câble sous-marin Alger-Oran-Valence « quasiment achevé »
Le projet relatif au câble sous-marin en fibre optique reliant l’Algérie à l’Espagne (Alger et Oran à Valence) est « quasiment achevé », a indiqué lundi le PDG d’Algérie Télécom (AT), Adel Khemane. « La réalisation du système de câbles sous-marins reliant notre pays à l’Espagne (Alger et Oran à Valence), appelé projet ORVAL/ALVAL, est quasiment achevé, avec le déploiement de 100% de la partie marine et l’achèvement des trois stations d’atterrissement », a déclaré M. Khemane . « L’achèvement définitif et la mise en service de ce projet, dépendant de la réalisation de travaux de raccordement devant durer quelques semaines, sont tributaires du consentement des autorités espagnoles », a-t-il fait savoir. Il a affirmé que « ce système, qui va renforcer la bande passante internationale de 400 Gigabits/s, est extensible jusqu’à 10 Terabits/s ». Concernant l’autre projet phare MEDEX, le PDG d’AT a indiqué que ce projet, portant sur le raccordement du réseau de fibre optique algérien au système sous-marin international, reliant les Etats-Unis à l’Asie, à travers la Méditerranée, est « en phase d’achèvement ». « Les études techniques et la fouille du fond marin sont finalisées. Les procédures administratives et financières sont également achevées », a-t-il précisé, expliquant que ce système « renforcera la bande passante internationale par 200 Gb/s et sera extensible jusqu’à 2,2 Tb/s ». Pour M. Khemane, « ces deux projets d’envergure, qui connaissent un avancement substantiel, visent tous les deux à offrir une connectivité plus large, plus sécurisée, et résiliente. Ils ambitionnent également à soutenir les ambitions économiques algériennes vers le continent africain », a-t-il dit. Le PDG d’AT a annoncé, à cette occasion, que la bande passante internationale, transitant sur le câble sous-marin SEAMWE4, sortant d’Annaba, a connu une augmentation sensible à près de 1,2 Tb/s au 30 septembre 2018. « La bande passante internationale sur le câble sous-marin SEAMWE4 est passée de 710,15 Gb/s en 2017 à 1171,75 Gb/s au 30 septembre 2018 ». Cette bande passante internationale a été, également, consolidée par la mise en place d’une liaison terrestre connectant notre réseau terrestre à celui de la Tunisie, avec un débit de 100 Gb/s afin de servir de liaison de secours, en cas d’incident sur le câble sous-marin, ou d’un pic imprévu dans la consommation de la bande passante internationale.
Synthèse Houda H / Ag