Algérie, loi  de finances 2025: Quel impact de l’important déficit budgétaire et urgence de l’insérer dans le cadre d’une planification stratégique

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Rappelons qu’ une loi de finances  est simplement un document comptable retraçant les dépenses et les  recettes d’une Nation et ne saurait remplacer une planification  stratégique  qui tienne compte  tant des mutations internes que mondiales en perpétuelles évolutions.

Dans une loi de finances , les crédits alloués à chaque mission ou programme du budget général de l’État sont présentés en deux colonnes, les  autorisations d’engagement (AE) et les crédits de paiement   (CP). Les AE «  constituent la limite supérieure des dépenses pouvant être engagées. Elles permettent d’engager des dépenses qui peuvent s’échelonner sur plusieurs exercices. Les CP constituent la limite supérieure des dépenses pouvant être ordonnancées ou payées pendant l’année pour la couverture des engagements contractés dans le cadre des autorisations d’engagement » Selon la loi de finances promulguée dans Journal officiel   numéro 84  du 26 décembre 2024 , le  prix de référence fiscal du baril de pétrole brut retenu est de 60 dollars et le  prix de marché à 70 dollars.  La croissance économique  devrait atteindre 4,5% (2025 et 2026) . Le produit intérieur brut (PIB) devrait se situer à 37.863 milliards de dinars  , soit 278,71 milliards de dollars, soit au cours de 135,85 dinars un dollar ,  alors que certaines projections économétriques internationales prévoient  256,49 milliards de dollars en 2025 et 262,90 milliards de dollars en 2026.  Les exportations de biens non compris les services qui entre 2020/2023  ont atteint 5/7 milliards de dollars,  atteindraient 50,9 milliards de dollars et les importations de biens devraient se situer à 46,07 milliards de dollars.  La balance commerciale devrait enregistrer un excédent 4,83 milliards de dollars et la  balance des paiements devrait réaliser un excédent de 1,17 milliard de dollars. L’encours des réserves de change atteindrait 72,95 milliards de dollars, représentant 16 mois d’importations de biens et services.  Les recettes budgétaires devraient atteindre 8.523,06 milliards de dinars : ci-joint la structure des dépenses et recettes ventilées par secteurs afin de calculer le déficit budgétaire

1. Les dépenses

Présidence  de  la république AE 68.573.110.000    dinars algériens- CP  74.413.914.000

Services premier ministère  AE  14.011.508.000- CP 41.730.090.000

Défense nationale AE   3.349.514.000.000  –  CP 3.349.514.000.000

Ministère des affaires étrangères   AE  72.179.390.000  CP 74.557.390.000

Energie-mines , énergies renouvelables   AE 171.097.080.000  CP 74.557.390.000

Intérieur  et collectivités locales  AE 1.365.834.086.000   CP 1.389.139.586.000 dont DGSN 530.537.500.000

Justice   AE 168.988.258.000 CP 167.307.100.000

Finances  AE  3.635.807.842.000 dont trésor  et gestion comptable 1.069.085.238.000  CP  3.633.448.042.000

Moudjahidine et ayant droit AE   251.006.273.000 CP  251.643.046.000

Affaires religieuses et wakfs AE   56.644.239.000  CP 57.735.341.000

Enseignement  supérieur et recherche scientifique  AE  736.385.690   dont recherche  scientifique  20.9963.580.000 CP  776.032.690.000

Education nationale AE  1.645.254.921.000 dont administration générale 1.526.132.719.000 et enseignement 105.107.682.000  CP  1.716.174.921.000

Formation et enseignement professionnels AE 106.601.679.000 dont administration  générale 103.384.130.000 et enseignement professionnel 84.000.000  CP 118.125.197.000

Culture et arts AE 27.981.183.000  CP 41.554.757.000

Jeunesse   AE 31.013.694.000  CP 32.362.928.000

Sports   AE   83.689.173.000  CP 91.391.639.000

Poste et télécommunications  AE   12.997.635.000 dont le développement des télécommunications 38.700.000  CP 15.690.265.000

Solidarité nationale-famille-et condition de la femme  AE   243.754.297.000 dont le développement social  et action humanitaire 190.074.828.000  CP  244.677.025.000

Industrie et production pharmaceutique   AE   8.681.505.000 dont appui à  l’investissement 3.015.171.000  CP 10.762.765.000

Agriculture ,   AE  développement rural et pèche 732.283.403.000 dont agriculture et développement rural 659.205.678.000 et pèche maritime 897.125.000  CP  802.103.937.000

Habitat , urbanisme et ville    AE   450.264.441.000 dont logements  261.179.240.000  CP 540.572.249.000

Commerce extérieur et promotion des exportations   AE   657.000.000  CP 657.000.000

Commerce intérieur  et régulation du marché matinal   CP  125.092.093.000  AE 125.424.193.000

Communication AE   2.400.383.000  CP 3.800.883.000

Travaux publics  et infrastructure de base  AE   189.554.093.000 dont infrastructures routières  et auto routières 125.004.994.000  CP 710.156.758.000

Hydraulique 310.837.737.000  AE dont approvisionnement en eau potable  et industrielle 150.896.113.000  CP 318.710.950.000

Transport   AE  42.957.226.000  CP 75.632.626.000

Tourisme et artisanat   AE   6.0072.591.000  dont administration générale 5.138.063.000  CP 13.721.947.000

Santé AE  1.004.413.554.000 dont administration générale 740.638.353.000  CP 1.004.992.554.000

Travail , emploi et sécurité sociale  AE   836.209.377.000 dont 353.152.179.000 système de protection sociale  CP  836.309.377.000

Relations avec le Parlement   AE 613.000.000   CP 622.000.000

Environnement et qualité  de  la vie AE  6.612.290.000  dont administration générale 4.571.627.000  CP 11.141.990.000

Economie de la connaissance AE , start-up 19.674.828.000  CP 19.647.828.000

Sous total  des ministères  AE  15.787.627.599.000 – CP 16.764.014.538.000

Assemblée nationale AE  8.000.000.000  CP  8.000.000.000

Conseil de la Nation  AE 4.100.000.000  CP 4.100.000.000

Cour constitutionnelle  AE   4780.540.000  CP 906.984.000

Sous total  des portefeuilles spécifiques  AE  12.880.540.000 – CP 13.006.984.000

Cour suprême   AE 3.884.712.000  CP 5.884.712.000

Conseil d’Etat  AE  1.331.414.000  CP1.346.614.000

Conseil supérieur de la magistrature  AE  510.000.000  CP 310.000.000

Cour des comptes  AE 1.681.586.000  CP 1.654.515.000

Haute autorité de la  lutte contre la corruption  AE   400.480.000  CP 450.480.000

Autorité indépendante des élections  AE  4.681.180.000   CP  4.091.180.000

Conseil national économique, social et environnemental   AE  887.139.000  CP  917.139.000

Haut conseil islamique  AE  191.205.000  CP 191.205.000

Conseil supérieur de la langue arabe  AE  437.396.000  CP 437.396.000

Conseil national des droit de l’Homme  AE  258.540.000    CP  258.54.000

Académie algérienne des sciences et des technologies  AE   284.403.000  CP 284.40.000

Conseil national de la  recherche scientifique  et des technologies AE  224.472.000  CP 224.472.000

Observatoire  national de la société civile AE  424.150.000   CP

Conseil supérieur  de la jeunesse   AE  1.106.335.000  CP 1.126.235.000

Sous total des portefeuilles de programmes des institutions publiques  AE 16.304.012.000  et CP 17.592.613.563.000

Total général des dépenses  pour les CP qui servent à calculer le déficit budgétaire  de 16.794.613.563.000  dinars sot au cours de 134 dinars un dollar 125,35 milliards de dollars

2.-Les recettes

-Impositions de toute nature   7.610.849.673.111

-Recettes fiscales dont l’impôt sur le revenu   4.156.886.963.335 et l’impôt sur le capital 80.017.182.668

-Fiscalité des hydrocarbures 3.453.962.709.776

-Revenus des domaines de l’Etat 82.200.000.000

-Revenus des participations financières  de l’Etat 580.000.000.000

-Rémunérations  des services rendus  par l’Etat et les redevances  zéro

-Produits divers du budget 250.000.000.000

-Produits exceptionnels divers  zéro

-Fonds  de concours, dons  et  legs 14.000.000

-Intérêt  et produits provenant  de prêts, avances  et placement de l’Etat zéro

 Total  des recettes 8.523.063.673.111 dinars algériens soit au cours de 134 dinars un dollar 63,60 milliards de dollars

En résumé ,  le déficit budgétaire pour 2025 sera de  61,72  milliards de dollars( 8.271,55 milliards DA), 22,20% du PIB    contre 46,04 milliards de dollars en 2024 et 30,50 milliards de dollars en 2022   au  cours moyen en 2024 de  de 134 dinars un dollar étant depuis fin décembre 2024 au 02 janvier 2025   à 136 dinars un dollar , cette légère  dépréciation, étant un artifice comptable  pour diminuer  le déficit budgétaire en accroissant les taxes de produits importés  et augmentant les recettes hydrocarbures converties en dinars dévalué. Aussi, il   s’agit d’éviter ce mythe monétaire de se braquer uniquement sur l’équilibre de la balance commerciale afin de préserver les réserves de change d’environ 70 milliards de dollars  auquel selon les  règles du FMI , il faut ajouter le stock  d’or évalué  à 174 tonnes  où le 02  janvier 2025   2024,en bourse,  le gramme d’or  est coté à 84 dollars , l’once d’or   à 2600  et le kg d’or à 83 800 dollars donnant une  valeur de 14,60 milliards de dollars  , une augmentation de près de 30/% par rapport à 2021/2022,  vision statique, et non en dynamique,  si on assiste à  des pénuries  ou à des restrictions d’importations qui paralysent le tissu économique, faute de la faiblesse  de la production nationale, devant transformer cette richesse virtuelle en richesses réelles.. En Algérie, le taux  d’intégration tant des entreprises  tant publiques que privées algériennes entre  2023/2024 ne dépasse pas 15%. Étant fondamentalement une économie rentière, les  exportations hors hydrocarbures sont passées  selon le bulletin statistique trimestriel du premier trimestre 2024 de la Banque d’Algérie de 5,98 milliards de dollars en 2022( les statistiques douanières donnent un autre montant,  6,9 milliards de dollars),en  2023,  à 5,06 milliards de dollars  et pour le premier 2024, le montant des exportations hors pétrole et gaz de l’Algérie était de seulement 1,06 milliard de dollars contre 1,33 milliards de dollars durant la même période de 2023, ce qui donnerait en tendance pour l’année 2024,  4,24 milliards de dollars  dont pour ces trois années 2022/2024  plus de 67% étant des dérivées d’hydrocarbures   Force est  de constater un nombre impressionnant d’institutions hors ministères  avec un accroissement du budget dont il conviendra  d’analyser l’utilité . Et le problème posé est le suivant : ce déficit alimentera t-il les dépenses non créatrices  de valeur  et dans ce cas l’accélération du processus inflationniste est inévitable , c’est une loi économique applicable à tous les pays sans exception ,  surtout en cas de stagnation comme en 2024 ou de baisse des recettes des hydrocarbures qui servent de tampon  social  ou une grande fraction sera t-elle affectée aux   activités productives directement  ou indirectement  comme le recommande le PNUD  dont l’éducation et la santé .

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