La production agricole des filières stratégiques (céréales, pommes de terre, viandes rouge) devrait augmenter sensiblement à court terme, permettant de stopper l’importation dans les quelques années à venir concernant tous les produits agricoles à exception des céréales et du lait qui requièrent plus de temps avant d’atteindre l’autosuffisance.
Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazgui, a expliqué, dimanche, lors d’une séance d’audition devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), que ces prévisions ont été établies sur la base des moyens de production actuels et l’amélioration prévue de leur exploitation. Pour la production des céréales, les prévisions augurent d’une hausse à court terme à 53 millions de quintaux contre 34 millions actuellement et des pommes de terre de 47 millions de quintaux actuellement à 69 millions. Il est prévu également une augmentation du volume de la production dans la filière des viandes rouge de 5 millions de quintaux à plus de 6 millions de même pour la production de la pêche qui connaîtra une hausse de 102 000 à 200 000 tonnes. Bouazgui a précisé dans ce cadre que la feuille de route élaborée pour stopper les importations de céréales reposait essentiellement sur l’élargissement de la superficie des terres irriguées afin d’augmenter la récolte, prévoyant un élargissement à court terme de cette superficie de 200 000 à 600 000 hectares sur une superficie globale de 3,5 millions d’hectares réservée à la culture des céréales en Algérie. Actuellement, la production nationale couvre plus de 70 % des besoins du marché local en produits agricoles. La hausse de la production agricole dans le pays sera accompagnée d’un développement des activités relatives à la transformation, le stockage et le refroidissement, outre un renforcement des systèmes de régulation et de distribution, indique le ministre. Dans ce sens, Bouazgui a fait savoir que les préparatifs étaient en cours pour la mise en place d’une base stratégique pour l’exportation systématique des produits agricoles. Selon le ministre, la sécurité alimentaire constituait une «préoccupation quotidienne pour le gouvernement qui a consenti tous les efforts pour augmenter la production et garantir l’autonomie alimentaire pour certains produits stratégiques». Pour atteindre ces objectifs, la stratégie du secteur agricole repose sur l’encouragement des grands investissements privés et l’élargissement de la superficie des terres irriguées de 1,26 million d’hectares à 2 millions d’ici à trois ans, a indiqué le ministre. Près de 250 milliards de dinars mobilisés pour le secteur. S’agissant du budget du secteur dans le cadre de la loi de finances 2018, près de 250 milliards de dinars ont été mobilisés dont 7 milliards consacrés à l’équipement, 30 milliards à la gestion et 30 milliards aux fonds du secteur tandis que le reste sera utilisé pour couvrir des écarts entre le prix d’achat sur le marché international et le prix subventionné du lait et du blé (149 milliards pour les céréales et 32 milliards pour le lait). Le projet de loi de finances prévoit plusieurs mesures visant à soutenir et organiser la production agricole dont la suppression de la taxe sur la valeur ajoutée concernant l’orge.