Agriculture: L’Office de l’agriculture saharienne renforcera l’investissement dans les produits stratégiques

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Le ministre délégué chargé de l’Agriculture saharienne et des Montagnes, Fouad Chehat,  a affirmé mardi que l’Office national de l’agriculture saharienne, créé sur décision du président de la République, se consacrera au soutien de l’investissement dans la production des produits stratégiques, afin de garantir l’approvisionnement du marché national et réduire les importations.

Intervenant sur les ondes de la Chaîne I de la radio nationale, M. Chehat a précisé que «le projet de création de l’Office national de l’agriculture saharienne, devant être présenté au Gouvernement la semaine prochaine, est destiné au soutien et à l’encadrement des grands investisseurs dans la production des produits fixés par l’Etat, le but étant de garantir la disponibilité des produits et l’approvisionnement du marché national ainsi que de mettre un terme à l’importation des matières premières». Ces investissements devront s’étendre sur des superficies d’au moins 500 ha, a-t-il expliqué. Lors de la réunion du Conseil des ministres, tenue le 3 mai, le président de la République avait souligné l’impératif d’accélérer la création immédiate d’un Office de l’agriculture saharienne pour la mise en valeur de millions d’hectares de terres sahariennes afin de développer les agro-industries. À ce propos, M. Chehat a affirmé que les investisseurs dans le domaine de l’agriculture saharienne seront soumis à un cahier des charges précis dans lequel seront fixées les conditions à respecter, une fois le nouvel Office opérationnel, et ce, après son adoption par le Conseil du Gouvernement et le Conseil des ministres et une fois la décision de sa création parue sur le Journal officiel.Il sera, par la suite, procédé à l’annonce des terres concernées par la mise en valeur et de leurs régions, puis à la réception et l’étude des demandes d’investissement, selon le même responsable. Pour ce qui est des conditions devant être respectées par les investisseurs, M. Chehat a expliqué que celles-ci englobent l’approbation de la production des produits stratégiques fixés par l’office, à leur tête, la culture et la production du sucre, ainsi que la culture et la production céréalières, notamment le blé tendre, en plus des céréales entrant dans la production de l’huile de table, comme le soja, le maïs et les fourrages. Evoquant les viandes, le ministre délégué a déploré «un manque de production des viandes rouges». Et d’ajouter : «Même les viandes blanches, qui ont atteint l’autosuffisance, nous continuons toujours à importer les matières premières pour leur production».Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Cherif Omari, avait affirmé, lundi dernier, dans un communiqué, que l’Algérie avait l’intention de se lancer dans la production de la matière première destinée à l’agro-alimentaire stratégique, à l’instar des céréales, du sucre, de l’huile et des aliments pour animaux actuellement importés. Outre l’engagement à produire les produits stratégiques, le cahier des charges, auquel est soumis l’investisseur bénéficiaire de l’accompagnement de l’Office national de l’agriculture saharienne, englobe les procédés d’utilisation des eaux d’irrigation et le recours aux techniques modernes en agriculture, à l’instar des énergies renouvelables, moins coûteuses que le raccordement au réseau d’électricité. Selon les statistiques, près de 800 000 ha ont été «théoriquement» octroyés aux investisseurs pour leur mise en valeur et la production agricole, a-t-il expliqué, ajoutant qu’en réalité, «il n’y a que 200 000 ha» qui sont en cours de mise en valeur. Afin de remédier à cette situation, une enquête a été ouverte au niveau de chaque wilaya à l’effet de connaître la superficie des terres mises en valeur et exploitées à bon escient ainsi que les raisons de l’inexploitation des autres terres, a-t-il ajouté. Concernant la possibilité de recours aux investisseurs étrangers en matière de mise en valeur et d’exploitation des terres dans la production des produits stratégiques fixés, M. Chehat a indiqué que «cette question n’a pas encore été tranchée». Dans le cas où cette possibilité est de mise, elle doit obéir aux lois sur l’investissement en vigueur dans tous les pays du monde, a-t-il soutenu, ajoutant que «l’investisseur étranger devrait investir dans le projet avec ses propres fonds». Répondant à une question sur la saison agricole, le même responsable a expliqué que la saison des récoltes avait débuté le 14 avril dans les wilayas sahariennes, à l’instar d’Adrar, soulignant que les indicateurs laissent présager d’«une bonne saison agricole, d’autant que le taux de production céréalière dans certaines wilayas a atteint plus de 65 quintaux/hectare». Des amendements en cours pour assurer la traçabilité de la semoule subventionnée Une réunion consacrée à la préparation d’amendement du projet de décret exécutif portant fixation des prix de la semoule et du pain, à l’effet d’introduire des dispositions permettant de suivre la traçabilité de la semoule subventionné s’est tenue, mardi, au siège du ministère. Présidée par le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Cherif Omari, la réunion s’est tenue en présence du secrétaire général du ministère, de cadres du secteur et de représentants des ministères des Finances et du Commerce, de l’Industrie et des Mines. Le projet de décret prévoit la consécration du principe de cahier des charges comme document indispensable, avant d’officialiser et de codifier les relations conventionnelles dans le but d’encadrer les transactions avec l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL), comme instance de régulation. «L’objectif de cette mesure est de maintenir le prix actuel du pain et de garantir la traçabilité du blé ordinaire destiné aux boulangeries, et de maîtriser les quantités importées de blé, et partant rationaliser les dépenses publiques», affirme le communiqué. Il sera procédé prochainement à la soumission du projet de décret exécutif portant la fixation des prix de la semoule et du pain dans les différentes étapes de distribution, au Conseil des ministres.