Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazgui, a appelé, ce mardi, à Chlef, toutes les wilayas du pays à doubler d’efforts pour réaliser le programme de deux millions d’hectares de terres irriguées afin d’augmenter la productivité et d’aller vers l’exportation. «Toutes les wilayas doivent faire un effort pour élargir la superficie irriguée, estimée actuellement à 1,2 million d’hectares», a-t-il déclaré en marge d’une visite d’inspection dans la wilaya de Chlef.
Il a estimé, dans ce sens, que la réalisation de cet objectif quinquennal permettait d’atteindre l’autosuffisance dans un grand nombre de produits agricoles et d’augmenter les exportations agricoles. «Le gouvernement va veiller sur ce programme et nous allons travailler pour que ce soit une priorité nationale», a-t-il soutenu. Bouazgui a relevé, à titre d’exemple, que la surface irriguée à Chlef ne dépassait pas les 13% alors que la super- ficie agricole dans cette wilaya est estimé à 200.000 hectares exploitables. Depuis 2001 jusqu’à récemment, il était interdit de réaliser des forages à Chlef, ce qui a empêché cette wilaya d’atteindre ses objectifs en matière d’irrigation. Mais le wali a décidé récemment de lever cette interdiction en octroyant des autorisations de forage, ce qui permettra d’augmenter la superficie irriguée de 5000 hectares d’ici à 2019. Le ministre a insisté sur la nécessité d’augmenter la surface irriguée particulièrement dans la filière céréalière pour augmenter ses rendements, d’autant plus que les exploitations menées en irrigué ont réussi à obtenir des rendements supérieurs à 60 quintaux / hectares. Interrogé sur les prévisions de production pour la compagne céréalière 2016/2017, le ministre a estimé que la récolte serait meilleure comparativement à la saison précédente. Concernant la filière lait, il a jugé que les quantités de lait cru collectées annuellement (900 millions de litres) étaient insuffisantes. «Si l’on veut réduire les importations (de poudre de lait), on doit faire plus d’efforts dans la production et la collecte», at-il souligné. Par ailleurs, Bouazgui a appelé les opérateurs et les responsables locaux à investir davantage dans les chaines de conditionnement et de stockage des produits agricoles, vu le «grand déficit» enregistré en Algérie dans ce domaine. Il a déploré, à cet égard, le manque d’informations auprès des investisseurs concernant les mesures d’accompagnement et les facilités accordées par l’Etat. Lors de cette visite, la première depuis sa nomination à la tête du secteur, le ministre a inspecté des projets agricoles dans quatre communes de la wilaya de Chlef dont une plateforme logistique (froid, triage, conditionnement de la production agricole) à Oued Fodda et une exploitation agricole privée à Labiod Medjadja où il a procédé au lancement de la compagne moisson-battage. A Ouled Fares, le ministre a procédé à la mise en service d’une station de traitement de la semence de la céréale et à la distribution de matériels agricoles à des céréaliculteurs. Dans la commune d’El Marsa, il a visité une ferme aquacole privée et a inauguré un marché de gros de poissons. La wilaya de Chlef, classée dixième au niveau nationale en matière de production agricole, est connue, notamment pour sa production dans les filières des agrumes, arboriculture fruitière, oléiculture, maraîchage, tomate industrielle et de la céréaliculture. La valeur de la production agricole dans cette wilaya a atteint 46,8 milliards de dinars en 2016, en hausse de 6,3% sur un an, tandis que le nombre d’emplois dans le secteur agricole est passé de 5730 en 2000 à plus de 9000 en 2016.