Abdelhamid Zouba : «Il est temps de changer de stratégie en s’orientant un peu plus vers notre championnat» 

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L’ancien entraîneur de la sélection algérienne de football, Abdelhamid Zouba, a souligné, hier,  la nécessité de se  tourner vers le football local afin de «diminuer progressivement la dépendance» du Onze national aux joueurs évoluant dans les différents  championnats étrangers. Invité du Forum El Moudjahid, Zouba a essayé de décortiquer la situation qui a mené les Verts à une élimination précoce de la course au Mondial-2018, après leur double défaite contre la Zambie (3-1 à Lusaka puis 1-0 à Constantine). «Il est impératif de tirer des conclusions de cet échec, en se posant les  bonnes questions. Les 25 joueurs de notre sélection évoluent tous dans des  championnats étrangers. Peut-être que cette élimination sera un mal pour un bien et nous ouvrira les yeux. Les joueurs professionnels ont donné  satisfaction durant une période. Je pense qu’il est temps de changer de stratégie en s’orientant un peu plus vers notre championnat», a analysé  l’ex-joueur de la glorieuse équipe du FLN. «Le rendement de ces joueurs n’est pas le même en club qu’en sélection.  Les nouveaux responsables de la Fédération ont besoin d’aide en termes d’idées. Je ne veux pas dire que les pros ne sont pas bons, mais à un  certain moment, on se doit d’essayer autre chose», a-t-il ajouté, en appelant à «faire l’impasse sur la prochaine Coupe d’Afrique des nations  (CAN-2019)» en évitant de la considérer comme un objectif majeur, pour «mieux envisager l’avenir du football algérien». Le président de la Fédération algérienne, Kheireddine Zetchi, avait  annoncé, vendredi, la possibilité d’effectuer «plusieurs changements» au niveau de l’effectif des Verts, assurant que 4 à 5 joueurs allaient devoir partir, car «n’étant plus en mesure d’apporter le plus attendu d’eux». «L’heure est venue pour opérer un renouveau. Pas seulement au sein de la  sélection nationale A, mais à tous les niveaux. La formation des joueurs et  des formateurs doit être notre défi. C’est le moment de mettre un frein et d’entreprendre l’avenir avec une nouvelle vision», a ajouté Zouba.

«Le technicien local a été dévalorisé», souligne Abderahmane Mehdaoui

Invité lui aussi au forum du journal El Moudjahid, l’entraîneur Abderahmane Mehdaoui a dénoncé le «recours systématique» à des techniciens étrangers, en négligeant les compétences locales. «Nous investissons pour former des entraîneurs, pour ensuite les mettre de  côté. Je pense que les pouvoirs publics doivent protéger les acquis en matière de formation», a insisté Mehdaoui qui a entraîné les Verts lors de  la CAN-1998 au Burkina Faso. Mehdaoui a mis à profit cette occasion pour évoquer la mauvaise passe que traverse la sélection algérienne, drivée actuellement par l’Espagnol Lucas Alcaraz.

«Le problème se situe dans l’organisation générale de notre football. Il  ne faut pointer du doigt ni les joueurs ni les sélectionneurs qui se sont succédé dernièrement à la barre technique de la sélection. Vous avez vu une direction technique nationale composée d’une seule personne.  Apparemment, rien n’a changé avec cette nouvelle fédération», a-t-il  déploré. Tout en reconnaissant les imperfections existantes dans le championnat  algérien, Mehdaoui a toutefois rejeté la thèse de l’absence totale de  joueurs locaux de qualité, qui selon lui ne demandent qu’à avoir leur chance. «Nous devons retenir les leçons. Le football local n’est pas médiocre comme veulent le faire croire certains. Il y a un certes un grand chantier pour consolider les bonnes choses qui ont été déjà réalisées, mais le tableau n’est pas complètement noir», a conclu le technicien qui drivé  plusieurs clubs algériens, ainsi que la sélection nationale militaire.