Le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, a estimé que la statue du chef ottoman Baba Arroudj, inaugurée mardi dans la wilaya d’Ain Témouchent, est « une documentation de la mémoire commune algéro-turque ».
Présidant la cérémonie d’inauguration de cette oeuvre en compagnie de l’ambassadeur de Turquie en Algérie, Mehemet Buruy, le ministre a souligné que cette occasion est un moment historique d’évocation d’un chef de la résistance contre l’occupation espagnole en Algérie, Baba Arroudj avec son frère Kheireddine, durant plusieurs années, rappelant qu’Ain Temouchent, qui préserve jalousement et profondément sa mémoire, a été le théâtre de son dernier combat contre l’occupant espagnol qui tentait d’humilier les Algériens. « Cinq siècles après la mort de Baba Arroudj, tombé au champ d’honneur en 1518, nous rendons hommage aujourd’hui à cette personnalité avec nos amis turcs. C’est notre responsabilité vis-à-vis de l’histoire et cette initiative est une documentation de la mémoire partagée entre l’Algérie et la Turquie », a souligné Azzeddine Mihoubi. « Il a été procédé également à Béjaia à la commémoration du 500e anniversaire de l’arrivée des frères Kheireddine et Baba Arroudj en présence de la marine algérienne et, nous enregistrons, aujourd’hui aussi, la présence symbolique de la marine algérienne et de la Turquie à travers le navire baptisé au nom de Baba Arroudj », a-t-il ajouté. « L’histoire à une grande valeur chez les peuples, surtout pour les peuples qui ont combattu et payé de leur sang la liberté. Le peuple algérien œuvre à documenter son histoire et toutes ses étapes sans exception, de la préhistoire à ce jour, à chaque occasion qui se présente, soit par son écriture ou par la créativité en réalisant des films, des livres ou des statues témoins de l’histoire » de ce peuple, a déclaré le ministre. « Nous œuvrons toujours dans ce sens suivant les orientations du Président de la République qui insiste toujours sur l’’intérêt à accorder à l’histoire, à sa transmission aux générations dans toutes ses formes et ses contenus », a-t-il ajouté. Le ministre a félicité, à cette occasion, la wilaya d’Ain Témouchent, devenue aujourd’hui un pôle culturel et touristique important avec cette statue historique. Il a également remercié l’entreprise de coopération turque « Tika » qui a concrétisé plusieurs projets culturels et du patrimoine en Algérie, ainsi que l’artiste algérien qui a excellé dans la réalisation de cette statue avec une haute technicité et maîtrise des dimensions et de la concrétisation de l’idée. Pour sa part, l’ambassadeur de la Turquie en Algérie, Mehmet Buruy, a exprimé sa satisfaction quant à l’inauguration de cette stèle commémorative, déclarant que les relations amicales entre les peuples turc et algérien datent de 500 ans avant l’arrivée de Baba Arroudj qui fut un marin courageux, tombé au champ d’honneur en Algérie. A noter que la réalisation de cette statue historique par l’artiste Salim Minabi, aidé par son père, a duré 5 mois. Elle a été concrétisée au niveau du carrefour « Lalla Maghnia », dans la commune de Chaâbat L’ham, non loin de l’entrée-est de la ville d’Ain Témouchent. Cette stèle immortalise des hauts faits du chef de la résistance contre l’occupation espagnole en Algérie, Baba Arroudj (1474-1518), tombé au champ d’honneur dans ce site.
« Il faut organiser des concours d’écriture créative pour détecter des talents»
Le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, a également insisté, sur l’organisation de concours d’écriture créative pour détecter des talents. Visitant une exposition culturelle et créative à la maison de la culture du chef-lieu de wilaya, le ministre a fait savoir qu’un concours, « Aqlam Biladi » (Plumes de mon pays), est organisé au niveau national pour découvrir des talents en écriture à parrainer et à accompagner. « Il faut organiser des concours similaires au niveau de la bibliothèque principale de lecture, en collaboration avec la direction de l’éducation », a-t-il souligné à ce propos en marge des festivités célébrant le Mawlid Ennabaoui à la maison de la culture. « Nous comptons, à travers ces concours, découvrir des talents en écriture du récit, en poésie, en contes pour enfants, en écriture dramatique », a-t-il souligné, avant d’ajouter que « le rôle des bibliothèques principales ne doit pas se limiter à la lecture, mais doit encourager aussi l’écriture créative ». « Avec ce genre d’initiatives et concours au niveau des bibliothèques principales, nous saurons mettre l’enfant algérien sur les rails du Savoir, de la production intellectuelle et de créativité », a-t-il soutenu, tout en mettant l’accent sur l’évaluation des œuvres lors de concours d’auteurs et de romanciers. Au stand de l’atelier de formation en marionnettes, dont la wilaya d’Ain Témouchent accueille son festival national, le ministre a instruit les responsables du commissariat de ce festival d’intensifier la formation en recourant, s’il le faut, aux experts étrangers dans ce domaine, assurant que le ministère est prêt à les accompagner. A la section archéologique de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés, Azzeddine Mihoubi a insisté sur l’intensification des recherches archéologiques au niveau du site de Siga et du sanctuaire royal de Syphax (wilaya d’Ain Témouchent) avec l’implication de spécialistes dans le domaine issus du pays et de l’étranger, ainsi que sur l’importance de ce site archéologique « qui nécessite de l’intérêt en recherche et fouilles ». Le ministre a visité, dans cette circonscription, différents stands regroupant plus de 200 objets remontant à la préhistoire. En outre, Azzeddine Mihoubi a assisté à une cérémonie de célébration du Mawlid Ennabaoui Echarif où il a insisté sur la valeur de cette fête.
Benadel M