L’allègement des restrictions sanitaires, imposées depuis mars 2020 pour faire face à la Covid-19, a encouragé cette année les parents à se déplacer en force, accompagnés de leurs enfants, dans les différents magasins d’habillement de la capitale, à la recherche de produits répondant à l’équation qualité/prix.
Ouverts de jour comme de nuit, ces magasins ne désemplissent pas, au grand bonheur des chérubins, réhabilités, grâce à l’assouplissement des barrières sanitaires, dans leur droit de choisir eux-mêmes leurs propres vêtements de l’Aïd. Depuis le début de la pandémie et jusqu’à la dernière vague du Covid-19, l’accès des moins de 16 ans était interdit dans une bonne partie des surfaces commerciales. Les parents se retrouvaient souvent contraints de laisser leurs enfants à l’extérieur du magasin pour faire des achats. Accompagné de ses trois enfants, dont une fillette, Arezki, cinquantenaire, dit avoir fait le tour de plusieurs boutiques de prêt-à-porter de la très commerçante rue Ben M’hidi pour trouver des vêtements de qualité et de bon prix. Pour ce salarié dans une entreprise publique, l’achat des vêtements pour ses trois enfants, dont l’aîné a bouclé ses 15 ans, passe d’abord par la satisfaction des concernés eux-mêmes. «Les restrictions sanitaires de l’an dernier et la fermeture totale des magasins en 2020, pour cause de coronavirus, ont causé un préjudice moral aux parents et un mécontentement pour nos enfants», explique Arezki, soulagé de voir ses enfants choisir eux-mêmes leurs habits de l’aïd après deux ans d’interdiction. Un soulagement qui s’amenuise, cependant, lorsqu’il évoque les prix «trop élevés» des vêtements. D’après lui, il faut en moyenne 10.000 DA pour pouvoir vêtir un seul enfant, chaussures comprises. D’autres parents interviewés évoquent une fourchette allant de 5.000 à plus de 10.000 DA. A quelques pas de marche de la place Emir-Abdelkader, dans une boutique de vêtements multimarques, qui propose des chaussures, ensembles en jean,t-shirts, chemises et pantalons pour les pointures et tailles allant jusqu’à 18 ans, des parents et enfants font les vas-et-vient entre les étals et les cabines d’essayage pour trouver des vêtements beaux et surtout à des abordables. Cliente de longue date de ce magasin, Louisa est soulagée d’accompagner ses deux filles «exigeantes» pour choisir leurs robes et chaussures. Pour cette dame de 45 ans, le choix de vêtements pour l’Aïd relève d’abord des enfants.
«Ils choisissent ce qu’ils aiment porter», a-t-elle affirmé. «J’ai emmené mes deux filles pour l’achat des vêtements de l’Aïd. Les mesures barrières ont été complètement levées et l’accès aux magasins est autorisé aux enfants», dit Hanane jeune maman, rencontrée à Bab el Oued. Et d’ajouter: «La nouvelle génération est exigeante en termes de choix des vêtements, raison pour laquelle je préfère les acheter au moins 15 jours avant l’Aïd». Pour Sabrina, maman de quatre garçons, la deuxième semaine du Ramadhan constitue, pour elle, le moment opportun pour acheter les tenues de l’Aïd.» «Comme chaque année, j’effectue mes achats de l’Aïd dès l’entame de la deuxième semaine du carême pour avoir après suffisamment de temps pour préparer les gâteaux». D’autres parents en quête de la bonne qualité, optent pour les grands centres commerciaux qui regroupent plusieurs boutiques de marques étrangères réputées, et proposent des produits de qualité pour tous les âges et tous les goûts. Ces centres commerciaux ouverts jusqu’à minuit, constituent une opportunité pour les parents qui ne peuvent pas accomplir leurs achats durant la journée. «Sincèrement, je préfère acheter les vêtements après lftour, car je suis très occupée le matin, à préparer les repas et faire le ménage», confie Yasmine, jeune maman, rencontrée dans un centre commercial à Birkhadem, tout en faisant constater «une flambée des prix cette année, plus marquée par rapport aux années précédentes».
La levée des restrictions sanitaires, une bouffée d’oxygène pour les commerçants
Saluant la levée des restrictions sanitaires, des commerçants de vêtements affirment avoir réalisé des ventes importantes, en accueillant un bon nombre de familles venues choisir à leurs progénitures les tenues de l’Aïd. «Le Covid-19 a eu un impact négatif sur mes revenus. Les ventes des deux dernières années étaient trop faibles en raison du confinement», explique Mohamed, propriétaire d’un magasin à l’est d’Alger. «Dieu merci, depuis le retour à la normale, les ventes se sont beaucoup améliorées», s’est-il réjoui. «On est ouvert même à une heure tardive de nuit contrairement aux années précédentes où la mobilité était restreinte à cause de la propagation de la pandémie» qu’à vécue l’Algérie à l’instar du monde entier, a-t-il soutenu. Pour Ahmed, gérant d’un magasin de prêt-à-porter, la levée des restrictions sanitaires lui a permis de renforcer nettement ses ventes. «On a connu des moments difficiles en raison des conséquences du covid-19 sur le plan moral, physique et financier», témoigne-t-il.