Le président de la République d’Afrique du Sud, M. Cyril Ramaphosa, a salué, vendredi soir, le rôle de l’Algérie au Conseil de sécurité des Nations Unies, réitérant l’appel de son pays en faveur d’une réforme de cet organe onusien afin qu’il soit « plus représentatif ».
Dans un discours prononcé lors de la session extraordinaire des deux chambres du Parlement réunies au Palais des Nations (Alger), le président Ramaphosa a indiqué que son pays « réitère son appel en faveur d’une réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies afin qu’il soit plus représentatif », saluant « les positions honorables de l’Algérie ». « Nous devons être ensemble pour réformer le système mondial et financier afin qu’il serve les intérêts de tous les pays et peuples », a-t-il dit à ce propos. Le président sud-africain a également souligné « la nécessité de soutenir les plus faibles et les marginalisés dans toutes les régions du monde et d’aider les civils dans les guerres et les conflits pour parvenir à une solution durable aux problèmes et unifier l’Afrique ». « C’est là un projet visant à atteindre un développement durable et une économie prospère, et ce, à travers l’approfondissement de la coopération entre l’Algérie et l’Afrique du Sud et la coopération entre les Parlements des deux pays », a-t-il soutenu.
Après avoir exprimé sa joie d’être en Algérie et de prononcer ce discours devant le Parlement algérien dans le cadre de sa visite d’Etat, à l’invitation de son frère, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le président Ramaphosa a affirmé que les deux pays « entretiennent des relations fraternelles solides ». « Malgré la distance qui sépare nos deux pays, je me sens ici comme chez moi », a-t-il lancé.
Cette visite vient « renforcer les relations de fraternité entre les deux pays », a-t-il dit, soulignant que l’Algérie « jouit d’une expérience » et « nous avons beaucoup à apprendre d’elle ».
A cette occasion, il a longuement évoqué le phénomène du colonialisme dont ont souffert de nombreux pays africains par le passé, rappelant que l’Algérie et l’Afrique du Sud avaient toutes deux souffert des affres du colonialisme, de l’oppression et de l’expropriation des terres, et que les deux pays avaient un long parcours de lutte contre le colonialisme.
Ces deux pays, a-t-il ajouté, « ont rencontré les mêmes défis dans le passé », renouvelant « les remerciements de son pays à l’Algérie pour son soutien à sa lutte contre l’apartheid ».
Après avoir salué l’Algérie pour avoir honoré sa promesse de soutenir la libération des peuples africains à travers son rôle dans la formation des « combattants de la liberté » en Afrique du Sud, M. Ramaphosa a rappelé que le Congrès national africain « a été le premier mouvement de libération à créer son bureau international à Alger ».
Le peuple d’Afrique du Sud « est aujourd’hui libre et l’Algérie a contribué à sa liberté », a-t-il déclaré, rappelant que l’Algérie « est le premier pays dans lequel s’est rendu le leader Nelson Mandela après sa libération ». « Il avait alors dit : l’Algérie « a fait de moi un homme », a encore rappelé le président sud-africain.
Et d’assurer que les relations entre l’Algérie et l’Afrique du Sud « ne faibliront jamais car leur histoire est profonde et enracinée et leur avenir est prometteur ».
Affirmant que les deux pays « aspirent à renforcer leurs relations commerciales et d’investissement », le président M. Ramaphosa s’est félicité de la tenue de la 7e session de la Haute commission bilatérale de coopération entre les deux pays et du Forum d’affaires, assurant qu’ils seront « mis à profit pour développer la coopération dans les domaines de l’hydrogène vert, des énergies renouvelables, de l’aviation et des infrastructures ».
Il a également insisté sur « la nécessité pour les pays africains d’exploiter leurs ressources naturelles et de ne pas les laisser à la portée des puissances coloniales », et ce, afin de « permettre aux entreprises africaines de se développer, de prospérer et de créer des emplois ».
L’Algérie et l’Afrique du Sud « partagent les mêmes valeurs, le même parcours militant et une vision commune dans l’Union africaine et l’édification du continent africain telle que rêvé par les aïeux », a-t-il souligné, mettant en avant la détermination des deux pays à « continuer à respecter les valeurs démocratiques ». Et de citer, à cet égard, les récentes élections dans son pays et la Présidentielle organisée le 7 septembre dernier en Algérie, lesquelles illustrent, a-t-il dit, « l’attachement des deux pays aux valeurs de la démocratie et au respect du choix du peuple ».
« Lors de sa présidence du G20, l’Afrique du sud s’est engagée à œuvrer pour le développement de l’Afrique, et nous voulons que l’Algérie et les Etats africains le rejoignent. Aussi j’invite le président Abdelmadjid Tebboune à prendre part au Sommet du G20 prévu en 2025 pour continuer à travailler ensemble », a ajouté le président Ramaphosa.
Une position ferme en faveur des causes palestinienne et sahraouie
Par ailleurs, le président sud-africain a souligné que son pays et l’Algérie ont « une position ferme » en faveur des peuples sahraoui et palestinien, insistant sur l’impératif que « cesse maintenant » la guerre menée par l’occupation sioniste contre la bande de Ghaza.
L’Algérie et l’Afrique du Sud « savent ce que c’est que d’être sous le joug colonial », d’où « leur position ferme en soutien au peuple palestinien », a-t-il dit, ajoutant que la guerre d’occupation sioniste menée contre la bande de Ghaza « doit cesser » et « nous réclamons qu’elle cesse maintenant ».
Rappelant que son pays avait intenté une action devant la Cour internationale de Justice (CIJ) contre l’occupation sioniste, le président Ramaphosa a affirmé que cette dernière « commet un génocide contre les civiles dans la bande de Ghaza », ajoutant que « tuer des femmes, des enfants et des personnes sans défense, bombarder les maisons, les écoles et les hôpitaux et empêcher l’accès des aides humanitaires est une honte ». « Nous ne pouvons tolérer ses violations et il nous incombe de mettre fin à ce génocide », a-t-il martelé.
« C’est ce qui a motivé l’Afrique du sud, qui se trouve à des milliers de kilomètres de la Palestine, à saisir la Cour internationale de Justice et nous sommes déterminés à soutenir les Palestiniens qui en ont grandement besoin », a-t-il poursuivi.
« Nous l’avons fait car Nelson Mandela nous a dit que notre liberté ne sera pas complète tant que les Palestiniens ne jouiront pas leur pleine liberté et de leur droit à l’autodétermination », a-t-il expliqué.
Concernant la cause sahraouie, le président Ramaphosa a affirmé que l’Algérie et l’Afrique du Sud restaient déterminées à soutenir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, saluant le soutien de l’Algérie à la lutte de ce peuple.
Le président sud-africain a, à cet égard, rappelé à la communauté internationale sa responsabilité envers le peuple sahraoui, l’exhortant à « respecter le droit international et la Charte des Nations Unies », tout en insistant sur « l’impératif de construire un nouvel ordre mondial fondé sur le droit et la justice ».