Au moins 29 personnes, pour la plupart des adolescents, ont été tuées par un kamikaze à pied qui s’est fait exploser devant l’université de Kaboul, où des Afghans fêtaient Norouz, le Nouvel an perse, a annoncé ce mercredi le ministère de l’Intérieur.
Cette attaque, la cinquième dans la capitale en l’espace de quelques semaines, a été revendiquée par le groupe Etat islamique. Les talibans pour leur part ont nié toute implication. « L’assaillant a actionné sa veste explosive dans une foule. La plupart (des victimes) célébraient Norouz », a déclaré à l’AFP Nasrat Rahimi, l’adjoint du porte-parole du ministère de l’Intérieur. Au moins 52 autres personnes ont été blessées, « toutes des civils », la plupart « des adolescents », a-t-il ajouté. Le bilan pourrait encore s’aggraver, alors que le ministère de la Santé afghan fait état de son côté de 29 morts et 52 blessés.
D’après Nasrat Rahimi, l’attentat s’est produit devant un hôpital situé en face de l’université de Kaboul, à moins de 200 mètres de Karte Sakhi, un mausolée où de nombreux Afghans se rassemblent chaque année pour fêter Norouz. En octobre 2016, l’Etat islamique avait attaqué ce monument religieux, tuant 18 personnes rassemblées pour l’Achoura, une célébration religieuse particulièrement importante pour la communauté chiite. Hier, mercredi, la sécurité avait donc été renforcée aux alentours du mausolée en amont de Norouz, empêchant le kamikaze de l’atteindre. « Il s’est alors fait exploser parmi des adolescents qui en revenaient », a raconté à la chaîne Tolo news le chef de la police de Kaboul, Mohammad Daud Amin. L’attentat est « un crime contre l’humanité », a déclaré le président afghan Ashraf Ghani dans un communiqué. Il intervient quatre jours après un précédent attentat-suicide dans la capitale, revendiqué par les talibans, qui avait fait deux morts et plusieurs blessés. Plus de 10.000 civils ont été blessés ou tués en Afghanistan en 2017 des suites du conflit, selon l’ONU. Près de 2.300 d’entre eux ont été tués ou blessés dans des attentats, le plus lourd bilan de ce type jamais enregistré. Lundi, l’explosion d’une moto piégée à Jalalabad, la grande ville de l’est afghan, avait fait au moins quatre morts et dix blessés.